Littératures et Cultures du Pacifique Sud

 

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POLYNÉSIE

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La POLYNÉSIE FRANÇAISE : présentation... cartes.....

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DESCRIPTION

la Polynésie Française comporte plusieurs archipels. Ce sont, du plus au nord au plus au sud, l'archipel des îles Marquises, l'archipel des îles Tuamotu, l'archipel des îles de la Société composées des îles du Vent (c'est-à-dire Tahiti et Moorea, Tetiaroa) et des îles Sous-le-Vent (comme Bora Bora, Raiatea et Huahine), les Gambier et les îles Australes avec Rurutu, Tubuai, Rimatara, Raivavae.

 

LA POPULATION

L'ensemble de la population de la Polynésie Française s'élevait en 1997 à 220.000 habitants. Elle se compose de Polynésiens, de Chinois et d'Européens. Les Chinois sont arrivés au début des années 1860. Amenés de Hong Kong pour la culture du coton à Tahiti, beaucoup sont restés sur place à la fin de leur contrat et constituent ainsi une part de la population. Les Européens ne sont qu'environ 11%, mais la plupart ne sont que de passage sur le Territoire. Enfin, si officiellement les " demis " ne représentent que 14%, très peu de la population dite polynésienne n'a pas au moins un ancêtre dont les origines ne sont pas purement polynésiennes.

 

 

L'ECONOMIE

Pendant la période des essais nucléaires, toute l'économie des îles a tourné autour des investissements de l'armée à Mururoa et de la présence de nombreux fonctionnaires, militaires et techniciens français. Le standard de vie était supérieur à celui des archipels voisins.

Depuis l'arrêt des essais, l'économie revient à ses activités traditionnelles : production de noix de coco, de café et de gousses de vanille pour la partie agricole, élevage de poulets, de cochons et pêche au thon pour les autres activités. Il faut également noter le développement de la culture et du commerce des perles ainsi que du tourisme, avec la construction de nouveaux hôtels. L'industrie est représentée par de petites usines surtout spécialisées dans le traitement du copra : production de monoï et de savon, mais aussi par des brasseries, des unités de production de jus de fruits et un artisanat local orienté entre autres vers le textile.

Le Territoire ne possède pas de source d'énergie à part quelques barrages hydroélectriques et l'énergie solaire. Ainsi, la principale source d'énergie de l'île de Tahiti est la centrale thermique au fuel de Papeete. Mais l'énergie solaire se développe surtout dans les îles isolées.

Freiné par les essais nucléaires qui engendraient une activité économique artificielle, le développement économique n'est pas encore suffisant pour assurer une autonomie financière. Les importations de fuel pèsent lourd dans une balance commerciale que ni les exportations d'huile de coco et de vanille, ni le tourisme n'arrivent à équilibrer. Seule l'aide substantielle de l' Etat français ( Pacte de Progrès de 1993 puis indemnisation de l'arrêt des essais nucléaires à verser jusqu'en 2002) assure la viabilité du Territoire dont un autre problème est une démographie dont le taux de croissance a été très important. Au recensement de 1996 environ 43% de la population avait moins de 20 ans. L'importance de la démographie et la perte du bassin d'emploi créé par les essais nucléaires ont donc amené des difficultés au niveau de l'emploi et une migration de population vers les centres urbains avec toutes les difficultés de logement et de subsistance que cela entraîne. Malgré le niveau de vie qui reste un des plus élevé dans cette région du monde, les disparités de revenus restent très importantes entre individus.

Pour réduire son chômage et augmenter ses revenus, le Territoire cherche des débouchés extérieurs et envisage de se rapprocher des autres pays du Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée).

Les essais nucléaires :

En avril 1963, la France décida de pratiquer ses essais nucléaires dans l'atoll de Mururoa. Malgré l'opposition des partisans de Povanaa, la population bénéficiant de l'expansion économique apportée par la présence de l'armée et des techniciens français, ne protesta pas. Les essais aériens commencés en 1966 devinrent souterrains en 1975 sous la pression internationale. Ces derniers furent pratiqués sous le lagon de l'atoll de Fangataufa. Ils furent interrompus fin 1992 mais huit essais furent conduits de nouveau entre 1995 et 1996 date à laquelle ils furent définitivement arrêtés. C'est à la reprise des essais nucléaires en 1995 que se situe l'épisode du Rainbow Warrior affrété par Green Peace et coulé par un commando français en Nouvelle-Zélande ainsi que les émeutes qui conduisirent au pillage et à la fermeture provisoire de l'aéroport international de Tahiti. Des tests menés de 1997 à 1999 ont tenté d'établir l'impact réel de ces essais sur l'environnement et la stabilité géologique de l'atoll. A l'heure actuelle, des Tahitiens, ayant travaillé sur les sites, se constituent en groupes de soutien envers ceux d'entre eux qui auraient pu être contaminés accidentellement.

 

HISTOIRE

La découverte par les Européens :

Peuplées à l'origine par des migrations venues des îles Samoa et Tonga, les îles de la Polynésie Française furent découvertes par Magellan, premier Européen qui visita les Tuamotou en 1521. Explorées par les Espagnols Mendana en 1595 puis Quiros en 1606, par Schouten et Le Maire en 1616, par Roggeveen en 1772 et Byron en 1765, ce n'est qu'en 1767 que le capitaine Wallis découvrit Tahiti et en prit possession au nom du roi Georges III. Le deuxième visiteur de cette île fut Bougainville en 1768 qui passa par Tahiti dans son tour du monde et nomma l'île La Nouvelle Cythère. Le troisième visiteur fut Cook en 1769 qui reconnut les îles voisines et nomma l'archipel " the Society Islands ". A part les trois voyages de Cook, les îles furent peu visitées par les Européens. Un des épisodes les plus connus qui eut comme cadre les îles de la Polynésie Française fut en 1788 la mutinerie du Bounty : Tahiti fut au centre des actions menées par le capitaine Bligh et Fletcher Christian, le chef des mutins.

L'arrivée des missionnaires :

C'est l'événement qui marqua un tournant dans la vie des îles. Arrivés en 1797 sur le bateau Duff, des missionnaires protestants de la London Missionary Society entreprirent d'évangéliser les Polynésiens. Mais ce n'est qu'en 1819 que le roi Pomaré II fut le premier Tahitien à se faire baptiser. Avec l'aide des missionnaires, il organisa son royaume à l'image des monarchies européennes. Il mourut en 1821 laissant son fils d' un an lui succéder. Ce dernier mourut à l'age de sept ans et c'est sa sœur qui devint reine sous le nom de Pomaré IV.

La prise de possession par les Français :

En 1842, le contre amiral Du Petit-Thouars, après avoir annexé au nom de la France les îles Marquises, arriva à Tahiti et déclara l'île protectorat français. La reine Pomaré et les missionnaires tentèrent de s'opposer à cette annexion en organisant la résistance et firent appel à l'Angleterre pour les défendre. Mais pour celle-ci l'Australie et la Nouvelle-Zélande étaient plus importantes et les archipels de Polynésie ne valaient pas un conflit avec la France. La guerre franco-tahitienne prit fin en 1844. La reine Pomaré mourut en 1877 laissant comme successeur un fils dont le pouvoir était si faible qu'il préféra céder Tahiti et ses îles à la France, moyennant une rente viagère. Délaissée jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la Polynésie Française ne reprit de l'importance qu'après 1940. : l'armistice avec l'Allemagne plaçait la Polynésie comme les autres colonies françaises sous l'autorité du gouvernement de Vichy. En août 1940, par référendum, la population décida d'abandonner le gouvernement de Pétain et de se rallier aux Forces Françaises Libres du général De Gaulle. Ceci aboutit à l'établissement de bases américaines notamment à Bora Bora et à l'emploi des autochtones par l'armée américaine ce qui entraîna un changement dans le mode de vie et la mentalité des insulaires. De nouvelles idées se mirent à circuler et un esprit nationaliste plus agressif se propagea. A partir du milieu de 1947, un comité se créa sous la direction de Pouvanaa a Oopa, un natif de Huahine, qui s'opposa à la venue d'officiels français. Pouvanaa arrété, fut relaxé. En 1958 Pouvanaa annonça un plan de sécession vis à vis de la France. Le général De Gaulle, dans sa politique de décolonisation, fit faire un référendum au sujet de l'indépendance de Tahiti. Mais seul 36% de la population se révéla pour l'indépendance. Pouvanaa fut arrêté peu après, condamné en 1959 à huit ans de prison et quinze ans d'exil. Son parti le RDTP fut dissout en 1963. Le calme revint dans les îles. En 1984, la Polynésie Française devint un TOM avec un gouverneur et une Assemblée Territoriale à Papeete. Les indépendantistes, malgré une remontée certaine de leur pouvoir due entre autres à la reprise des essais nucléaires qui conduisirent aux émeutes de 1995, n'eurent cependant que moins d'un tiers des voix au référendum de 1996. En 1999 une plus large autonomie fut accordée à l' Assemblée Territoriale qui désormais peut promulguer ses propres lois et signer en son nom des traités internationaux. A l'heure actuelle la Polynésie reste donc rattachée à la France dans le cadre des TOM mais avec une large autonomie.

Le Haut-Commissaire de la République est Anne BOQUET depuis Septembre 2005.

Le chef du Gouvernement, le Président de la Polynésie Française est Gaston TONG SANG depuis le 14 Décembre 2006; lePrésident de l'Assemblée Territoriale est Antony GEROS depuis le 9 May 2004.

 

Le statut politique :

Actuellement, la Polynésie Française est un Territoire d'Outre Mer en association avec l'Europe. Elle fait partie de la Zone Franc. Elle est membre à part entière de la Communauté du Pacifique (ex Commission du Pacifique Sud). Elle est également membre associé de l'ESCAP (Commission Economique et Social pour l'Asie et le Pacifique) dans le cadre des Nations Unies.

 

LITTÉRATURE DE TAHITI

 

L'ARBRE A PAIN

PREMIER RÉCIT DE CÉLESTINE HlTIURA VAITE

 

Retenez bien ce nom : Célestine Hitiura Vaite. Cette Tahitienne a rejoint le petit cercle des écrivains polynésiens. Devenue australienne et anglophone par mariage, son premier livre "Breadfruit" ("L'arbre à pain"), publié à Sydney en l'an 2000 a été traduit par Henri Theureau (professeur d'anglais à Uturoa) et est publié par les éditions de Papeete "Aux Vent des îles". Née en 1966 à Tahiti où elle effectue ses études, Célestine Hitiura Vaite vit depuis 1982 en Australie avec son mari (un ancien surfeur) et ses quatre enfants. "Elle a toujours aimé lire et écrire", raconte d'elle sa jeune sœur Vahineitehau. Hitiura Vaite est pourtant une autodidacte de l'écriture, elle raconte la saga familiale légèrement revisitée. "La famille, notre mère notamment, s'est reconnue lorsqu'on lui a lu et traduit à haute voix le livre, elle a accepté ce mélange de tendresse et de gravité" confie encore sa jeune sœur. Hitiura Vaite écrit (en anglais) comme on parle (le franco-tahitien) à Tahiti. Ce récit appartient à la littérature populaire : il en a la fraîcheur, la gaieté, la liberté savoureuse, la sévérité parfois et l'inventivité langagière.

Mme Sonia Lacabanne, spécialiste de la littérature polynésienne anglophone à laquelle elle a consacré deux livres, a bien voulu lire en avant-première ce récit et proposer aux lecteurs de Tahiti Pacifique le compte rendu qui suit. Nous l'en remercions.

Daniel Margueron

 

 

L'originalité de ce roman écrit par Célestine Hitiura Vaite, Tahitienne vivant actuellement en Australie, est qu'il raconte, en anglais, l'histoire de quatre générations de femmes polynésiennes.

Le récit de l'organisation du mariage de Matarena, la quatrième de la lignée, nous fait vivre des situations cocasses ou émouvantes où l'humour et la tendresse abondent. D'une manière faussement simpliste, sans haine et sans rancœur, l'auteur décrit la vie journalière du peuple tahitien qui vit dans les faubourgs pauvres de Papeete. Elle déroule au gré des rencontres de Matarena, la menue existence du petit peuple, ses petits et grands malheurs, ses blagues et ses ébats coquins, ses astuces et ses embarras. La voix narrative nous parle à l'oreille et nous reconnaissons toute une manière franco-tahitienne de s'exprimer. La conversation est émaillée d'interjections, de mots français ou tahitiens, ou encore de traductions littérales. Henri Theureau, le traducteur en langue française de ce roman, a déclaré être frappé par la répétition des mots, trait typiquement tahitien du discours oral, dit-il. Effectivement, on croit entendre s'esclaffer tous ces personnages car le style de Célestine est plus oral que visuel. On ne trouvera pas dans le texte de longs paragraphes didactiques, des explications très intellectuelles sur la culture tout simplement parce que les personnages de ce roman sont préoccupés par les contraintes des pauvres : comment se débrouiller, faire des affaires, gagner cinq sous et n'en dépenser que trois. Leur prodigieuse adaptation quotidienne produit la culture populaire franco-tahitienne. Que le lecteur ne se trompe pas. Les préparatifs de mariage, les volontés personnelles d'enterrement, les échanges de recettes de cuisine, les changements à l'intérieur des habitations, les codes cachés de la communication orale sont autant d'indices qui nous montrent la dynamique culturelle telle qu'elle se vivait à Tahiti dans les années quatre-vingts.

Un humour tendre enveloppe tous les personnages du monde de Matarena et l'on perçoit derrière la création artistique le créateur nostalgique et indulgent qui se plaît à évoquer non seulement un mode de vie mais des lieux connus qui ajoutent un effet de réel à l'ensemble de l'évocation.

L'arbre à pain est aussi une saga de femmes. Matarena qui a trois enfants de Pito, va venger l'honneur des femmes de sa famille et réaliser leur vœu le plus cher puisqu'elle va se marier avec l'homme qu'elle aime et qui est le père de ses enfants. Les femmes qui ont précédé Matarena ont passé à leurs filles un héritage qui n'est pas matériel, mais moral. Il y a dans cette lignée un progrès qui donne au roman une note optimiste.

L'ancêtre Rarahu, l'arrière-grand-mère de Matarena, est la première à se mettre en rupture de ban. En préférant l'amour au statut social, Rarahu choisit le bonheur personnel plutôt que la respectabilité. Comme elle est toujours mariée à Maco, les enfants qu'elle a eus avec son compagnon, Nonihe, sont illégitimes et ne peuvent donc pas porter le nom de leur père biologique. Kika, sa fille, est abandonnée par son mari, Apoto, qui la quitte pour une autre femme en l'accusant d'être enceinte d'un autre homme. Pourtant Kika reste loyale à son mari et se contente de démentir la rumeur publique auprès de sa fille Loana.

Les enfants de Loana ne connaîtront pas leur père et ne pourront pas porter son nom car Loana reste fille-mère. Elle assume totalement sa liberté d'aimer qui elle veut. Plus tard, elle renoncera à l'héritage foncier de Maco, son arrière-grand-père, avec qui elle n'a aucun lien de sang mais elle acceptera l'héritage de son père qui la reconnaît sur son lit de mort. Son véritable héritage est donc celui que lègue l'amour paternel et l'amour d'une femme, sa mère, pour un homme, son père, amour qui donne la force de résister à la pression de la communauté.

Avec Matarena, la fille de Loana, la chute sociale s'accentue. A huit ans, elle pleure en lisant sur son certificat de naissance " née de père inconnu. " II faudra qu'elle attende ses quinze ans pour que Loana accepte de lui dire qui est son père et son nom. Matarena cumule ainsi les injustices commises envers les enfants de Rarahu et de Kika : comme les enfants de son arrière-grand-mère, Rarahu, elle n'a pas le droit de porter le nom de son père. Comme les enfants de sa grand-mère, Kika, elle n'est pas reconnue par son père (qui en vérité ignorait son existence quand il est rentré en France.) Il y a donc lieu de discerner dans cette saga de femmes une répétition de schémas et on comprend mieux que Matarena mette un point d'honneur à réussir là où Rarahu, Kika et Loana ont échoué : refuser le rôle de victime du mariage et se marier avec l'homme qu'elle aime, le père de ses enfants et ainsi avoir un nom légitime. Tout le livre est la mise en oeuvre de la stratégie de Matarena pour se faire entendre dire : " épouse-moi " par Pito. Ainsi elle y gagnera un nom, un statut social mais aussi une cohérence que sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère n'ont jamais réussie à obtenir. Le mariage de Matarena n'est pas simplement une conclusion heureuse après douze ans de vie commune, c'est aussi le symbole de sa réussite sociale et le symbole d'une conquête dans sa relation homme-femme. C'est la belle-mère de Matarena qui exprime le mieux la souffrance de toutes les femmes qui aident Matarena à réaliser son rêve matrimonial: Elle dit à son fils:

" Ton père est mort heureux ! Il m'a fait moi, la mère de ses enfants, son épouse. Il ne m'a pas simplement passé la bague au doigt. Il m'a donné son nom. Il m'a donné la dignité ! " p.313. Les femmes qui ont précédé Matarena et ont accepté de renoncer aux biens matériels afin d'être cohérentes dans leur choix de vie ont largement contribué à sa réussite. Toutefois, comme Matarena ne peut rien entreprendre AU NOM DU PERE -pour citer Lacan - elle n'obtiendra un nom légitime qu'en se mariant.

L'arbre à pain n'est pas un titre choisi au hasard. C'est une légende très connue à Tahiti, c'est une légende de l'amour paternel.

Pito aime ses enfants, aime Matarena mais il a des raisons personnelles de craindre l'état de mariage. Il a été choqué de voir son père agonisant à l'hôpital et sa mère essentiellement préoccupée de faire venir un prêtre non pas pour l'extrême onction mais pour se marier avec le père de Pito. Pito a, de ce fait, peur du mariage parce que le mariage, dans sa mémoire, est associé à la mort du mari. Du reste, le fait de vivre avec Matarena pose aussi un problème de convention sociale concernant les rites funéraires. Pito devra résoudre la question de son propre enterrement avant de résoudre celle de son mariage ! En définitive, l'effort qu'il fait pour sortir de son égocentrisme (" pito " en Tahitien, veut dire " nombril ") va lui permettre de considérer enfin les aspirations de Matarena et de les satisfaire.

Mais l'arbre à pain est aussi l'arbre ressource qui nourrit les pauvres. Matarena et Tapeta énumèrent les différentes façons de consommer le fruit de l'arbre pain. C'est en plus un arbre de vie Auguste délaissé par Loana décide de se suicider en se pendant à la branche d'un arbre à pain qui casse.

Le sens polysémique du titre qui reflète la topique du roman fait comprendre au lecteur que le titre L'arbre à pain est tout à fait justifié. Il fait aussi comprendre que le discours post-colonial s'efface pour un discours social camouflé sous un récit faussement sentimental.

Sonia LACABANNE Université de la Nouvelle-Calédonie

VAITE HITIURA, Célestine, Breadfruit (Bantam books, Sydney, 2000).

 

texte paru dans - TAHITI-PACIFIQUE magazine - n°128 en décembre 2001

 

 

 

La condition féminine à Tahiti examinée en 1981

LA VAHINE ET SON OMBRE

 

Le 8 septembre notre ministre chargé des droits de la femme dénonçait la prostitution au congrès de Nice et insistait sur l'énorme effort de formation à entreprendre en faveur des femmes. Mais à des milliers de km de là, on se plait à croire que la reine incontestée du microcosme Tahitien demeure la troublante vahiné.

 

ETERNELLEMENT VOTRE

Après les premières ondulations et les coups de reins fantastiques des belles danseuses, le nouvel arrivant tombe sous le charme. La grâce du geste, la souplesse du corps, le sens de la parure, tout cela a été loué depuis des lustres par des auteurs enthousiastes : c'est le folklore de la vahiné.

On a tant et tant parlé de la " vahiné " de Tahiti qu'il semble ne plus avoir rien à en dire. Et pourtant ! Une fois déblayé tout ce fatras puéril, ce verbiage mièvre, ce fade dithyrambe que seuls des hommes en mal d'exotisme et d'illusions pouvaient écrire, que reste-t-il ?

Quand la belle voiture a té rangée, que la fleur dans les cheveux s'est fanée, et que la fête est terminée, comment est la femme de Tahiti ? (Notez la différence, il ne s'agit plus de " vahiné ").

 

REELEMENT VOTRE

C'est à la CPS ( Centre de Prévoyance Social), au CPI (Centre de Protection Infantile), à l'office de la main d'œuvre, au planning familial ou à la maternité que l'on rencontre la femme de Tahiti. Enfin, le mythe créé de toutes pièces par des hommes insupportables de vanité et de fatuité s'écroule. La femme, elle, reste.

La jeune fille qui s'est dépêchée de connaître tous les plaisirs s'est évanouie. Avec quelques kilos en plus et quelques dents en moins, une marmaille mal nourrie accrochée à ses jupes, une femme résignée a pris sa place.

On peut prédire son avenir dès les bancs de l'école. Pas ou peu d'éducation sexuelle. Parfois une dame du planning familial s'en va faire quelques cours d'initiation. Mais quelle introduction parfois ! Quelle horrible et traumatisante introduction ! J'ai en mémoire un film terrible sur l'avortement présenté à des jeunes filles encore rêveuses. C'était leur " premier cours ". On voyait une main extraire d'un vagin sanglant un bout de bras, un bout de jambe d'un fœtus qui n'en était plus un. Puis c'est le commentaire navrant qui n'apprend rien mais qui sensibilise sottement. Les termes tahitiens sont utilisés dans toutes leurs crudités pour décrire ce que des jeunes connaissent déjà sous un vocabulaire scientifique plus précis et moins choquant. On mélange tout. Les interdits religieux et la connaissance scientifique. Dans cette confusion, il ne peut y avoir aucun choix.

Quelque temps plus tard on retrouve la femme polynésienne à la maternité (quelle qu'elle soit). Une femme médecin, de passage à Tahiti, se déclarait horrifiée de voir des femmes en douleurs assises sue du banc en attendant leur tour. On ne dénoncera jamais assez l'inconfort de ces lieux. Dans ces maternités inondées où des sages-femmes énervées en arrivent à invectiver des femmes qui accouchent, on voit passer des infirmières et des médecins affairés qui n'ont pas le temps, qui n'ont jamais le temps. Partout on pare au plus pressé, au plus urgent. La femme d'un médecin (et non des moindres) me faisait un jour cette terrible confidence :

" Que veux-tu, nos maris font de la médecine coloniale. De la grosse médecine. Ils voient des choses tellement lamentables qu'ils n'ont pas le temps pour des petits bobos à l'européenne. "

Qu'on ne vienne pas me dire que tout cela est outrancier, qu'aucun médecin ni fonctionnaire outragé ne rétorque par un de ces longs articles optimistes dont on est abreuvé, car il nous suffira d'en appeler aux mères de famille et de leur demander leur témoignage. On croulera sous le nombre. De toute manière, il n'y a que deux spécialistes en gynécologie pour toute la Polynésie Française. C'est dire.

 

DESESPEREMENT VOTRE

Au CPI où on doit faire une médecine préventive, les médecins ont depuis longtemps renoncé parce qu'il y a un ordre de priorité qu'il faut suivre. Ils prescrivent, soignent et arrivent au bout de leur journée épuisés, sans avoir eu le temps d'accomplir leur tâche éducative comme ils le voudraient. Quelques femmes cependant profitent d'un court répit pour risquer timidement une ou deux questions. Mais dans l'ensemble, que de détresse !

Sans tomber dans le sensationnalisme, il faut pourtant parler à titre d'exemple de cette femme qui s'était enfoncée une porcelaine (un coquillage) jusqu'au col de l'utérus pour servir de diaphragme. Ou de ces autres qui, munies de branches aiguisées, tentent d'avorter. Ou, pour l'anecdote, celle qui prend deux cachets d'aspirine comme contraceptif après un rapport. Enfin il y a toutes celles qui allaitent le plus longtemps possible en priant pour qu'un autre enfant ne vienne pas s'ajouter aux autres. Le bébé couché entre la mère et le père est d'avantage là pour freiner des élans intempestifs que comme signe de sollicitude maternelle.

Oui, Tahiti c'est aussi cela. Terre de liberté, de libéralité, mais certainement pas de libération.

Reste l'office de la main d'œuvre. Là, la mère de famille cherche du travail. Que peut-elle faire le plus souvent sinon que de faire des ménages ?

Ne connaissant pas ses droits, elle se défend comme elle peut de ce qu'elle pressent être des abus. Pour aller au plus court, la femme de ménage polynésienne gagne moins que la femme de ménage française, alors que le coût de la vie à Tahiti est bien plus élevé qu'en France. On dit la Tahitienne paresseuse. Elle est en vérité lasse et écœurée.

 

VERTUEUSEMENT VOTRE

Cependant, il existe des associations féminines. Mais la pression sociale est telle que l'on répugne à dénoncer publiquement les scandales. Tout au plus en parle-t-on au dessert, au cours d'un banquet : " Aita, peapea ", l'exécrable phrase qui fige toute action.

Ce serait être de mauvaise fois que de nier l'existence des belles et bonnes œuvres de ces organisations. Mais que de discrétion ! Durant ces dernières années, le fait le plus marquant fut sans doute une supplique, adressée au Préfet de la République, lui réclamant de fermer les portes de la douce Tahiti aux forbans indésirables venus d'Europe.

Ainsi il est à craindre que ces honorables associations, ne ressemblent à ces innombrables groupements qui fleurissent à Tahiti : beaucoup de bonne volonté, peu de résultats.

 

SANS ILLUSION VOTRE

A Tahiti donc, la vahiné règne mais la femme polynésienne est maltraitée, pire ignorée.

Ah ! Parlez-nous de l'identité polynésienne, de l'éveil culturel, des impôts, du bilinguisme, de l'indépendance, mais surtout ne mentionnez jamais la misère de la femme polynésienne. Ces messieurs, élus ou employés, ne s'en soucient guère. Leurs épouses, elles, ont leurs fleurs, leurs bonnes œuvres et osera-t-on le dire leurs pauvres. Non, ne parlez pas de la femme polynésienne dans cette société d'hommes. Aujourd'hui l'indifférence masculine maintient le statu quo et l'amour propre de celle qui endurent, les aident à supporter tout et le pire.

A Nice, Madame Roudy parle de formation professionnelle. A Tahiti, ne pourrait-on pas parler tout simplement d'une formation plus actuelle qui préparerait les jeunes dès l'école à un mode de vie devenu si moderne qu'il en déroute plus d'un ? Se demander si l'on doit instruire en tahitien ou en français est peut-être bien un faux problème. Mais il apparaît urgent d'apprendre sur les bancs de l'école à remplir une feuille de maladie, à faire un chèque, un mandat ou un repas équilibré. Ajoutez à cela le sérieux de quelques cours sur les méthodes de contraception et une introduction aux droits du travailleur et on aura peut-être moins de situations de détresse, surtout parmi les femmes de Polynésie.

 

Sonia LACABANNE

 

texte paru dans Tahiti Magazine, p.19, Août 1981

 

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Les îles HAWAI'I : présentation cartes....

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DESCRIPTION

Les îles Hawai'i forment un archipel polynésien situé dans le Pacifique Nord, sa superficie est de 16 600 km². Elles constituent le cinquantième état des États-Unis.

L'archipel comprend huit îles principales alignées du nord-ouest au sud-est sur 2 400 km : Niihau, Kauai, Oahu, Molokai, Lanai, Kahoolawe, Maui et Hawai'i. Toutes ces îles sont volcaniques. Hawai'i, la plus grande et la plus méridionale des îles de l'archipel, comprend cinq volcans, dont le Mauna Kea qui est le point culminant de l'archipel (4 205 m d'altitude) et le Kilauea, dont les dernières éruptions datent de 1924, 1954, 1960. Les éruptions volcaniques sont souvent accompagnées ou suivies de séismes et de raz de marées.

Le climat de l'archipel est de type tropical, adouci par la présence de l'océan et des alizés du nord-est. Ainsi la température est douce, variant de 14° à 31° par exemple, à Honolulu dans l'île d'Oahu.

 

POPULATION

L'archipel compte plus d'un million d'habitants dont la majorité vivent sur l'île d'Oahu où se trouve la capitale, Honolulu. La langue officielle est l'anglais. Globalement, la population est jeune, mais l'arrivée de nombreux retraités américains la vieillit artificiellement. Il y a un assez grand mélange d'ethnies : les caucasiens représentent 30% de la population si l'on compte les nombreux militaires en garnison. Ils sont suivi de près par les Japonais (23%) puis par les Philippins (11%). Les Hawaiiens dont un des ancêtres étaient les Polynésiens qui peuplaient les îles avant l'arrivée des premiers occidentaux représentent 18%.

Les religions sont nombreuses : religion catholique romaine et protestante, bouddhisme, shintoïsme, des Mormons.

Le mode de vie est très occidentalisé. Ces îles sont désormais traitées comme des lieux de loisirs et de vacances pour les très nombreux touristes surtout américains et japonais.

Le gouvernement est celui d'un état américain depuis 1959. Il y a un gouverneur élu tous les 4 ans. L'état envoie 2 sénateurs au Congrès américain et 2 membres à la Chambre des députés.

Hawai'i est le centre de commandement de l'armée et de la marine américaines pour le Pacifique. Pearl Harbor est le mouillage de la flotte américaine. L'armée de l'air est basée à la base de Hickam, l'armée de terre au casernement de Schofield et le corps des " marines " à Kaneohe.

L'université de Hawai'i est très connue et a un grand rayonnement dans toute la zone du Pacifique. Elle renferme dans son campus le " East-West Center " qui s'occupe des échanges culturels et techniques dans la zone Pacifique et Sud-Est asiatique.

De nombreux media sont présents comme dans tout état américain : nombreuses chaînes de télévision hertziennes, par satellite et par câble, cinq quotidiens principaux en langue anglaise plus de nombreuses publications pour les groupes ethniques (journaux en japonais, philippin etc..) mais aussi toute une presse spécialisée pour les touristes.

 

FAUNE ET FLORE

Sept parcs nationaux dans l'archipel servent de réserves à la faune et à la flore. La forêt représente environ 500.000 ha de ces parcs et réserves. Les arbres ohia dont on utilise le bois rouge pour faire des statues et des canoës et les fougères hapu'u qui peuvent attendre jusqu'à 5 m de haut sont les espèces les plus courantes de la forêt tropicale.

Les plantes cultivées les plus représentatives sont la canne à sucre et l'ananas, mais aussi la papaye, le café, la noix de macadamia, le taro. On cultive également des fruits et légumes, des plantes de serres et des fleurs.

 

ÉCONOMIE

Le secteur touristique devient de plus en plus important et remplace petit à petit les activités militaires et agricoles. L'agriculture reste encore bien présente dans l'économie. L'élevage (bovins, ovins) n'est pas négligeable. Mais le développement du tourisme qui occupe de plus en plus de terres cultivables pour ses constructions et consomme de plus en plus d'eau est un frein à l'agriculture locale.

Les principaux secteurs industriels sont l'agroalimentaire (raffineries de sucre, jus de fruits, conserves), l'exploitation du bois, la confection textile, l'imprimerie et l'artisanat traditionnel. Des industries de haute technologie se développent également. Le port de Pearl Harbor et sa base militaire sont aussi un facteur important de l'économie.

Le tourisme constitue aujourd'hui l'activité économique la plus importante, rapportant les plus gros revenus de l'État. Les principaux sites sont les zones touristiques de Waikiki, sur l'île d'Oahu, le parc national des volcans de Hawai'i, sur l'île de Hawai'i, et le parc national d'Haleakala, sur Maui.

 

HISTOIRE

Des Polynésiens venant des Marquises ont été les premiers habitants de l'archipel, à partir du Vème siècle apr. J.-C. suivis quelques siècles plus tard par une seconde vague venant probablement de Tahiti.

Les îles Hawai'i n'ont été officiellement découvertes par l'explorateur anglais James Cook qu'en 1778. Celui-ci les a d'abord nommées îles Sandwich en l'honneur de John Montagu, IVème comte de Sandwich et premier lord de l'Amirauté, avant d'y être assassiné en 1779 dans la baie de Kealakekua.

Le premier navire américain est arrivé en 1789. L'archipel était alors divisé en quatre royaumes, unifiés sous le règne de Kamehameha Ier, qui est parvenu à conquérir la quasi-totalité de l'archipel en 1795. Il a créé un royaume qui a duré jusqu'en 1893.

L'arrivée de nombreux baleiniers a amené des maladies nouvelles pour ces îles, maladies qui ont décimé une grande partie de la population. En 1819, le roi Khameamea II a aboli le système du "tabou" qui réglait le mode de vie hawaiien. Le mode de vie des Hawaiiens est devenu désordonné. En 1820, des missionnaires presbytériens américains ont été appelés pour mettre de l'ordre dans les dérèglements de vie des habitants et se sont installés dans les îles, aidés par la reine Kaahumanu régente à partir de 1824. Ils ont été rejoints en 1827 par des catholiques français. La reine régente a rétabli un ordre moral et créé les premières écoles, mais les désordres sont revenu à l'avènement de Kamehamea III en 1835. L'ordre a été rétabli en 1838 par les missionnaires aidés de Kinau la demi-soeur du roi.

Malgré la reconnaissance de l'indépendance hawaiienne par les États-Unis en 1842, puis par la France et la Grande-Bretagne en 1843, l'archipel a été l'objet d'un intense affrontement entre ces trois puissances, tout au long du XIXème siècle. Mais durant le règne de Kamehamea IV (1854-1863) la découverte de pétrole aux USA a porté un coup fatal à la chasse à la baleine (qui fournissait l'huile pour les lampes, remplacée par le pétrole) et les baleiniers ont déserté les îles qui ont vu leur économie s'effondrer. C'est de cette époque que date le développement de la culture de la canne à sucre qui nécessitait l'emploi de nombreux travailleurs étrangers : Japonais, Chinois et Portugais. Les luttes d'influence, menées avec succès par les Américains au nom de la démocratie, ont finalement abouti à la déposition de la reine Liliuokalani en 1893 et à la proclamation de la République de Hawai'i, le 4 juillet 1894 (le président des Etats-Unis de l'époque, Cleveland, étant contre une annexion). Mais le nouveau régime, poussé par les résidents américains, a continué à demander l'annexion aux États-Unis et celle-ci est devenue effective le 12 août 1898. Devenu territoire fédéral autonome en 1900, Hawai'i a vécu des années tranquilles jusqu'en 1940, développant la culture de la canne à sucre et des ananas. L'immigration de travailleurs étrangers, surtout japonais, s 'était fortement accrue.

Par ailleurs, Hawai'i a pris une importance stratégique capitale après la Première Guerre mondiale, surtout quand s'est aggravée la rivalité américano-japonaise dans le Pacifique. Le développement des infrastructures économiques, maritimes et aériennes, suite à l'utilisation de l'île d'Oahu comme base militaire, ont également aidé à la prospérité de Hawai'i.

Pivot de la défense américaine dans le Pacifique, la base navale de Pearl Harbor a été victime de l'attaque surprise des forces aériennes japonaises le 7 décembre 1941. De lourdes pertes ont été infligées à la flotte américaine. Cette attaque, sans déclaration de guerre préalable officialisée, a été le choc qui a permis à Roosevelt d'engager les États-Unis, jusque là non-interventionnistes, dans la Seconde Guerre mondiale. Le rôle de Hawai'i comme base arrière et comme chantier naval de réparation a été primordial pendant toute la guerre. Par contre à la fin des hostilités, la reconversion a été difficile et n'a pu être réussie que lorsque les soldats ont été remplacés par les touristes. A l'heure actuelle, le tourisme est de loin la première source de revenu de Hawai'i.

Le 21 août 1959, Hawai'i devient le cinquantième État américain.

Mais des groupes minoritaires d'origine hawaiienne ont créé le mouvement de la Souveraineté Hawaiienne. Ils ont des revendications politiques qui prennent leurs origines dans les spoliations subies par leurs ancêtres. Ils s'inspirent des mouvements de protestations des tribus indiennes des Etats-Unis et demandent réparation auprès du gouvernement américain. Sous leur pression le Congrès américain a promulgué le "Congressional Resolution of Apology " en 1993, centième anniversaire de l'annexion, document où les Américains s'excusent auprès des Hawaiiens de leur avoir pris leurs terres et de les avoir privés de leur souveraineté en tant que peuple. Cependant les opposants hawaiiens au Sovereignty Movement leur reprochent d'être un groupe élitiste dont l'idéologie est fondée sur l'hérédité.

 

 

 

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Les îles COOK : présentation cartes

 

DESCRIPTION

Les îles COOK se composent de quinze îles, dispersées sur une grande surface maritime et situées entre la Polynésie Française et les îles Samoa. La surface totale des terres émergées est de 240 km² tandis que le domaine maritime couvre environ 2 millions de km². Le pays est partagé en deux archipels : l'archipel du Nord (Northern Group) et l'archipel du Sud (Southern Group). L'archipel du Sud comprend les îles Rarotonga (l'île principale), Aitutaki, Atiu, Mangaia, Manuae, Mauke, Mitiaro, Palmerston et Takutea. Manuae et Palmerston sont de petits atolls, Takutea est un îlot plat et sableux, les autres îles sont des formations volcaniques (plus de 652 m d'altitude sur l'île de Rarotonga) avec des sols fertiles et une luxuriante végétation tropicale. L'archipel du Sud comprend environ 90% des terres émergées des îles Cook, Rarotonga étant l'île la plus grande avec 6719 hectares et Takutea la plus petite avec 122 hectares.

L'archipel du Nord se compose des îles Manihiki, Nassau, Penrhyn, Pukapuka, Rakahanga et Suwarrow. A part Nassau qui est un îlot sableux, les autres îles du Nord sont des atolls très peu élevés au-dessus du niveau de la mer, avec un récif corallien entourant un lagon et qui se sont formés au-dessus d'anciens volcans engloutis. Ces îles sont menacées par la montée des eaux due au réchauffement de la planète et certaines d'entre elles seraient inhabitables dés la fin du XXIème siècle. La végétation très clairsemée se compose de cocotiers et de pandanus. Penrhyn est l'île la plus grande avec 984 hectares et la plus petite est Suwarrow avec 40 hectares.

Les deux îles les plus éloignées sont Pukapuka (archipel du Nord) et Mangaia (archipel du Sud) : 1 470 km les séparent. Rarotonga, l'île la plus importante est à 3 000 km d'Auckland, 1140 km de Tahiti, 2 300 km de Fidji.

Climat : le climat est tropical océanique, avec deux saisons. Pendant les mois secs, avril à novembre, la température varie de 20 à 26 degrés centigrades. Pendant la saison humide, décembre à mars, la température varie de 22 à 28 degrés. Les îles Cook peuvent occasionnellement subir de fortes tempêtes tropicales et même des cyclones pendant la période humide.

 

POPULATION

La population est composée à 90% de " Maori des îles Cook ", Polynésiens proches ethniquement des Tahitiens d'origine et des Maoris de Nouvelle-Zélande. Les Européens, Néo-Zélandais, Fidjiens, Indiens ou Chinois sont une minorité. Les différents groupes ethniques sont: Polynésiens 81%, Polynésien métissés 16%, Européens 2%, autres 1%. La population sur les îles diminue assez rapidement du fait de l'émigration qui a suivi le programme de réformes des années 1995-1996 (voir infra,"la vie politique depuis 1965"). En 2002, elle était estimée à 20.800 habitants. Les émigrés (en Nouvelle-Zélande et en Australie) sont quatre fois plus nombreux. L'archipel du Sud concentre 90% de la population et l'île de Rarotonga possède 59% de la population des îles Cook ainsi que la capitale Avarua.

Toute personne née sur les îles Cook a la nationalité néo-zélandaise mais est également sujet britannique. La langue officielle est l'anglais mais le maori des îles, le reo, est parlé partout.

La principale religion des îles Cook est la religion protestante (70%) : la majorité des habitants faisant partie de l'Eglise chrétienne des îles Cook (Cook Island Christian Church). Les 30% restant sont de religion catholique.

La délinquance sous ses diverses formes (vols, violences diverses, agressions sexuelles) n'est pas absente de ces îles. A la conférence des chefs de police qui s'est tenue à Rarotonga, il n'a pas tant été évoqué le terrorisme, considéré comme mineur pour les îles Cook, que la contrebande et le blanchiment d'argent. Les vols sont assez fréquents, essentiellement envers les touristes.

Le seul journal des îles Cook est le Cook Islands News édité à Rarotonga. Il y a 3 stations de radio et 2 émetteurs de télévision.

Les habitants des îles Cook sont réputés être parmi les meilleurs danseurs du Pacifique : fêtes et danses particulièrement colorées et spectaculaires sont très populaires.

 

 

FAUNE ET FLORE

La flore et la faune d'origine ne sont pas très riches. Ainsi, le seul mammifère qui n'ait pas été importé est la roussette. La plupart des espèces actuelles ont été apportées il y a plus ou moins longtemps par les navigateurs. De plus la différence est grande entre les îles : cocotiers et pandanus sur les îlots coralliens mais flore luxuriante et très diversifiée (fougères, plantes grimpantes mais aussi arbres imposants) dans la jungle qui couvre le relief central des îles les plus grandes et forme tous les types de forêts tropicales.

Pour la faune, les oiseaux sont nombreux dans l'intérieur des grandes îles, importés comme le mainate ou endémiques mais en voie de disparition comme l'oiseau gobe-mouche de Rarotonga. Les mammifères sont représentés par les nombreux cochons domestiques mais également par les rats, les chats, les chiens et même quelques chevaux et des bovins à Rarotonga.

 

ECONOMIE

Comme beaucoup de pays du Pacifique, l'économie est pénalisée par un important éloignement des marchés potentiels, un manque de matières premières, une infrastructure inadaptée et des destructions périodiques dues aux phénomènes naturels.

Les quatre principaux secteurs économiques des îles Cook sont le tourisme, l'agriculture, la pêche et les services financiers et bancaires.

Le tourisme est le secteur économique le plus important et il continue à se développer, surtout à Rarotonga mais aussi sur l'île d'Aitutaki qui est devenue le second centre touristique du pays. C'est le tourisme et les activités annexes qui ont permis d'augmenter fortement le produit domestique brut ces dernières années.

L'agriculture est concentrée sur les îles les plus fertiles de l'archipel du Sud. Elle produit des fruits et des légumes. Le taro et la banane sont même exportés.

La pêche est un secteur économique très important qui se divise en trois éléments : une petite activité artisanale de pêche, une industrie des produits du lagon en plein développement (surtout la culture de perles noires à Manihiki et à Penrhyn mais aussi des trochas à Aitutaki) et enfin de grands espoirs dans le développement d'une activité de pêche industrielle.

La mer est également l'origine d'une ressource très particulière encore inexploitée : les nodules poly-métalliques, sorte de galettes composées essentiellement de métaux à l'état brut, qui se trouvent en abondance sur les fonds marins de la zone d'exploitation exclusive des îles Cook. Des études sur les moyens de récupérer et d'utiliser ces nodules sont en cours.

Une petite activité industrielle consiste dans la production de jus de fruit en boîte, de perles noires, de nacres, de bijouterie et d'artisanat local.

Le secteur financier et bancaire s'est développé depuis les années 1980 et occupe maintenant une place non négligeable sur le marché international car il est basé non sur un grand volume de transactions mais sur des produits financiers ciblés et de très haute qualité. Ces îles sont un paradis fiscal et ont même été soupçonnées de blanchiment d'argent, ce contre quoi le gouvernement cherche à lutter actuellement. Ce secteur financier et bancaire joue un rôle important dans l'économie locale, surtout en terme d'emplois car il est amené à croître significativement dans les prochaines années.

Le secteur public est énorme : il occupe plus de la moitié de la population active mais le gouvernement cherche à le réduire. (il représentait 77% de la population active en 1991)

Les importations de biens alimentaires, de textile et de combustible sont importantes et viennent surtout de la Nouvelle-Zélande. Ces nombreuses importations, associées à la forte baisse de la population, pèsent lourdement sur les finances du pays.

Un système d'aide bilatérale et multilatérale a été mis en place par un organisme appelé ODA (Official Developpement Assistance - aide officielle pour le développement). Ce système joue un rôle important dans le rééquilibrage des dépenses. Les principaux partenaires des îles Cook sont la Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Canada et la République populaire de Chine.

Une aide d'un autre genre provient des émigrés qui envoient des fonds en quantité substantielle à leur famille restée dans les îles.

La monnaie est le dollar néo-zélandais.

 

HISTOIRE

Les historiens pensent que le premier peuplement viendrait de migrations en provenance des îles de la Société dés le 5ème siècle après Jésus Christ. Une histoire transmise oralement concernant l'île de Rarotonga fait remonter leurs ancêtres jusqu'à 1400 ans en arrière. Rarotonga est la plus importante des îles Cook en ce qui concerne les traditions et la culture, les autres îles sont issues de la même culture.

 

 

 

Pukapuka a été la première des îles Cook à avoir été aperçue par les Européens (le 20 août 1595 par Alvaro de Mendaña). En 1606, Quiros a fait escale à Rakahanga, mais ce n'est que 150 ans plus tard que Cook a exploré les archipels durant ses expéditions de 1773 et 1777. En 1789, Rarotonga a été découverte par les mutinés du Bounty menés par Fletcher Christian. Un cartographe russe en 1835 a nommé les îles du Sud du nom " des îles Cook " et celles du Nord du nom de " îles Penrhyn " et " îles Manihiki ". Au début du XXème siècle, quand ces îles ont été annexées par la Nouvelle-Zélande, les îles de l'archipel du Nord et celles de l'archipel du Sud ont été regroupées sous le nom unique de " îles Cook ". En 1821, le révérend John Williams de la London Missionary Society et les premiers missionnaires ont débarqué et ont pris le contrôle effectif des îles, tout en laissant un certain pouvoir politique aux chefs. Les missionnaires n'ont pas complètement détruit la culture originelle comme le prouve la survivance des ariki (système traditionnel de hiérarchie des chefs), du système de transmission de la terre et du langage local. Par contre, de nombreuses maladies et le blackbirding pratiqué surtout dans les îles du Nord, ont fait décroître la population jusqu'au début du XXème siècle. Elle s'est alors remise à croître jusqu'à ce qu'une forte émigration lui porte de nouveau un coup sensible pendant les années 1990. En 1888, les îles Cook sont devenues un protectorat britannique pour contrer les vues françaises sur cette partie du Pacifique. En 1900, Rarotonga et les autres îles principales du Sud puis, en 1901 les îles restantes, ont été annexées par la Nouvelle-Zélande persuadée que ces îles pourraient facilement se suffire à elles-mêmes. Mais toutes les illusions et espoirs de richesses agricoles ont vite été réduits à néant. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont construit des pistes d'atterrissage sur les îles Penrhyn et Aitutaki. Mais dans l'ensemble, les îles Cook ont été tenues à l'écart du conflit. Le 4 août 1965, les îles Cook ont acquis une semi-indépendance, elles ont leur propre gouvernement mais dépendent de la Nouvelle-Zélande pour leur défense et leur politique étrangère. Le pouvoir d'état est exercé au nom de la reine d'Angleterre depuis le 6 février 1952. Leurs habitants ont reçu automatiquement la nationalité néo-zélandaise tout en demeurant sujets britanniques. Ce statut s'est perpétué jusqu'à nos jours.

Le gouvernement des îles Cook

Il est composé :

 La vie politique depuis 1965

Après les élections de 1968, Albert Henry a été nommé premier ministre. C'était le chef du CIP (Cook Islands Party) et un des premiers à avoir lutté pour l'indépendance. Anobli en 1974 par la reine d'Angleterre, il a été destitué de son titre en 1980 et son mandat lui a été ôté après avoir été accusé de fraude aux élections de 1978 et de mauvais usage des fonds publics. Il est mort en 1981. Le premier ministre suivant a été Thomas Davis (1978) chef du parti démocratique (D.P. - Democratic Party). Mais son parti n'a pas obtenu la majorité aux élections de 1983 et Geoffrey Henry du CIP, un neveu de Albert Henry, est devenu premier ministre en 1983. Le pouvoir a changé plusieurs fois de mains en 1985 (Th. Davis) , en 1987 (Pupuke Robati) puis en 1989 (G. Henry). C'est Geoffrey Henry qui a présidé le 6ème Festival International des Arts du Pacifique en 1992 et a été anobli par la reine d'Angleterre cette même année. Malgré une forte opposition, son parti le CIP a remporté les élections de 1994. En 1996, il a annoncé de sévères restrictions économiques dues à l'état de faillite du pays. Aux élections de 1999, Geoffrey Henry a rencontré une forte contestation au sein du CIP qui n'a remporté que 10 sièges sur les 25. Il a dû faire alliance avec le NAP (New Alliance Party) pour former un gouvernement de coalition qui a nommé le Dr. Joe Williams premier ministre (29 juillet 1999) mais celui-ci a été évincé le 15 novembre 1999. Le premier ministre suivant a été Terepai Maoate qui a démissionné le 11 février 2002. En février 2002, un gouvernement de coalition a été formé et le Dr. Robert Woonton est devenu premier ministre, mais Geoffrey Henry a obtenu 15 importants portefeuilles et Norman George du NAP est entré au gouvernement pour en être renvoyé en novembre 2002. Depuis le 14 Décembre 2004, le Premier Ministre est Jim MARURAI; Terepai MAOATE est vice-Premier Ministre depuis le 9 Août 2005.

 

Les partis politiques sont à l'heure actuelle au nombre de trois :

le CIP (Cook Islands Party) dont le chef est Geoffrey HENRY

le D.A.P. ( Democratic Alliance Party) dont le chef est Terepai MAOATE

le N.A.P. (New Alliance Party) dont le chef est Norman GEORGE

La vie politique des îles Cook alterne les périodes de stabilité et d'instabilité ministérielle. Elle a toujours été dominée par des problèmes de prévarication et de mauvais usage des fonds publics qui ont envoyé plusieurs premiers ministres et membres du parlement devant les tribunaux, par des problèmes économiques (faibles exportations, importantes importations, surabondance de la fonction publique) mais aussi par des scandales financiers, le pays étant accusé d'être un paradis fiscal et d'avoir des complaisances financières. Ainsi le scandale connu sous le nom de " the winebox affair " (scandale des cubitainers de vin) ; à ce sujet la Nouvelle-Zélande a porté plainte mais n'a rien pu prouver, ou bien le scandale des malversations spéculatives concernant la construction de l'hôtel Sheraton de Rarotonga projet démesuré qui aujourd'hui n'est que ruines dans le sud de l'île. En 1996 la situation est arrivée à son comble, la dette extérieure est devenue énorme, les crédits étrangers ont été gelés, entraînant le pays dans la faillite. En avril 1996 des mesures économiques drastiques ont été mises en place comme par exemple la réduction de 50% des effectifs des ministères et des départements du gouvernement ainsi que la privatisation de plusieurs entreprises appartenant à l'état. Plus de 2000 fonctionnaires ont été licenciés dont beaucoup ont émigré vers la Nouvelle-Zélande et l'Australie. Il s'en est suivi une récession, et la publicité négative donnée par les média a entraîné une baisse du tourisme. Heureusement, l'industrie a depuis recouvré une meilleure santé et le tourisme est de nouveau en progression.

Dans le but de raffermir la confiance internationale pour refaire démarrer les investissements dans les îles Cook, le gouvernement a demandé, en 2001, au " Offshore Financial Services " de renforcer sa lutte contre le blanchiment d'argent. Ce service gouvernemental a instauré des mesures très strictes en application de " The Act ", loi d'août 2000 sur la prévention du blanchiment. Cette loi reprend les termes de la Déclaration de Honiara qui demandait aux pays du Pacifique d'instaurer une législation considérant comme criminel un tel blanchiment et ceux, à tous les niveaux, qui le pratiquent. Il a aussi été décidé de créer le F.I.U. (Financial Intelligence Unit - brigade financière) avec l'aide de la Nouvelle-Zélande et dans le cadre de l'ODA pour contrôler les marchés et produits financiers transitant par les îles Cook.

A la fin de 2002, le ministère de l'Agriculture reconnaissant que 70% des foyers pratiquaient l'agriculture pour leur propre subsistance et/ou pour l'exportation vers la Nouvelle-Zélande ou Hawaï et que le tourisme croissant était demandeur de productions locales, a demandé le maintien d'un secteur agricole fort et d'une production régulière. C'est pourquoi il encourage les recherches concernant la destruction des parasites et la lutte contre les phyto-maladies. Le gouvernement voudrait développer le marché international pour des fruits comme les avocats, les citrons, les mangues etc. mais la présence de certains parasites en interdit l'exportation sans traitement, d'où l'importance de recherches qui ont déjà permis de se débarrasser d'un parasite des papayes par un simple courant d'air très chaud.

Pour favoriser l'économie et le tourisme, un projet d'un million de $ a été voté pour l'agrandissement du port d'Avatiu avec l'aide de la Nouvelle-Zélande. De même ont été votées les réparations des pistes de l'aéroport de l'île d'Aitutaki pour trois millions de $ avec l'aide de l'Asian Development Bank . L'aéroport pourrait alors accueillir les Boeing 737 en provenance d'Hawai'i ce qui augmenterait le nombre de touristes sur cette île en plein développement.

En 2002, le ministère des finances envisage de se doter d'un nouveau système informatique lui permettant de mieux gérer la dette extérieure. Le développement de l'industrie de la pêche commerciale fait une petite avancée avec l'autorisation accordée en octobre 2002 d'armer pour la pêche au thon six bateaux appartenant à une entreprise locale.

Les actions gouvernementales les plus récentes concernent donc en priorité les activités économiques susceptibles de réduire le déficit chronique des finances : commerce, agriculture d'exportation, industrie de la pêche pour l'exportation, tourisme. Et elles n'ont pas été sans effets (augmentation du PNB). Mais sans les aides extérieures, surtout de la Nouvelle-Zélande, le partenaire privilégié, et les fonds envoyés par les émigrés, les îles Cook auraient du mal à équilibrer leur budget. Pour l'avenir la nouvelle ressource prometteuse reste les nodules poly-métalliques dont on a déjà tant parlé, à condition que leur exploitation soit possible et rentable.

Et pour terminer sur une note amusante, depuis le 1er novembre 2002, l'île de Rarotonga (environ 40km de route carrossable) vient de se doter..... d'un radar pour le contrôle de la vitesse des véhicules.

 

LITTERATURE DES ILES COOK

 

L'île qui en mourut

 

Vous voyez avant la guerre, l'île de Penrhyn ressemblait beaucoup à Puka Puka et Manihiki sauf qu'il y avait plus de blancs et qu'ils avaient appris aux gens de l'île la valeur de l'argent et qu'ils étaient devenus cupides. Ainsi quand les soldats ont débarqué, ils savaient comment leur en piquer tout plein. Rien n'était à vendre en dessous d'un dollar ; la plupart des choses était à cinq dollars ou plus. Si un homme voulait qu'un garçon monte en haut d'un cocotier et qu'il lui jette un coco cela lui coûtait un dollar ; s'il voulait que ses vêtements soient lavés il payait cinq dollars. Nuit et jour les gens fabriquaient des "curios" de qualité très grossière - comme des sets de table en feuilles de cocotier, des coquilles d'huîtres perlières à moitié polies, ou des éventails, des paniers ou des jupes pour la danse. Et les soldats les achetaient aussi vite qu'ils le pouvaient. Quelques-uns parmi les hommes de Penrhyn ont fait beaucoup d'argent à vendre une mauvaise " bière polynésienne " pour un dollar la bouteille. Toutes les filles qui avaient plus de 14 ans et presque toutes les femmes mariées avaient un soldat comme petit ami. Des femmes qui auparavant n'avaient qu'une seule robe pour le dimanche avaient maintenant une toilette neuve pour tous les jours , des chaussures à hauts talons et des bas nylon ; et elles fumaient des cigarettes américaines, machaient du chewing-gum dans leur bouche grande ouverte ! Les femmes se sont simplement jetées à la tête des soldats comme aucune femme de Puka Puka ne l'aurait fait. Elles n'avait jamais rien vu qui correspondait à des soldats américains : un millier d'entre eux bien habillés, de beaux jeunes gens avec les poches pleines d'argent, de chewing-gum, de bonbons et de cigarettes et qui se moquaient complètement du prix des choses. Pouvez-vous en vouloir à ces femmes quand vous vous rappelez qu'un homme sur un atoll était riche quand il gagnait trente dollars par an ?

Je recopie de mon journal intime ce que quelques-uns des travailleurs nous ont dit : " Un jour j'ai vu un noir se diriger vers moi, m'a dit Tari, j'ai ramassé un morceau de corail sur la route et je le lui ai donné en lui disant : " Très beau curios. Un dollar s'il te plaît ". Le noir l'a regardé, a eu un grand sourire, a mis la main à la poche et m'a donné un dollar. Plus tard, je l'ai vu qui le montrait à d'autres soldats. Un autre travailleur m'a dit : " Un avion est venu du front, à l'ouest. Un lieutenant a atterri et est venu au village. Il ne semblait pas être dans son état normal. Plus tard nous avons appris que son cerveau était atteint à cause de toutes les morts et les destructions qu'il avait vues. Il y avait un vieil homme assis sur le seuil de sa porte avec une jolie jupe pour la danse sur les genoux. " Combien vaut-elle ? " lui a-t-il demandé. Le vieil homme a réfléchi intensément et il lui a dit : " Je te la donne mon ami et toi tu me donnes ce que tu veux ". Le pilote a sorti une poignée d'argent américain de sa poche : " C'est assez ? " a-t-il demandé. "Oui " a répondu le vieil homme. " Merci mon ami, merci beaucoup ". Il a pris l'argent et il a compté - 167 dollars !

 

Extrait du roman Miss Ulysses de Puka Puka de F.J. Frisbie 1948.

 

 

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 Les SAMOA : présentation cartes

(LES SAMOA OCCIDENTALES)

 

DESCRIPTION

 

Les îles Samoa sont un groupe d'îles à mi-chemin entre Hawai'i et la Nouvelle-Zélande, situées à l'est de Wallis et Futuna, au nord des Tonga, au sud des îles Tokelau et du Kiribati et à l'ouest des îles Cook. C'est après les îles Hawai'i le plus grand archipel polynésien. Elles forment un ensemble homogène mais politiquement divisé en Samoa américaines ou Samoa orientales (American Samoa) sous tutelle américaine et en Samoa occidentales (Western Samoa) maintenant nommées simplement les Samoa et qui sont indépendantes.

Les Samoa sont composées de deux grandes îles : Savai'i (1700 km²) et Upolu (1115 km²), de deux îles plus petites inhabitées ou peu habitées : Manono et Apolima situées dans le détroit de 18 km de large qui sépare Savai'i et Upolu, et enfin de quelques îlots rocheux et récifs à fleur d'eau au sud-est d'Upolu. La totalité des surfaces émergées est de 2934 km².

Ces îles sont d'origine volcanique avec des volcans encore en activité sur Savai'i (dernières éruptions du volcan Matavanu en 1905 et 1911) ou éteints sur Upolu dont ils forment les points culminants (Tafua 669 m et Lanotoo 700 m dont le cratère renferme un lac).

Le climat est tropical avec deux saisons : une saison sèche (hiver) de mai à octobre et une saison humide (été) de novembre à avril, avec des risques de cyclone. (Ces îles sont en plein dans la zone cyclonique du Pacifique Sud). Les températures varient de 21 à 32 degrés centigrades avec un taux d'humidité de 80%. Sur l'île d' Upolu, à Apia (la capitale), il tombe entre 2800 et 3500 mm de pluie par an. Selon les statistiques, il pleut presque un jour sur deux.

 

POPULATION

 

Elle est selon les estimations de juillet 2002 d'environ 180 000 personnes (1/3 pour l'île de Savai'i, 2/3 pour l'île d' Upolu). Elle est composée essentiellement de Samoans (92,6%), d'"Euronésiens" (métis européens-polynésiens : 7%) et d'Européens (0,4%). Pour 2002, le taux de croissance est négatif (- 0,25%), la mortalité infantile d'environ 31 pour mille, l'espérance de vie de 70 ans, ce qui, avec l'émigration non négligeable (plus de 150 000 Samoans originaires de toutes les îles vivent à l'étranger), entraîne une diminution globale constante de la population vivant sur ces îles. Environ 20% de la population vit à Apia. Le reste vit dans des villages plus ou moins importants où l'habitat reste très traditionnel : c'est le fale, maison de bois au toit de chaume avec des poteaux de soutènement et pas de murs en dur.

Les traditions sont très vivaces. Ainsi Samoa reste une des nations polynésiennes à pratiquer sur une grande échelle, et dès la puberté, le tatouage traditionnel avec les instruments traditionnels. Une autre tradition polynésienne ancienne se retrouve dans l'existence des Fa'afafine qui comme les Fakaleiti de Tonga ou les Rae Rae ou surtout les Mahu de Tahiti sont des hommes qui s'habillent et se comportent comme des femmes et sont en général bien acceptés dans leur société.

Les Samoans sont chrétiens à 99,7%. Pour la moitié, ils sont protestants en accord avec la London Missionary Society, le reste est partagé entre d'autres congrégations protestantes, le catholicisme romain, l'église méthodiste, les saints des derniers jours et les adventistes du septième jour. Il ne faut pas oublier que la devise des îles est : "Faavae i le atua Samoa" ("Samoa est construite sur Dieu")

La presse est représentée par le quotidien d'opposition The Samoa Observer.

Il y a aussi : un hebdomadaire : the Sunday Newsline.

un journal gouvernemental Savali qui paraît deux fois par semaine.

un mensuel pour les nouvelles locales Taluma.

Les langues sont le samoan et l'anglais. Environ 80% de la population sait lire et écrire.

Le Fa'a Samoa

Le Fa'a Samoa : cela signifie le mode de vie à la samoane. C'est un ensemble de concepts qui dicte au samoan son comportement dans la société : obligations envers la famille, la communauté et l'église Le Fa'a Samoa se retrouve aussi dans le système légal qui est double : le système type occidental avec policiers et juges, et le système traditionnel qui s'applique au niveau d'un village. Ce double système, malgré des frictions occasionnelles, fonctionne généralement assez bien. Le concept du respect est aussi très important : on doit le respect à ceux qui sont considérés comme meilleurs que soi, et cela va du plus âgé aux chefs de clan, aux politiciens, aux médecins et aux enseignants. Mais cette obéissance stricte à la notion de respect trouve ses limites aujourd'hui car la jeune génération, plus scolarisée et confrontée au monde occidental est devenue sans repères, prise entre le monde conservateur de la tradition et les connaissances et les attirances du monde moderne. Ceci explique sans doute que les Samoa ont un des taux de suicides les plus forts au le monde.

 

FAUNE ET FLORE

 

La flore comprend une végétation de forêt tempérée qui pousse sur les pentes des hauteurs à l'intérieur des grandes îles, avec des fougères arborescentes, des étendues herbeuses, des banians et des plantes parasites. Les parties plus basses sont recouvertes d'une forêt tropicale, de brousse, de marécages, de forêts de pandanus et de mangroves. La forêt tropicale, avec ses 75 espèces de plantes dont beaucoup ont des vertus thérapeutiques est une véritable pharmacie largement utilisée par la médecine populaire. La forêt représente environ 48% de la surface des terres.

La faune naturelle d'origine se compose d'innombrables scinques (pili) et geckos (mo'o) ainsi que de l'inoffensif boa du Pacifique (gata). Les roussettes sont quant à elles menacées de disparition et sont protégées. Cochons, chiens et poulets ont été apportés par les premiers occupants. Les oiseaux, en particulier les oiseaux de mer, sont nombreux. Les eaux des Samoa sont très riches avec 900 espèces de poissons et 200 de coraux répertoriées à ce jour. S'y ajoutent plusieurs espèces de mammifères marins (baleines, marsouins et dauphins).

 

ECONOMIE

 

L'économie des îles Samoa dépend traditionnellement des aides au développement apportées par les grandes puissances, de ce que les émigrés envoient à leurs familles et des exportations agricoles. Le secteur financier et bancaire se développe. Mais c'est surtout le tourisme qui devient de plus en plus important.

L'agriculture est la base traditionnelle de l'économie samoane. Elle emploie les deux tiers de la population active et fournit 90% des exportations basées sur la noix de coco et ses dérivés : coprah, huile de coco etc. Les produits agricoles les plus courants sont les noix de coco, les bananes, les taros, les ignames. Environ 20% des terres sont cultivées. Mais l'agriculture est pénalisée par les tempêtes tropicales qui ont des effets dévastateurs (par exemple, les cyclones de 1990 et 1991 qui ont ravagé le pays). Le système agricole samoan est particulier : la terre appartient au clan (aiga) qui vit regroupé en un petit village dont le chef, le mataï, distribue les terres à exploiter aux membres du clan. Autrefois, les récoltes étaient la propriété du clan par l'intermédiaire du mataï qui pouvait en disposer à sa convenance pour le bien de la communauté. Aujourd'hui, l'exploitant garde pour lui les revenus des terres qu'il cultive.

Les tempêtes pénalisent également le secteur de l'exploitation forestière qui travaille lui aussi pour l'exportation.

La pêche est une activité importante, source d'exportations, mais elle est en régression du fait de la diminution du nombre de poissons dans la région.

Malgré d'énormes investissements, ces trois secteurs sont sur le déclin ce qui diminue les exportations de produits bruts.

Le secteur financier et bancaire est amené à se développer par la politique de dérégulation mise en place par le gouvernement pour encourager les investissements étrangers. La situation politique stable, l'existence d'infrastructures de services et de télécommunication et les efforts du gouvernement donnent une place de choix aux Samoa dans ce secteur où la concurrence est rude dans la zone Pacifique. Cependant une discipline fiscale certaine est maintenue. Si le secret bancaire est très strict (toute divulgation est punie par la loi) et les transactions exemptes de tout impôt ou taxe, si les changements de domiciliation sont facilités et les exigences de conformité minimales, le gouvernement lutte contre le blanchiment d'argent et les opérations financières frauduleuses ou douteuses.

Le tourisme est un secteur en expansion. Les efforts du gouvernement et le fait que ces îles ont gardé leurs traditions et ne sont pas encore très occidentalisées sont des points positifs. Un aéroport moderne peut accueillir les plus gros avions. En 2000, le tourisme participait pour 16% du produit national brut.

Une petite industrie existe, conserveries pour le poisson et traitement des produits dérivés de la noix de coco, également vêtements et artisanat local.

Compte tenu des aides internationales (environ 25% du PNB), l'économie du pays permet une stabilité de la dette extérieure et une faible inflation. Les réserves monétaires du pays couvrent environ la moitié des importations d'une année.

La monnaie est le dollar samoan, le tala divisé en 100 cents (sene)

 

HISTOIRE

 

Les premiers occupants étaient de culture Lapita. De nombreux restes de villages et de plate-formes ont été découverts par les archéologues. Sur l'île de Savai'i se trouve la pyramide de Pulemelei, la plus grande structure de la Polynésie antérieure à la venue des Européens. La présence de Fidjiens, probablement les premiers occupants, remonte à environ 1500 avant JC et est attestée par les nombreuses légendes samoanes dont les héros sont des rois et des princesses fidjiennes. Ils dominaient toutes les îles. Vers 950 avant JC, des guerriers venus de Tonga ont envahi à plusieurs reprises l'île de Savai'i qui a fini par passer sous leur joug, puis cela a été le tour de l'île d'Upolu où la résistance a été plus grande. Un traité de paix a fini par être signé entre Samoans et Tongiens, et ces derniers ont poursuivi leur route vers d'autres îles.

Baleiniers, pirates, fugitifs ont certainement trouvé refuge dans ces îles avant leur découverte officielle en 1722 par le hollandais Jacob Roggeven qui a reconnu les îles mais ne s'est pas arrêté. Bougainville est passé dans leurs eaux en 1768. En 1787, La Pérouse a eu maille à partir avec les indigènes ainsi que le capitaine Edward Edwards en 1791 dans sa recherche des mutinés du Bounty. Jusqu'en 1820, seuls quelques Européens étaient établis à Apia, avec le consentement des chefs d'Upolu.

Ce n'est qu'en 1830 que sont arrivés les premiers missionnaires. Leur tâche a été facilitée par une ancienne prophétie samoane qui prédisait l'arrivée d'une nouvelle religion. De plus les Samoans ont été impressionnés par les biens matériels des missionnaires et ont pensé que le nouveau dieu était plus généreux que les leurs. En 1838 et 1839, Anglais et Américains ont signé des accords commerciaux avec les chefs locaux. En 1847, l'Anglais Pritchard, un ancien missionnaire, a établi le premier comptoir permanent. En 1856, l'Allemand August Unshelm est arrivé à Apia et y a installé son comptoir qui commerçait avec Fidji et Tonga. Cela a été le commencement des visées allemandes dans le Pacifique.

Dans l'archipel des Samoa il y avait quatre grandes familles (qui existent toujours), l'équivalent de dynasties royales : les Malietoa, les Tupua Tamasese, les Mata'afa et les Tu'imaleali'ifano qui dirigeaient chacune un district et au sein desquelles était choisi un "super-roi " le Tupu-o-Samoa. Le dernier, MalietoVaiinupo de Savai'i, est mort en 1841 ; il s'en est suivi 25 ans de luttes entre les grandes familles. En 1867, deux rois, l'un dans les îles de l'est et l'autre dans les îles de l'ouest, sont entrés en conflit pour le pouvoir suprême. De nombreuses terres ont été vendues aux Européens pour acheter des armes en vue de régler ce conflit, si bien que Britanniques, Américains et Allemands s'en sont mêlés. Une paix a été signée entre les grandes familles et Malietopa Laupepa est devenu roi, une constitution a été élaborée et, en 1875, les îles fonctionnaient comme un état indépendant sur le modèle européen. L'américain Steinberger, bien accepté par la population, est devenu premier ministre et bientôt dictateur des Samoa. Cela a déplu aux grandes puissances et il a été déporté par les Anglais à Fidji. Dans la recherche d'une protection, les Samoans ont accordé aux Américains d'abord puis aux Anglais et aux Allemands l'autorisation d'établir des bases navales. La présence de navires de guerre des trois nations a contribué à exacerber les rivalités et mésententes entre leurs ressortissants. Le cyclone du 16 mars 1889 qui a coulé la plupart des navires de guerre, a calmé le jeu et cela a abouti, dix ans plus tard, au traité tripartite de 1899. Les Allemands ont eu le contrôle des Samoa occidentales, les Américains celui des Samoa orientales et les Anglais se sont retirés avec la promesse des Allemands de leur laisser le champ libre aux Tonga, aux Salomon et à Niue. En 1900, l'envoyé allemand, le Dr Wilhelm Solf est arrivé comme gouverneur. Malgré les promesses faites par les Allemands de respecter les us et coutumes traditionnels des Samoans, le Dr Solf a voulu imposer ses intérêts personnels et ceux des Européens. La situation s'est dégradée jusqu'en 1908, année qui a vu la création d'un mouvement de résistance, le Mau a Pule, qui a effrayé les Allemands au point qu'en 1909, ils ont envoyé des navires de guerre et ont exilé Namulau'ulu, le chef du mouvement, dans l'île de Saipan (Mariannes), alors possession allemande.

A la fin de la Première Guerre mondiale, les Anglais ont convaincu les Néo-Zélandais d'occuper les Samoa allemandes. Les exilés de Saipan se sont évadés, ont rejoint leur pays et ont reconstitué le Mau. En 1919 la terrible épidémie de grippe espagnole a décimé le quart de la population. Le mouvement Mau en a rendu responsables les Néo-Zélandais pour leur incompétence. Des troubles ont éclaté qui ont empiré au cours des années suivantes et ont amené les troupes néo-zélandaises à ouvrir le feu sur les manifestants à Apia, en 1929. En 1936, suite à un changement de gouvernement et de politique, l'indépendance des Samoa est apparue aux Néo-Zélandais comme inévitable et nécessaire.

Durant la Seconde Guerre, les Américains ont utilisé l'île d'Upolu comme base et y ont construit un port et un aérodrome. Leur influence a été considérable et a jeté un pont entre le monde traditionnel des îles et le monde moderne. Durant les années 1947 à 1959, le gouvernement des Samoa a été organisé en préparation à l'indépendance. En 1959, le poste de premier ministre a été créé, Fiame Mata'afa a été nommé et en 1960, une constitution a été adoptée. L'indépendance a été déclarée le 1er janvier 1962 à la suite du premier vote par suffrage universel qu'ait connu les Samoa (les votes se faisaient d'habitude par l'intermédiaire des matai). Les Samoa indépendantes ont pris le nom de Western Samoa (les Samoa occidentales) en opposition avec les American Samoa (les Samoa sous pouvoir américain) pour devenir en 1997 simplement : les Samoa.

 

Le gouvernement des Samoa :

 Il comprend :

 

En 2002, il y a 7 partis politiques principaux :

Le C.D.P. (Christian Democratic Party - parti chrétien démocrate)

Le H.R.P.P. (Human Rights Protection Party - parti pour la protection des droits de l'homme) dont le chef est TUILA'EPA Sailele Malielegaoi

Le S.A.P.P. (Samoa All People's Party - parti de tous les Samoans) dont le chef est NAIMOAGA Matatumua

Le S.N.D.P. (Samoan National Development Party - parti samoan pour le développement national) dont le chef est LE MAMEA Ropati

Le S.N.P. (Samoa National Party - parti national de Samoa) dont le chef est FETU Tiatia

Le S.P.C.P. (Samoan Progressive Conservative Party - parti samoan des conservateurs progressistes)

Le S.U.I.P. (Samoan United Independant Party - parti samoan des independants unis)

 

La vie politique depuis 1962 :

 

A l'indépendance, il avait été décidé que deux Grands Chefs ayant le titre de Fautua, seraient co-chefs de l'Etat jusqu'à leur mort ou leur démission : ce sont Tupua Tamasese et Malietoa Tanumafili II. Depuis le 5 avril 1963, date de la mort de Tupua Tamasese, l'unique chef de l'Etat est Malietoa Tanumafili II. Le pays connaît une certaine stabilité politique. Mais en 1982, il y a eu une crise constitutionnelle avec 3 premiers ministres dans l'année. L'année avait commencé avec Tupuola Efi , premier ministre depuis six ans qui a perdu les élections de 1982 au profit de Va'ai Kolone chef du HRPP. Ce dernier accusé d'irrégularités électorales, a été condamné et a dû démissionner. Tupuola a été rappelé puis renversé lors du vote du budget de 1982. Le nouveau chef du HRPP, Tofilau Eti est devenu premier ministre le 30 décembre 1982. Cette même année 1982 a vu une contestation du système de vote des matai jugé anticonstitutionnel ce qui a retardé les élections, dans l'attente de la décision de la Cour d' Appel. Encore en 1982, Londres a décidé unilatéralement que tous les Samoans nés entre 1928 et 1949 seraient déclarés ressortissants néo-zélandais, ce qui a entraîné une certaine confusion pour la constitution du corps électoral et ce jusqu'en août 1982. Puis tout est rentré dans l'ordre.

 

Récapitulatif des rois et chefs de gouvernement:

les Rois (co-chefs de l'Etat)

Tupua Tamasese Mea'ole règne de 01.01.1962 à 05.04.1963 (date de sa mort)

Malietoa Tanumafili II né en 1913 règne depuis le 01.01.1962

les Premiers Ministres

Fiame Mata'afa Faumuina Mulin'u II (1921-1975) premier ministre de 01.10.1959 à 02.1970

Tupua Tamasese Lealofi IV(1922) premier ministre de 03.1970 à 03.1973

Fiame Mata'afa Faumuina Mulin'u II deuxième fois premier ministre de 03.1973 à 20.05.1975

Tupua Tamasese Lealofi IV (1922) premier ministre de 21.05.1975 à 24.03.1976

Tupuola Taisi Tufuga Efi (1938) premier ministre de 24.03.1976 à 13.04.1982

Va'ai Kolone (1911-2001) premier ministre de 13.04.1982 à 18.09.1982

Tupuola Taisi Tufuga Efi deuxième fois premier ministre de 18.09.1982 à 31.12.1982

Tofilau Eti Alesana (1924-1999) premier ministre de 31.12.1982 à 30.12.1985

Va'ai Kolone deuxième fois premier ministre de 30.12.1985 à 08.04.1988

Tofilau Eti Alesana deuxième fois premier ministre de 08.04.1988 à 23.11.1998

Tuilaepa Sailele Malielegaoi premier ministre actuel depuis le 23.11.1998

 A l'heure actuelle, le premier ministre est donc Tuila'epa Sailele Malielegaoi du HRPP. Spécialiste des finances, il a fait ses études à Auckland. Il était vice-premier ministre en 1992 quand le premier ministre en exercice, Tofilau Eti Alesana a démissionné pour raison de santé. Le poste de vice premier ministre est resté vacant depuis.

Les dernières élections partielles ont eu lieu en mars 2002. Le chef de l'Etat est TUIATUA Tupua Tamasese Efi depuis le 18 Juin 2007.

Les objectifs officiels pour les prochaines années, tels qu'ils figurent sur le site internet du gouvernement sont :

" un encadrement économique stable, une efficacité du service public renforcée, une qualité de l'éducation augmentée, une politique de santé renforcée, une croissance du secteur privé augmentée, une agriculture et une pêche revigorées, un développement substantiel du tourisme et une économie de village revitalisée. "

Il est sûr que si ces objectifs sont, ne serait-ce qu'en partie, atteints et que si un nouveau cyclone ne dévaste pas ces îles, les Samoa, avec leur gouvernement relativement stable, avec leur marché du travail particulièrement flexible et avec leurs grands espoirs touristiques et bancaires, peuvent être optimistes quant à leur avenir.

 

 

 

 

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Les SAMOA AMERICAINES : présentation cartes

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  L'île de NIUE : présentation cartes

 

DESCRIPTION

 

Niue est un atoll corallien surélevé, de 258 km² de surface, avec 64 km de côtes, situé à environ 500 km à l'est de Tonga et à 600 km au sud-est des Samoa, à mi-chemin de la Nouvelle-Zélande et de la Polynésie Française. Surnommé " the rock " (le rocher) par ses habitants, l'île de Niue, ce qui signifie en fait " voici les cocotiers ", est la plus petite nation indépendante du Pacifique. Par contre c'est un des plus grands atolls surélevés, comprenant un plateau central à deux niveaux, le premier formant un à-pic de 20 m au-dessus du niveau de la mer, l'autre élevé à plus de 60 m. Le point le plus haut, près de Mutalau culmine à 68 m. Il y a peu de plages et aucune rivière mais de nombreuses grottes, gouffres, ravines et failles tout au long de la côte. Un récif frangeant entoure l'île mais pas de vrai lagon. Le sol constitué de poussière de corail est très poreux et l'eau de pluie disparaît sans s'accumuler pour s'écouler par filtration directement dans la mer.

Le climat est tropical, rafraîchi par les vents de sud-est, avec une température allant de 27° de décembre à mars à 24° le reste de l'année. L'île est située en bordure de la zone des cyclones.

 

POPULATION

 

En juillet 2002 elle était estimée à environ 2100 habitants (contre environ 4000 au moment de l'indépendance en 1974 et 3298 au recensement de septembre 1981). Elle est composée à 90% de Polynésiens autochtones et d'environ 10% de Tongiens, Samoans et Européens. L'émigration est importante. A l'heure actuelle, il y a plus de 20.000 originaires de Niue qui vivent en Nouvelle-Zélande et en Australie. Les habitants de Niue vivent regroupés en villages. L'île se dépeuple et il n'est pas rare de voir des maisons et même des villages abandonnés. Ils sont très attachés aux traditions mais quoique Polynésiens, ils n'ont ni chefs, ni système tribal. Les chefs des familles élargies n'ont une voix qu'en ce qui concerne la terre et les anciens de chaque communauté n'ont une voix que pour ce qui concerne le village. Du fait du mode de vie des habitants qui dépend essentiellement des produits agricoles, seuls les habitants de l'île ou le gouvernement ont le droit de posséder la terre.

La capitale est Alofi. L'île possède un aéroport, un émetteur pour la radio et pour la télévision dont les programmes ne sont diffusés que le soir après 18 heures. Il n'y a qu'un seul journal, le Niue Star qui ne paraît qu'une fois par semaine.

Les habitants de l'île sont de religion chrétienne et font partie à 75% de l'Ekalesia Niue rite protestant très proche de la London Missionary Society, à 10% des Saints des derniers jours et pour les 15% restants de l'Eglise catholique romaine, des Adventistes du septième jour et des témoins de Jehovah. Le dimanche est pris très au sérieux et, à part les offices, toute la vie s'arrête ce jour. D'une manière générale, l'île est calme et sure et le plus grand danger vient des falaises et des grottes, causes d'accidents.

Les habitants sont à la fois sujets de la reine d'Angleterre et citoyens néo-zélandais.

La langue parlée est un dialecte polynésien, proche du tongien et du samoan. L'anglais est aussi largement utilisé.

 

LA FAUNE ET LA FLORE

 

La forêt couvre la moitié de l'île. Mais la déforestation due à la récupération de terres arables et à l'industrie du bois de charpente a été importante ces 20 dernières années. A l'est, la forêt d'Huvalu est une forêt de type tropical, avec de nombreuses espèces d'arbres et de fleurs. La côte est est la plus préservée. C'est un enchevêtrement de végétation côtière et d'étendues de forêt dense. Il y a de nombreux oiseaux : le weka, sorte de bécasse, des poules d'eau, des perruches et des sternes à queue blanche. Les seuls mammifères d'origine sont les rats et les roussettes. Les chats sauvages sont un véritable fléau, en particulier pour les oiseaux. Les crabes des cocotiers (uga) vivent dans la forêt dense. Les papillons sont omniprésents. Dans les eaux claires entourant l'île, tous les poissons tropicaux sont représentés. Il y a même des petits serpents de mer qui sont plus curieux que dangereux. Dauphins et baleines ne sont pas rares. Une législation stricte régit la pêche dans ces eaux.

 

ECONOMIE

 

L'économie de Niue est handicapée par les problèmes rémanents attachés aux îles du Pacifique : un grand isolement, l'absence de matières premières et une faible population.

Aussi les deux piliers de l'économie de Niue restent les émigrés et la Nouvelle-Zélande qui a l'habitude de payer les fonctionnaires et qui prend en charge le secteur de la santé (les soins sont gratuits pour les ressortissants de Niue). Le gouvernement a d'ailleurs, dans le but de diminuer le déficit, réduit de presque moitié le secteur de la fonction publique qui était pléthorique, car c'est le seul secteur fournisseur d'emplois puisque subventionné par l'Etat.

La pêche est un secteur important encore sous-développé. Il y a deux types de pêche :

L'agriculture est surtout réservée pour les besoins locaux et seule une faible part est exportée sous forme de produits dérivés (jus et pulpe de mangues, jus et essence de citrons verts, miel, lait de noix de coco). La culture du coton et des bananes pour l'exportation n'est plus qu'un souvenir. L'industrie du bois de charpente est réservée aux besoins de l'île. Une ferme expérimentale essaie d'adapter des espèces végétales exogènes.

Une petite industrie traite ces produits agricoles (extraction des jus, des essences, de lait de coco) et les met en boîtes pour l'exportation.

La création de timbres vendus aux collectionneurs est également une source de revenus, ainsi que la vente de droits de pêche et l'autorisation d'utiliser le domaine internet " .nu " même sans être résident de Niue. Il en est de même pour les numéros de téléphone, les seuls dans le monde à 4 chiffres.

Le secteur financier et bancaire a été développé et encouragé par la promulgation d'une loi, l'International Business Companies Act, accompagné d'une législation favorable et souple (secret bancaire absolu, anonymat, confidentialité etc.). Mais l'ancien premier ministre Lakatani avait annoncé en février 2002 qu'il voulait réduire cette activité suite aux accusations portées en 1999 par l'AFP, accusant les îles de Tokelau et de Niue de blanchiment d'argent. Cependant avec le changement de gouvernement, il semble que l'industrie financière "off shore" n'ait pas été touchée et se porte toujours bien.

Une petite activité touristique se développe depuis 1975 encouragée par le gouvernement. Mais l'île est mal desservie : en 2002, deux vols par semaine pour une liaison avec Auckland par la Royal Tongan Airlines et pas de service maritime régulier (du fait des falaises côtières, il n'y a pas de port dans l'île). De plus, les relations entre les Royal Tongan Airlines et le gouvernement ne sont pas toujours bonnes car le gouvernement ne veut donner aucun subside à la compagnie aérienne.

Les principaux problèmes de l'île sont l'énorme déficit importations / exportations, le fait que l'Etat soit le principal pourvoyeur d'emplois et l'annonce que la Nouvelle-Zélande veut retirer son aide à partir de 2003. L'Australie qui aide déjà Niue dans le cadre de l'ODA (Official Development Assistance) devra augmenter son apport. Pour la première fois en 2002, l'Union Européenne sera aussi pourvoyeuse de fonds et ce jusqu'en 2005.

La monnaie est le dollar néo-zélandais.

 

HISTOIRE

 

L'île est restée longtemps inhabitée. Les fouilles archéologiques de 1974 semblent montrer que les premiers migrants sont venus, il y a 1000 ans, de Samoa ou des îles de l'est de la Polynésie. Une seconde migration, selon la tradition, aurait été une invasion belliqueuse des Tongiens au début du XXème siècle. Une troisième invasion tongienne a installé leur pouvoir sur toute l'île. Les contacts avec Tonga semblent avoir été fréquents et généralement hostiles. Mais la question reste ouverte de savoir si les premiers occupants ont été samoans ou tongiens.

Les Européens sont venu avec Cook en 1774. Celui-ci a été mal accueilli et repoussé trois fois avant de pouvoir débarquer. A cause de l'attitude hostile et farouche des autochtones, il a baptisé l'île du nom "d'Ile Sauvage". Ce nom maintenant abandonné a cependant desservi l'île pendant des années. En 1830, deux missionnaires John Williams et Charles Barff ont réussi à se faire accepter par les habitants (ils ont même été appelés " les messagers de la paix ") mais ils n'ont pu les convaincre d'accepter Paulo, un missionnaire samoan qui avait été converti au christianisme et qui s'était installé en 1849. En 1854 les croyances pré-chrétiennes avaient virtuellement disparu. Seuls quelques baleiniers et les bateaux péruviens recruteurs d'esclaves faisaient escale dans cette île sans ressources. Déjà, dès la fin du XIXème siècle, le blackbirding et l'émigration devenaient un problème en vidant l'île de ses habitants, emmenés ou partis chercher du travail ailleurs. L'île qui avait compté jusqu'à plus de 5000 habitants en 1884, près de 6000 en 1966 en avait moins de 2000 en 2002.

En 1867, Henry Head a fait naufrage sur l'île. Bien accepté, il s'est marié avec la fille du grand chef et est devenu un personnage très important. Sous son influence, un roi (Mataio Tuitoga) a été élu en 1876 et son successeur, le roi Fataaiki, a demandé la protection de la reine Victoria. Cette protection n'a été accordée qu'en avril 1900. L'île est alors devenue un protectorat anglais et le 10 octobre 1900 la souveraineté anglaise était proclamée. En septembre 1901, l'île a été considérée par la Nouvelle-Zélande comme faisant partie des îles Cook et annexée. Si l'annexion unilatéralement décidée a été acceptée dans l'indifférence, les habitants ont violemment contesté leur rattachement aux îles Cook. En 1904, l'île de Niue avait son propre Conseil et son propre Resident Commissioner, sorte de Haut Commissaire envoyé par la Nouvelle-Zélande. Aucun événement notable n'est à signaler pour les cinquante années suivantes, à part l'assassinat en août 1952, du Resident Commissioner Larsen. Aucun événement politique important n'a eu lieu jusqu'en 1960, date à laquelle la Constitution a été changée. En 1966 les pouvoirs du Resident Commissioner ont été transférés à R. Rex après sa désignation par l'Assemblée. Enfin, le 19 octobre 1974, Niue a reçu le statut de "gouvernement indépendant en libre association avec la Nouvelle-Zélande " qui gère la défense et les affaires étrangères.

 

Le gouvernement :

Il comprend :

 

 

Les partis politiques

NPP (Niue People Party)

NPAP (Niue People Action Party)

Liste des premiers ministres depuis 1974

Oct. 1974 - 12 Déc. 1992

Robert Rex (1909 - 1992) (annobli en 1984, Sir Robert Rex)

12 Déc. 1992 - 9 Mars 1993

Young Vivian (1ère fois) du NPP

9 Mars 1993 - 26 Mars 1999

Frank F. Lui

26 Mars 1999 - 1 Mai 2002

Sani Lakatani du NPP

1 Mai 2002 - .................

Young Vivian (2ème fois) du NPP

La vie politique est relativement stable. Aux dernières élections de mars 2002, les membres de l'Assemblée ont été reconduits dans leur fonction et le parti NPP a conservé ses 14 membres élus. Avec les voix des indépendants, il a formé un nouveau gouvernement qui a refusé sa confiance à Lakatani, l'ancien premier ministre et, le 1 mai 2002, le vieux politicien Young VIVIAN a été chargé de former le gouvernement. Vivian avait déjà été premier ministre et était le ministre de l'éducation dans le gouvernement précédent. Le 7 août, Lakatani, ayant convaincu trois autres membres de l'Assemblée de se joindre à lui, a fait repousser le projet de budget qui était en cours de vote. Suite à quoi, Lakatni a été démis de ses fonctions gouvernementales et remplacé par Fisia PHIGIA. Le nouveau " speaker " de la Chambre est Atapani SIAKIMOTU. En 2007, un an avant les prochaines élections, c'est toujours Young Vivian qui est premier ministre.

En conclusion, l'économie n'est pas florissante et l'île se dépeuple. Les seuls nouveaux apports dans le budget, comme la vente des numéros de téléphone et des droits d'utiliser le domaine Internet de Niue, restent marginaux (surtout que Niue a du mal à se faire payer les 25% de royalties attachés à cette vente du domaine Internet). Le secteur bancaire "off shore" reste menacé de restrictions. Le tourisme ne se développe que lentement, la rareté et les problèmes des liaisons aériennes ne le favorisent pas. Malgré les incitations du gouvernement pour le retour des émigrés, le nombre des habitants de l'île reste faible et cela est un véritable handicap. La dette extérieure est importante, sans moyens de pouvoir la résorber dans un futur proche. Niue dépend donc entièrement des aides étrangères.

 

 

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LES TONGA : présentation cartes

 

 

DESCRIPTION :

 

L'archipel des Tonga est situé environ aux deux tiers de la distance qui sépare les îles Hawai'i de la Nouvelle-Zélande. Il est composé de quelque 170 îles ou îlots qui s'alignent sur deux rangs du sud-ouest au nord-est, le long de la fosse profonde des Tonga (- 10.882 m) et sont répartis en quatre groupes, du sud au nord : Tongatapu, Ha'apai, Vavau'u et les Niuas. La surface totale des terres émergées est d'environ 748 km² (dont 347 km² pour Tongatabou, l'île la plus grande) avec 419 km de côtes. Quelques unes de ces îles sont d'origine volcanique (volcans dormants sur les îles de Niuafo'ou, Hunga Tonga et Hunga Ha'apai ou en activité sur l'île de Tofua et de Fonuafo'ou) mais beaucoup sont d'origine corallienne ( atoll ou plateau corallien surélevé avec grottes et falaises calcaires comme à Vava'u). Le point le plus élevé de l'archipel (1109 m) est un cône volcanique situé sur l'île Kao.

Le climat est tropical, adouci par les alizés, avec une saison chaude de décembre à mai et une saison fraîche de mai à décembre. Les îles sont situées dans la zone des cyclones (cyclone Cilla en janvier 2003). Il n'y a pas de grandes différences climatiques entre les différentes îles bien que les îles du Nord ( Niuas, Vavau'u) soient plus chaudes et humides que celles du Sud.

 

POPULATION :

 

L'archipel des " Iles des Amis " ( The Friendly Islands), ancien nom du royaume des Tonga, (le nom de Tonga en dialecte polynésien signifie " Sud ") est peuplé de plus de 106.000 habitants selon une estimation de juillet 2002. Si seules 36 îles sur les 170 sont inhabitées, environ les 3/4 de la population totale vivent sur l'île de Tongatabou (Tongatapu) où se trouve la capitale Nuku'alofa (dont le nom veut dire : " demeure de l'amour ") et qui est le centre de toutes les activités du royaume. A part la capitale et quelques petites villes comme Port of Refuge (env. 16000 habitants) et Neiafu (env. 4000 habitants), toutes deux sur l'île de Vava'u, les habitants vivent dans des villages plus ou moins importants.

Malgré les grandes distances qui séparent les îles, la population forme un groupe culturel homogène qui parle la même langue : le tongien, langue polynésienne très proche du Samoan. C'est la seule région du Pacifique qui n'ait jamais été vraiment colonisée par une grande puissance et qui en tire beaucoup de fierté.

Les habitants, les Tongiens, sont des Polynésiens. Appelés également les Tongans (du mot anglais) et même les Tonguiens (Commission de terminologie du Ministère français des affaires étrangères), voire même les Tongais, l'usage et les traditions de la langue française semblent privilégier le terme Tongiens.

Ce sont majoritairement des chrétiens et ils appartiennent à plusieurs églises : l'Eglise méthodiste Wesleysienne, l'Eglise libre de Tonga, l'Eglise d'Angleterre, l'Eglise catholique romaine, les Adventistes du septième jour et les Mormons. Cependant beaucoup d'entre eux croient toujours aux esprits, aux tabous, et aux anciens dieux.

La presse est représentée par l'hebdomadaire du gouvernement : The Tonga Chronicle qui paraît en tongien et en anglais et par l'hebdomadaire indépendant Taimi Tonga. Les autres moyens d'information (y compris sur Internet) sont : Matangi Tonga, Tonga Star, Planet Tonga, iTonga.

Il y a aussi une chaîne de télévision avec des programmes essentiellement religieux et une radio gouvernementale Radio Tonga.

Plus de 98% de la population sait lire et écrire. L'espérance de vie est d'environ 70 ans.

 

Tongiens, Tonguiens, Tongans ou Tongais? :

Le choix est difficile comme pour la plupart des noms de pays (ou d'adjectifs les concernant) ayant une origine anglaise. Comment faut-il traduire en français? Il existe bien des règles grammaticales qui sont censées être appliquées mais la rigueur n'est pas toujours de mise et les exceptions sont nombreuses, surtout pour de petites îles ou de petites nations perdues dans le Pacifique et dont les noms ne sont guère très souvent employés dans la langue française. C'est ainsi que Ange Bizet (résidant au Vanuatu et auteur de : " Problème de toponymie et d'ethnonymie moderne : Vanuatu " ) a jugé bon, suite à un match de rugby France-Tonga, de mettre sur internet l'article suivant, cité in-extenso :

" Les TONGA et les TONGIENS

Le 26 mai, l'équipe de France de rugby rencontre l'équipe des îles Tonga. Je réside au Vanuatu (Vanouatou), mais j'ai entendu la revue de presse sur France-Inter diffusée par RFO en Nouvelle-Calédonie [1] .Yvan Levaï a commencé sa rubrique par une remarque fort pertinente sur la diversité des formes qu'il rencontre pour désigner cet archipel du Pacifique et ses habitants : " Tongiens, Tonguiens, Tongais, Tongans ? " Les fluctuations dans l'usage du nom des Tonga et de son dérivé sont dues d'abord à la rareté des occasions de cet emploi. II y a cependant, pour s`exprimer en français, des règles à respecter.

Appelées autrefois îles des Amis, les îles Tonga ou les Tonga forment un État indépendant depuis 1970, le Royaume des Tonga. La plus grande île est celle de Tongatapu (Tongatabou). Comme tous les noms d`archipels en français, ce nom est féminin pluriel (féminin singulier pour ceux en -nésie) et appelle l'accord grammatical correspondant. Tous les autres emplois sont erronés, mais ils méritent d`être analysés.

- L`emploi au masculin singulier - " le Tonga " - peut être dû à l'ignorance de la nature géographique de ce pays composé de cent cinquante îles et îlots environ. Le fait de le considérer comme un État ne justifie pas d'aligner son nom sur le Japon et le Vanuatu (Vanouatou) : ces exceptions à la règle ont d'autres justifications d'ordre historique qui ne concernent pas les Tonga. Je soupçonne que cette forme résulte d'une confusion : l'expression aux Tonga étant homophone du masculin singulier " au ... ".

- L'emploi sans article est un anglicisme. L'anglais, langue dominante en Océanie, n'utilise pas d'article devant les noms de pays (quelques rares exceptions justifiées : the United States, the Netherlands...).

- Une longue tradition, conforme aux règles de la langue, a bien établi l'usage en français pour le nom des habitants. II est identique à l'adjectif tongien, tongienne dérivé par suffixation, avec une majuscule pour l'ethnonyme les Tongiens, les Tongiennes ; la langue est le tongien.

Mais examinons aussi les autres formes relevées dans les journaux :

- " Tonguien " figure dans le dernier arrêté de terminologie des noms d'État [2] . II s agit de toute évidence d'une coquille, car les spécialistes de la Commission de terminologie du ministère des Affaires étrangères n'ignorent certainement ni l'usage établi, ni le phénomène de l'alternance consonantique caractéristique de la langue française. La consonne [g] occlusive sonore devient spirante sonore [Z] dans la flexion devant un i. Ainsi tongien s'inscrit dans la série d'argien (Argos), fuégien (Terre de Feu, de fuego) et de stygien (Styx), pharyngien (pharynx), etc. C'est pour cela que le français ne connaît pas de mots en guien [3] . - Ce n'est pas la première fois qu'une erreur se glisse dans un texte officiel de ce genre. Par exemple, dans l'arrêté précédent de 1985, le nom de la capitale du Vanuatu était orthographié " Port-Villa " au lieu de Port-Vila. L'erreur est corrigée en 1993, mais cette fois-ci ce sont les anglicismes, nom du pays sans article, et " Vanuatuan " au lieu de Vanuatais (Vanouatais) [4] , qui se trouvent officialisés, en pleine contradiction avec l'objectif de cette législation qui est de défendre la langue française. Les autorités linguistiques ne sont pas infaillibles, surtout lorsqu'il s'agit de petits pays lointains mal connus.

- " Tongais ", est, lui, conforme aux structures du français moderne. L'emploi du suffixe - ais, le plus productif dans la langue contemporaine avec -ien, ne provoque pas d'alternance consonantique. Seulement, il est un critère qu'il ne faut pas négliger, l'usage. Or il semble que tongais soit une création spontanée à l'occasion de ce match, par ignorance de la forme établie.

- " Tongan " est de la même cuvée (couvée) que l'horrible " Vanuatuan ". C'est le mot anglais. Cet anglicisme bien peu euphonique ("ton gant" ?) n'a aucune raison d'être en français. Malheureusement, les traducteurs, y compris ceux de certaines institutions internationales, n'ont pas toujours le souci du respect de la spécificité de chaque langue. II faut dire à leur décharge que les outils de référence sont indigents et peu fiables en la matière.

Je ne m'intéresse pas au rugby, mais j'ai écrit cette page en attendant l'heure de retransmission du match en direct à la télévision. Les commentateurs (je ne cite pas de nom, je ne veux dénoncer personne), après quelques hésitations, ont pris la pire option : ils rabâchent l'abominable " Tongan ". Pendant ce temps, le présentateur du bulletin d'information sur France-Inter dit correctement " les îles Tonga " et " les Tongiens ". La consolation est mince quand on sait l'influence de la télévision. Dans le bulletin suivant (vers 4 heures du matin ici, 19 heures à Paris), on fait venir à la radio le "consultant rugby" (sic), qui, lui, emploie " Tongan ", et même une fois " Tongain " (c'est une innovation). Cette brève intervention par quelqu'un qui n'est manifestement pas un " consultant langue " suffit à déstabiliser les deux journalistes, qui, en reprenant la parole, hésitent avant de revenir à la forme française correcte, Tongien . Dans tous les cas, le nom du pays, qu'il soit correctement employé au féminin pluriel ou qu'il soit au masculin singulier, est précédé de l'article : les (des, aux) Tonga, ou " le (du, au) Tonga ". II n'y a que sur Radio-Australie, dans les bulletins d'information en français, que Tonga est privé d'article. L'anglicisme est patent.

Je livre ce petit reportage linguistique, pour montrer à quel point notre langue est devenue fragile. Au point que même ceux dont le métier est la parole n'en maîtrisent pas les structures qui sont supposées être spontanées. Ce soir les Français ont gagné, mais le français ?...

Ange BIZET

[1] Depuis le 1er août 1995, nous recevons directement France-Inter en modulation de fréquence sur 100 MHz.

[2] Signé le 4 novembre 1993, publié au Journal officiel le 28 janvier 1994.

[3] Les mots en -guienne : parguienne, morguienne, palsanguienne sont des transcriptions de formes orales d'origine dialectale pour voiler les jurons par Dieu, mort Dieu, par le sang de Dieu, prononcés dans un souffle sans desserrer les dents. Ce procédé classique destiné à masquer la forme originale proscrite en brouillant volontairement le code linguistique (comme parbleu, palsambleu, sapristi, ventre-saint-gris, diantre, etc.) ne remet nullement en cause la régularité du système.

[4] Ange Bizet : " Problème de toponymie et d'ethnonymie moderne : Vanuatu ", in la Banque des mots, Conseil international de la langue française, n° 48, Paris, 1994, et in Bulletin scientifique de la Société d'études historiques, n° 101, 4e trim. 1994, Nouméa. Jacques Gédéon : " Vanouatou ", in L'Univers du français, n° 62, Fédération internationale des professeurs de français, Paris, juin 1994. Cléante : " Chronique anglaise " in Le Soir, Bruxelles, mars 1995.

 

 

 

LA FAUNE ET LA FLORE :

 

Si la fleur typique de Tonga est la heilala qui a donné son nom à des hôtels, des concerts ou des élections de Miss, la plante qui est partout est le cocotier ainsi que l'hibiscus, le bougainvillier et le frangipanier. Pandanus et bananiers sont communs. Sur certaines îles ('Eua par exemple), la forêt primitive au fond des vallées renferme des espèces de fougères endémiques.

L'animal natif des îles est la roussette. Les lézards et autres reptiles sont abondants (par exemple le fokai, sorte d'iguane). Il y a cependant peu d'oiseaux : si le henga, loriot à couronne bleue, le malau, mégapode des Tonga et le koki, perruche rouge sont caractéristiques, les frégates, les hirondelles du Pacifique, les pluviers dorés et les canards noirs sont communs.

Par contre, il y a plus de 100 espèces de poissons tropicaux multicolores. Dauphins et baleines passent également au large de ces îles.

Le royaume possède plusieurs parcs nationaux, réserves pour la végétation, les oiseaux et les poissons.

 

ECONOMIE :

 

L'agriculture emploie plus des 3/5 de la population active. La majorité des productions locales (taro, kumara, cassawa, ignames et melons d'eau) sont réservées aux habitants et peu exportées. L'agriculture pour l'exportation consiste en cultures de vanille, de cocotiers et de citrouilles. La culture de la banane pour l'exportation, que l'on a pensé un temps pouvoir remplacer celle de la noix de coco, a disparu à cause de problèmes de qualité. Mais cette agriculture pour l'exportation, surtout celle des citrouilles dont la pulpe est exportée pour le très rentable marché japonais et qui a dépassé celle de la vanille, se fait au dépens de l'agriculture vivrière locale et contribue à la déforestation pour libérer des terres arables. Egalement pour l'exportation, une petite industrie fabrique des jus de fruits concentrés et traite les dérivés de la noix de coco. Il y a aussi une activité de pêche. Le royaume doit néanmoins importer une grande partie de sa nourriture, principalement de Nouvelle-Zélande.

Pour encourager les investissements privés, le gouvernement poursuit une politique de modernisation en développant les infrastructures (eau, électricité, télécommunications) et de dégrèvements fiscaux pour les entreprises nouvellement installées.

Le tourisme reste cependant une des principales ressources du pays et est aussi un débouché pour le petit artisanat du bois et du cuir. Le gouvernement cherche à accroître les liaisons aériennes de sa compagnie la Royal Tonga Airlines, en particulier vers la Nouvelle-Zélande et les îles Hawai'i mais rencontre des problèmes surtout d'ordre financier qui freinent ce développement. Le royaume possède deux aéroports principaux avec piste en dur et quatre petits aéroports secondaires, trois ports (Neiafu, Nuku'alofa et Pangai) et environ 700 km de routes dont seul le tiers est goudronné.

La balance commerciale étant déficitaire, l'équilibre est réalisé grâce aux envois des Tongiens qui travaillent à l'étranger et aux aides internationales.

La monnaie est le pa'anga (T$ ) divisé en seniti.

Les principaux problèmes du royaume des Tonga sont ceux des îles du Pacifique en général, avec peu d'exportations et une balance commerciale déficitaire. Dans le cas des Tonga, les importations alimentaires sont importantes et ne sont pas compensées par les exportations de citrouilles au Japon. Il n'y a pas de secteur bancaire offshore qui pourrait aider à combler le déficit budgétaire et ce n'est pas la vente des timbres de collection qui y pourvoira. Le pays compte plutôt sur l'aide des Tongiens à l'étranger et sur l'aide internationale. Le tourisme est une des principales sources de revenus, mais le manque d'investissements ralentit l'augmentation du nombre des touristes en empêchant l'achat de nouveaux avions, la création de nouvelles liaisons internationales (vers Hawai'i par exemple) et la construction d'une hôtellerie de luxe comme à Hawai'i ou en Polynésie Française pour attirer la clientèle américaine.

 

HISTOIRE :

 

On pense d'après les datations au radio-carbone que la première colonisation des îles Tonga remonte à 1100 avant J-C et que la civilisation Lapita qui est arrivée il y a environ 3500 ans a fixé sa capitale à Taloa. Le premier roi de Tonga ( Tui'i Tonga) a été 'Aho'eitu.Il a vécu au milieu du 10ème siècle et a été à l'origine d'une lignée de plus de quarante rois. Les guerriers tongiens," les Vikings du Pacifique", sur leurs embarcations à double coque (les Kalia) ont fait de nombreuses incursions dans les îles voisines Niue, Samoa, Tokelau, allant jusqu'à certaines îles des Fidji et des Salomon. Ils ont implanté des foyers de colonisation sur les îles plus proches (Niue, Samoa Occidentales) où vivent encore leurs descendants. A côté du roi héréditaire (Tui'i Tonga) deux autres titres de chefs ont été créés le Tui'i Ha'atakalaua et le Tui'i Kanokupolu. Ces trois chefs ont rivalisé pendant des années pour prendre le pouvoir sur la totalité du royaume.

Les premiers Européens à avoir découvert ces îles ont été les Hollandais Jacob Lemaire et Willem Shouten en 1616 suivis en 1643 par Abel Tasman. Cook les a visitées en 1773 et 1777. Le nom de " Friendly Islands " (" îles des amis ") qu'il a donné à l'archipel des îles Ha'apai lors de son troisième voyage vient en fait d'une méprise car les grandes manifestations d'amitié des Tongiens faisaient partie d'une machination pour s'emparer de ses vaisseaux, plan qui a échoué du fait de la défection d'un des chefs et que l'on n'a connu que trente ans plus tard. Samuel Wallis, La Pérouse et d'Entrecasteaux ont également visité l'archipel. Les Espagnols et les santaliers sont venus ensuite. Mais ni les Hollandais, ni les Espagnols ni les Français n'ont vraiment cherché à coloniser ces îles.

Les missionnaires sont venus vers 1826. En 1831, ils ont baptisé le Tui'i Tonga régnant qui s'est emparé aussi du titre de Tui'i Kanokupolou et a pris le nom de roi George Tupou I. C'est lui qui a unifié le royaume en 1845 et qui, avec l'aide de son premier ministre, le révérend S. Baker, a créé un drapeau, un hymne national et une constitution (en 1875) ainsi que les lois de succession au trône. En 1893 lui a succédé le roi George Tupou II. En 1900, le royaume des Tonga a signé avec l'Angleterre un protectorat qui laissait aux Anglais la politique étrangère du royaume. Le roi Tupou II est mort en 1918 en laissant le trône à sa fille Salote qui est devenue reine. Une de ses priorités a été de développer la médecine et l'éducation. Auteur de nombreuses poésies, très aimée de son peuple et appréciée à l'étranger, elle a beaucoup fait pour la bonne renommée du royaume. A sa mort en 1965, son fils lui a succédé sous le nom de roi Taufa'ahau Tupou IV. La pleine souveraineté des Tonga a été rétablie le 4 juin 1970 et Tonga est redevenue peu après membre du Commonwealth. Le royaume, complètement indépendant, a sa propre politique étrangère (rapprochement avec la Chine) et dispose de sa propre armée composée de marines royaux tongiens, de gardes royaux tongiens, d'une force maritime, d'une police et il est même prévu une force aérienne rattachée au Ministère de la Défense.

 

Rois et reine des TONGA

George Tupou I régna de 1845 à 1893

George Tupou II régna de 1893 à 1918

Salote Tupou III régna de 1918 à 1965

Taufa'ahau Tupou IV (né en 1918) régna de16.12.1965 à 10.09.2006

George Tupou V régne depuis le 10.09.2006

 Le gouvernement :

Il comprend :

- d'un chef de l'état qui est un roi héréditaire (TUPOU V depuis le 10 septembre 2007)

- d'un chef du gouvernement, le premier ministre (Feleti (Fred) SEVELE depuis le 31 mars 2006 après la démission du prince Lavaka Ata ULUKALALA ) nommé à vie par le roi et confirmé par le Parlement ainsi que le vice-premier ministre (Viliami TANGI depuis le 16 mai 2006).

- d'un cabinet ministériel de 12 membres nommés par le roi et d'un Conseil privé constitué du roi , du cabinet et de 2 gouverneurs.

Aucun membre de l'exécutif n'est donc élu.

 

 

Les partis politiques sont inexistants. Le Tonga People's Party de V. FUKOFUKA devenu en 2000 le Tonga Human Rights and Democracy Movement (THRDM), dirigé par Akilisi POHIVA s'apparente plutôt à un groupe de pression politique qu'à un vrai parti.

 

Vie politique depuis 1970 :

  Le royaume n'a eu que quatre premiers ministres depuis 50 ans : Fatafeki Tu'ipelekake (le frère du roi) de 1965 à 1991, le baron Vaea de Houma de 1991 à 2000, le plus jeune fils du roi, le prince Lavaka Ata Ulukalala du 3 janvier 2000 au 13 février 2006, date de sa démission. Il avait été choisi subitement par le roi qui n'avait informé son entourage qu'après sa nomination. Le roi l'avait préféré à son fils aîné, le prince de la couronne Tupouto'a, retiré du gouvernement depuis mai 1999 pour s'occuper de ses nombreuses affaires commerciales. Le dernier en date est le roturier Feleti SEVELE depuis le 31 mars 2006.

Au début des années 1990, la corruption et les influences extérieures ont atteint un tel degré qu'un désintérêt des traditions a vu le jour et que le mouvement pro-démocratie a obtenu une victoire inattendue aux élections. Ce mouvement, le TPDM Tongan Pro-democracy Movement, demandait moins de pouvoir pour l'aristocratie et une monarchie constitutionnelle à l'anglaise plutôt que des privilèges à vie pour la noblesse. Le roi avait promis de revoir la représentativité du peuple au parlement à une date ultérieure. Le mouvement pour plus de démocratie s'amplifie. La majorité des Tongiens interrogés déclarent ne pas être favorables à la démocratie car ce serait un manque de respect envers la famille royale et les coutumes. Cependant à chaque élection, de plus en plus de députés favorables à la démocratie sont élus. Ainsi aux élections de 2002, 70% des voix se sont portées sur les députés favorables à des réformes démocratiques : ils ont obtenu 7 sièges au parlement contre 2 pour les traditionalistes. Aux élections de 1999 ils avaient eu 40% des voix et 5 sièges contre 4 pour les traditionalistes.

Les principaux reproches formulés par le Tonga Human Rights and Democracy Movement sont :

- la vétusté de la constitution de 1875 qui, bien que revue en 1967 et en 1988, contient un certain nombre d'inégalités entre les Tongiens (discrimination envers les femmes par exemple) et qui mériterait d'être dépoussiérée.

- le non respect des droits de l'homme en ce qui concerne l'impossibilité pour le citoyen de changer son mode de gouvernement.

- l'attitude plutôt dictatoriale du roi et de ses ministres qui ne prennent pas en considération les désirs de leurs sujets.

Ce parti prône donc une monarchie démocratique plutôt que la monarchie constitutionnelle actuelle et élabore des projets assez avancés d'alternatives au gouvernement en place.

En fait un problème politique de fond est sous-jacent à la nature même de la monarchie. Si le royaume des Tonga est la seule monarchie constitutionnelle du Pacifique et si ces îles ont été les seules dans cette partie du monde à n'avoir jamais été vraiment colonisées, la monarchie et la noblesse, trop attachées à leurs privilèges, semblent anachroniques. La constitution de 1875 paraît dépassée. Trop de pouvoir est entre les mains du roi et de sa famille. Si les droits de l'homme semblent plus respectés que sous d'autres régimes dans le monde, une mise à niveau devient nécessaire car la pression pour plus de démocratie augmente dans les couches roturières de la société.

En 2005, le respect des traditions ancestrales devenant moins présent, l'autorité du roi et des nobles est de plus en plus contestée par le parti des réformistes dont l'un des chefs est Akilisi Pohiva. Cette situation aboutit à la grêve des fonctionnaires de juillet-août 2005 qui était menée pour obtenir plus d'avantages sociaux mais aussi plus de réformes politiques. Cette grêve était soutenue par les Tongiens expatriés qui ont donné un appui financier aux grévistes. En novembre 2005, le roi prévoit une consultation populaire pour modifier le mode électoral et donner plus de place aux candidats "roturiers".

En février 2006, le Premier Ministre Ulukalala Lavaka Ata, fils cadet du roi et très opposé aux réformes envisagées, démissionne. Le même mois, le Président du Parlement, Noble Veikune compromis dans un trafic d'alcool est condamné par la justice, déchu de ses titres de noblesse et doit démissioner. Fred Stevele, homme d'affaires, ministre du travail, un des rares ministres à ne pas être issu de la famille royale, est proposé par le roi comme Premier Ministre et il est confirmé à ce poste par le Parlement le 31 mars 2006. C'est la première fois qu'un"roturier" devient Premier Ministre. Il s'ensuit un remaniement ministériel qui voit pour la première fois une femme devenir ministre (ministre de la justice). Le 7 juillet 2006, le prince Tuipelehake, le "Prince du Peuple", très ouvert aux réformes, est victime d'un accident de voiture en Californie. C'est le cinquième décès dans le proche entourage du roi depuis octobre 2005.

Le 10 septembre 2006 le vieux roi Tupou IV meurt à Auckland après plusieurs mois de maladie. Son fils ainé le prince Siaosi Taufa'ahau Manumataongo Tuku'aho Tupou devient roi sous le nom de George Tupou V. Le 16 novembre 2006, une manifestation pour réclamer des réformes plus démocratiques avant la fin de la session parlementaire dégénère en émeutes et pillages du centre de la capitale Nukulaofa. La police laisse faire. Le centre-ville de Nukulaofa est détruit à 80% et il y a 8 morts dans l'incendie d'un bâtiment public. L'état d'urgence est déclaré, le centre de la capitale est bouclé par la police et l'armée. Le gouvernement tongien demande de l'aide à l'Australie et la Nouvelle-Zélande qui envoient des troupes pour dégager l'aéroport de Fua'amotu Nukualofa et évacuer leurs ressortissants. Fred Sevele convoque en urgence un conseil des ministres qui modifie le code électoral pour les élections de 2008 : 21 députés seront élus au suffrage universel. Suite aux récentes émeutes, cinq députés pro-démocratie sont arrêtés et font l'objet de poursuites. En janvier 2007, l'Australie et la Nouvelle-Zélande promettent une aide pour la reconstruction de la capitale Nukulaofa, suivies par l'Union Européenne et la Chine. Fin mai 2007, la première session parlementaire depuis les émeutes s'ouvre par un discours du roi qui promet des changements pour les élections de 2008. Fin juin 2007, l'état d'urgence est toujours maintenu.

 

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LES TOKELAU: présentation ... cartes

 

DESCRIPTION

 

Les îles Tokelau ("Tokélaou" pour la diplomatie française et les Nations Unies) sont situées environ à mi-distance entre les îles Hawai'i et la Nouvelle-Zélande. Ces îles dont le nom veut dire " Vent du Nord " se composent de trois minuscules atolls situés à environ 500 km au nord des Samoa qui sont la grande île la plus proche. Ces atolls sont des formations coralliennes installées sur d'anciens volcans effondrés. Les trois atolls sont, du nord au sud : Atafu nommé aussi Duke of York island (42 îlots), Nukunonu aussi nommé Duke of Clarence island (24 îlots) et Fakaofo aussi nommé Bowditch island (61 îlots). Les distances entre les atolls sont grandes : 90 km entre Atafu et Nukunonu, 65 km entre Nukunonu et Fakaofo. Chaque atoll est un fin chapelet de petits îlots coralliens (motu) entourant un lagon. Atafu et Nukunonu n'ont qu'un seul îlot habité (le plus grand) tandis que Fakaofo en a deux. La surface totale des terres émergées est d'environ 12 km² pour 165 km² de lagon et plus de 100 km de côtes. Aucun îlot n'a plus de 200 m de large. Leur longueur varie de 90 m à 6 km. Le point le plus haut de ces îles ne dépasse pas 5 m, la hauteur moyenne étant d'environ 3 m au-dessus du niveau de l'eau, ce qui les rend très vulnérables à une montée de l'océan Pacifique. Si le réchauffement de la terre se poursuit au même rythme, ces atolls pourraient devenir inhabitables dès la fin du 21ème siècle.

Le climat est tropical, tempéré par les alizés, avec une température moyenne de 28° et des précipitations irrégulières. Le mois de juillet est le plus froid. Les îles sont situées à l'extrême nord de la zone des cyclones ce qui fait que les tempêtes tropicales sont rares mais non inexistantes ( cyclone Ofa en 1987 et Val en 1991).

 

POPULATION

 

Elle était estimée en juillet 2002 à environ 1450 habitants environ 500 par atoll. La population est relativement jeune : la moitié a moins de 20 ans. Le crucial manque de terre (la vente de terres à des non-ressortissants est interdite) provoque une forte émigration. Plus de 5000 personnes originaires des Tokelau vivent en Nouvelle-Zélande et aux Samoa. Le grand isolement de ces îles a préservé jusqu'à nos jours le faka Tokelau, le mode de vie à la manière des îles Tokelau, centré sur la notion de famille et de communauté. Cependant les contacts avec les émigrés augmentent de plus en plus l'occidentalisation. De plus, les distances et surtout les mauvaises conditions maritimes entre les différents atolls ont contribué à isoler et à compartimenter la population en villages uniques qui porte le nom de l'atoll sur lequel ils sont édifiés. Les villages, originairement composés de fale, la maison traditionnelle construite en débris de corail et en bois de kanava, ont été reconstruits en béton avec toits en tôle ondulée pour mieux résister aux intempéries, après le passage des cyclones Ofa et Val.

Chaque village est divisé en deux (deux faitu) qui sont en compétition permanente pour tout. Chaque groupe familial est dirigée par un " ancien " le matai. Les gens âgés sont très respectés et font partie du taupulega le conseil de chaque village qui organise la vie quotidienne et attribue les tâches ( pêche, récoltes, entretien) à tous ceux qui ne sont pas fonctionnaires. Le même conseil existe au féminin et c'est le komiti a fafine (comité des femmes) qui gère la propreté et l'hygiène du village. Selon le système des Tokelau (inati) les ressources sont mises en commun et partagées selon les besoins de chaque famille. Cependant l'arrivée du numéraire et le fait que de nombreux habitants soient fonctionnaires portent un coup sensible à ce système mis en place pour assurer la survie des habitants par la mise en commun des ressources. Les îles habitées sont surpeuplées (sur l'île de Fale plus de 400 personnes vivent sur 4 hectares si bien que les cochons du village, fait unique au monde, sont obligés d'aller chercher leur nourriture au bord de l'eau et sur les récifs ). Cette surpopulation fait que chaque chose appartient à quelqu'un mais est mise à la disposition de la communauté.

Il y a 3 écoles, une sur chaque atoll, et de nombreux jeunes reçoivent des bourses du gouvernement pour aller étudier en Nouvelle-Zélande, à Fidji, aux Samoa, aux Tonga ou à Niue.

Il y a seulement une dizaine de policiers sur ces atolls et pas de prison. Les infractions sont punies d'amendes, de blâmes publics ou de travaux pour la communauté.

Si l'on peut encore observer la trace de l'ancien dieu des Tokelau sous la forme d'un bloc de corail sculpté dans la village de Fakaofo, la population est chrétienne, catholique (environ 28%) ou protestante (environ 70%) selon l'arrivée des différentes missions. Atafu est complètement protestante car évangélisée par les missionnaires samoans. Nukunonu est majoritairement catholique et Fakaofo où les missionnaires des deux églises sont arrivés en même temps, est partagée en partie égale entre les deux religions. Mais les conflits confessionnels sont inexistants car seule prime le concept d'unité du village (maopoopo). L'église est le bâtiment le plus grand et le plus décoré. La religion est si puissante que le dimanche tout travail et toute activité sont proscrits sauf assister aux offices.

La langue parlée est une langue polynésienne très proche du samoan et du tuvaluanais. Mais du fait des très nombreux contacts avec la Nouvelle-Zélande, l'anglais est bien compris et parlé ainsi que le samoan.

Il n'y a pas de presse locale ni d'émetteur de télévision, seulement un émetteur radio avec une station AM et une FM.

 

 

LA FAUNE ET LA FLORE

 Il y a peu d'espèces végétales sur les Tokelau (seulement 61 espèces).

Sur Fakaofo, en plus d'un petit nombre de plantes comme les Scaevola et les Tournefortia, il y a des arbres comme les Pisonia, les Guettarda, les Hermandia, les Cordia, les Ficus, les Pipturus, et les Pandanus, sous lesquels poussent des buissons, diverses herbes, des taro géants (pulaka) et des plantes grimpantes. On trouve aussi le Kanava, arbre dont le bois sert pour construire les habitations.

Il y a peu d'oiseaux (environ 30 espèces dont 13 d'oiseaux de mer et 12 d'oiseaux migrateurs) à cause de la grande concentration humaine. En revanche, les crabes sont nombreux ainsi que les lézards verts qui peuvent changer de couleur et aller du blanc crème au noir. Les insectes sont abondants : des libellules, deux espèces de papillons, des papillons de nuit comme les sphinx brun-rouges, des sauterelles, des crickets, des fourmis, des tipules, des araignées et les inévitables moustiques. Les autres animaux sont les cochons, les poulets et les canards. Il n'y a pas de chiens.

Sur Nukunonu et Atafu les îlots sont couverts de cocotiers, d'arbustes et de buissons. Les animaux terrestres sont représentés par des oiseaux de mer, des crabes, des rats et des insectes.

La faune marine est celle habituelle du Pacifique et elle est représentée par de très nombreuses espèces de poissons.

 

ECONOMIE

 

La pêche et l'agriculture, à part le coprah et ses dérivés, servent exclusivement, et encore pas complètement, à pourvoir les besoins alimentaires de la population. On pratique la culture des noix de coco, de l'arbre à pain, des papayes, des bananes et l'élevage des poulets et des cochons. Tout ce qui n'est pas alimentation locale doit être importé : fuel, matériaux de construction et certaines denrées alimentaires

Les seuls revenus des îles proviennent de l'exportation des dérivés du coprah, du travail du bois, d'un petit artisanat local, de la vente de timbres et de monnaies de collection, de la vente de licences de pêche et de licences pour l'utilisation du nom de domaine internet .tk car les Tokelau disposent d'Internet depuis avril 2002. Les autres sources de revenus sont les envois des ressortissants des Tokelau expatriés à l'étranger et l'aide financière internationale. Ainsi l'aide annuelle de la Nouvelle-Zélande dépasse le revenu annuel brut du pays.

Le tourisme est négligeable et sans grand avenir du fait de la difficulté d'accès aux atolls (pas de grands ports, pas d'aérodrome, un bateau mensuel venant des Samoa) et de la quasi inexistence d'infrastructures hôtelières.

Toute activité commerciale est freinée par le manque d'infrastructures (pas de banques) et la difficulté de liaison avec le reste du monde. Ces atolls possèdent le plus petit système de télécommunication par satellite du monde TeleTok (Telecommunication Tokelau corporation) établi en 1996 et appartenant à la communauté de ces îles.

Le service public, l'éducation et les rares dispensaires hospitaliers ne fonctionnent qu'avec l'aide de la Nouvelle-Zélande.

L'économie doit faire face à la surexploitation du domaine de pêche, à la déforestation , à une mauvaise gestion des déchets, à la pollution de l'eau douce et des lagons (pas de réseau de tout-à-l'égout et peu de fosses septiques).

La monnaie utilisée est le dollar néo-zélandais et le tala de Samoa. Les pièces de monnaie des Tokelau ne servent que pour les collectionneurs.

 

HISTOIRE

 

Les atolls ont été peuplés depuis environ 1000 ans par des Polynésiens venus, selon les légendes, des Samoa, des Cook et des Tuvalu. Chacun des trois atolls était farouchement indépendant jusqu'au XVIIIème siècle. A cette époque ont eu lieu les guerres des Tokelau qui ont fini quand les habitants de Fakaofo ont soumis ceux de Nukunonu et d'Atafu. Les îles étaient réunies pour la première fois en une entité unique : les Tokelau. En 1765, le commodore J. Byron a été le premier Européen à naviguer entre ces atolls. C'est vers cette époque que divers navires anglais et américains croisaient dans leurs eaux, suivis par les baleiniers dans les années 1820 et les missionnaires vers le milieu du XIXème siècle. Vers 1840 des missionnaires catholiques, samoans ont converti les habitants de l'atoll de Nukunonu puis en 1858, ce sont les missionnaires protestants venus eux aussi de Samoa qui ont converti les habitants de l'atoll d'Atafu. Enfin les deux groupes de missionnaires se sont retrouvés sur Fakaofo dont ils ont converti la population ,chacun pour une moitié. La population de ces atolls a fortement diminué à cette époque à cause de deux faits importants : dans les années 1850, 500 habitants ont été transportés sur les îles de Wallis et Futuna par le missionnaire français Pierre Bataillon qui voulait ainsi les empêcher de mourir de faim. Puis dans les années 1860, des esclavagistes péruviens se sont emparés de 250 personnes pour les faire travailler dans les mines d'Amérique du Sud. Avec cette émigration forcée et la mortalité due aux maladies amenées par les Européens, la population des atolls était tombée à environ 200 personnes. En 1889, à la demande des habitants eux-mêmes, les Anglais ont annexé ces îles et les ont incluses dans la " Gilbert and Ellice Islands Colony " ou Colonie des îles Gilbert et Ellice qui est devenue un protectorat en 1916. Au début du XXème siècle, de nombreux habitants ont émigré pour travailler dans les mines de phosphate de Banaba (Kiribati). Quand, en 1925, la Nouvelle-Zélande s'est occupée des Tokelau, exclues de la Colonie des îles Gilbert et Ellice, les habitants ont émigré vers les Samoa alors sous contrôle néo-zélandais. En 1949, les Tokelau étaient déclarées partie intégrante de la Nouvelle-Zélande. En 1962, l'indépendance des Samoa a amené des émigrants vers la Nouvelle-Zélande elle-même. En 1963 et 1964 des rencontres Tokelau / Nouvelle-Zélande ont eu lieu, suivies par d'autres en 1966 et 1972, pour essayer de fixer l'avenir des relations entre les deux pays. Les Tokelau sont sur la liste du comité des Nations Unies pour la décolonisation qui fait pression pour leur autonomie.

Actuellement les îles Tokelau forment un territoire non-autonome administré par la Nouvelle-Zélande, selon " The Tokelau Islands Act " de 1948 revu en 1970 et amendé en 1996.

 

Le gouvernement :

il est constitué de :

 

 

 

Il n'y a pas de partis politiques ni même de groupes de pression.

Le drapeau officiel est celui de la Nouvelle-Zélande mais à côté, il existe un drapeau non officiel qui sera vraisemblablement celui des Tokelau indépendantes.

 

Avenir des Îles Tokelau :

Les Tokelau constituent un cas particulier dans le Pacifique. Les conditions de vie rigoureuses ont amené une société " socialiste " digne des utopies fouriéristes du XIXème siècle qui reçoit de plein fouet le choc d'une occidentalisation croissante, ce qui remet en question les bases mêmes de cette société. La colonisation et surtout la décolonisation sont atypiques et les Nations Unies ne s'y trompent pas en voulant un accès à l'indépendance exemplaire pour ces atolls, suivies et aidées en cela par la Nouvelle-Zélande, l'ancienne puissance colonisatrice. La séance plénière de l'Assemblée Générale de l'ONU en 1997 est édifiante sur ce sujet :

Extrait de la 69ème séance plénière de l'Assemblée Générale de l'ONU en date du 10 décembre 1997 :

" X. Tokélaou

Rappelant la Déclaration solennelle sur le statut futur des Tokélaou, dont a donné lecture l'Ulu-o-Tokelau (autorité suprême des Tokélaou), le 30 juillet 1994, selon laquelle la question de l'acte d'autodétermination du territoire est en cours d'examen, de même qu'une constitution prévoyant l'autonomie des Tokélaou, et que le peuple tokélaouan donne actuellement la préférence à un statut de libre association avec la Nouvelle-Zélande,

Rappelant également que l'accent était mis dans la Déclaration solennelle sur les dispositions du statut de libre association avec la Nouvelle-Zélande souhaité par les Tokélaouans, notamment sur le fait que le type d'aide que les Tokélaou pourraient continuer de recevoir de la Nouvelle-Zélande afin de promouvoir non seulement leurs intérêts extérieurs, mais aussi le bien-être de leur population, serait clairement arrêté dans ce nouveau statut,

………………………………………………………………………………………………

Notant avec satisfaction également la contribution que la Nouvelle-Zélande, les institutions spécialisées et d'autres organismes des Nations Unies, en particulier le Programme des Nations Unies pour le développement et l'Union internationale des télécommunications, apportent en collaboration au développement des Tokélaou,

Rappelant qu'une mission de visite des Nations Unies s'est rendue aux Tokélaou en 1994,

Notant que, en tant que petit territoire insulaire, les Tokélaou sont représentatives de la situation de la plupart des territoires non autonomes subsistants,

Notant également que, dans la mesure où elles offrent l'exemple d'une décolonisation réussie, les Tokélaou revêtent une plus grande importance pour l'Organisation des Nations Unies au moment où elle s'efforce d'achever son oeuvre de décolonisation,

1. Note que les Tokélaou demeurent foncièrement attachées à l'acquisition de leur autonomie et à la promulgation d'un acte d'autodétermination qui les doterait d'un statut conforme aux options concernant le statut futur des territoires non autonomes énumérées dans le texte du principe VI de l'annexe à la résolution 1541 (XV) de l'Assemblée générale, en date du 15 décembre 1960;

2. Note également le souhait exprimé par les Tokélaou de s'acheminer à leur propre rythme vers un acte d'autodétermination;

3. Félicite les Tokélaou de chercher à établir, sur la base de larges consultations avec leur population, une structure d'administration nationale qui prenne en compte les particularités de leurs traditions et de leur environnement, et d'avoir défini leur propre développement constitutionnel;

4. Prend note de la collaboration qui s'est établie entre la Nouvelle-Zélande et les Tokélaou en ce qui concerne le Tokelau Amendment Act 1996 (Loi de 1996 portant modification de la Loi sur les Tokélaou), qui accorde à l'administration nationale des Tokélaou un pouvoir législatif, en plus du pouvoir exécutif qui lui a été délégué en 1994;

5. Reconnaît la nécessité de donner de nouvelles assurances aux Tokélaou, les ressources locales n'étant pas suffisantes pour faire face à la dimension matérielle de l'autodétermination, et l'obligation à laquelle restent tenus les partenaires extérieurs des Tokélaou de les aider à concilier au mieux leur volonté d'autosuffisance et leur besoin d'aide extérieure;

6. Accueille avec satisfaction les assurances données par le Gouvernement néo-zélandais qu'il honorera ses obligations envers l'Organisation des Nations Unies en ce qui concerne les Tokélaou et respectera les voeux librement exprimés du peuple tokélaouan pour ce qui est de son statut futur;

7. Invite la Puissance administrante et les organismes des Nations Unies à continuer d'apporter leur concours au développement social et économique des Tokélaou; "

 

Depuis ce texte de 1997 des Nations Unies qui offre toutes les garanties pour l'indépendance et l'avenir des Tokelau, les événements se déroulent doucement. Un pas de plus a été fait ces dernières années vers l'indépendance avec l'accroissement du nombre de fonctionnaires et de membres du gouvernement résidant sur les atolls et non plus en Nouvelle-Zélande ou à Samoa, avec l'installation d'un système téléphonique fiable, d'internet et de liaisons de type ferry entre les îles. Pour faciliter son accession à l'indépendance et garantir son avenir, le gouvernement, aidé par une "équipe de transition" néo-zélandaise, envisage un certain nombre de projets : restaurer et protéger l'environnement en accord avec la tradition, sauvegarder et stocker l'eau potable, créer un plan d'aménagement des côtes, étudier les énergies alternatives. Mais il n'en est qu'aux projets et au chiffrage. (par exemple le projet de la " Modern House " - a modern house for the new millenium / une maison moderne pour le nouveau millénaire - a eu le mérite d'établir un état des lieux, de définir les besoins et certaines directions de développement - culture, mode, artisanat, musique, service public, emplois, etc.). Les Tokelau veulent une indépendance dans le respect des traditions (prévalence des Conseils des Anciens) et avec les mêmes aides internationales pour être une nation économiquement viable. Mais un grand danger pour les Tokelau, même si on ne peut en connaître l'échéance, reste la montée des eaux due au réchauffement de la planète. Selon un rapport des Nations Unies sur le développement et l'environnement, dans le cas des Tokelau, une montée des eaux du Pacifique entraînerait, avant une submersion complète, la salinisation de l'eau douce, une érosion accrue des côtes, une diminution du potentiel de pêche, un désastre écologique sur le récif et des sécheresses. Cependant, ces dernières années l'importance de la montée des eaux a été minimisée en particulier par l'Australie mais de toute façon les atolls souffriront de la perte de leurs valeurs du fait de l'occidentalisation croissante, ainsi que d'un système administratif compliqué. Il faudra prendre des mesures contre la montée des eaux et pour l'adaptation des cultures à des sols envahis par le sel. Le budget pour les projets et la planification de la sauvegarde de l'environnement reste nettement insuffisant et le manque de connaissances des risques est grand même parmi les autorités locales et gouvernementales. Les autres problèmes, non moins importants à terme, restent l'évacuation et le traitement des déchets, l'utilisation abusive du corail et du sable des plages pour les constructions, une population à la santé dégradée par le tabac, l'alcool, le manque d'exercice et une alimentation déséquilibrée génératrice de maladies cardio-vasculaires et de diabète.

Le 10 février 2006 et les quatre jours suivants, le référendum sur l'indépendance a eu lieu avec comme choix : non = statu quo, oui = "self-government" (autonomie) avec libre association avec la Nouvelle-Zélande. Le 16 février 2006 les Tokelau ont rejeté l'autonomie. 60% des votants se sont prononcés pour le oui mais la majorité des 2/3 étant requise, le statu quo est prorogé. Le taux de participation des 610 électeurs a été proche de 100%. Un nouveau référendum sera organisé en novembre 2007.

 

 

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LES TUVALU : présentation ..

cartes

DESCRIPTION :

 

Autrefois appelées îles Ellice, les îles Tuvalu (prononcer Touvalou), dont le nom signifie "le groupe des huit" en dialecte local, sont une des plus petites nations du monde. Elles sont situées au milieu d'une ligne Hawai'i / Australie, à environ 1000 km au nord des îles Fidji. Contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom, l'archipel ne comporte pas huit mais neuf îles, (l'île de Niulakita n'ayant été comptée qu'à partir de son repeuplement en 1949). Disséminées sur environ 600 km elles constituent la frange la plus occidentale de la Polynésie. La surface totale des terres émergées est de 25,70 km², avec 24 km de côtes. Le point le plus haut culmine à 5 m au-dessus du niveau de la mer, la hauteur moyenne étant de 3 m. Les îles sont soit des atolls coralliens véritables avec un récif émergé ou à fleur d'eau entourant un lagon central où les navires peuvent pénétrer (Nukufetau, Funafuti) ou bien avec un lagon central ouvert sur l'océan mais sans passe assez profonde pour laisser passer les bateaux (Nanumea, Nui, Nukulaelae) soit des îles coralliennes, avec un lagon à une seule passe ouverte seulement à marée haute (Vaitupu) ou sans passe du tout, avec un lagon entouré de terres qui forme un lac (Nanumaga, Niutao) ou même sans lagon mais avec un marécage central (Nuilakita). Les neufs atolls principaux sont entourés ou constitués de nombreux îlots ce qui fait que l'archipel comprend en tout plus de 129 îles et îlots. L'atoll le plus peuplé est Funafuti dont un des îlots, Fongafale, sur lequel est l'aéroport et la capitale, concentre près de la moitié de la population de l'archipel.

Le climat est tropical à influence maritime avec une température variant de 28 à 31° C. Les précipitations sont élevées (environ 3500 mm dans le sud), avec des averses violentes mais brèves. La saison humide commence en novembre et finit en février. Les alizés soufflent de mai à octobre. De novembre à avril, les vents soufflent ouest / nord-ouest et c'est la saison des cyclones. Considérées comme étant juste en dehors de la zone cyclonique, les îles ont été néanmoins plusieurs fois ravagées par de fortes tempêtes tropicales (1894, 1972, 1990, 1998).

 

POPULATION :

 

En juillet 2002 la population était estimée à plus de 11.000 habitants avec un taux de croissance de 1,4 % mais avec un des plus forts taux de mortalité infantile de la région et une espérance de vie de 66 ans. Elle est constituée à 96% de Polynésiens et à 4% de Micronésiens (surtout à Nui). Elle est de religion protestante à 97% ( Ekalesia Kelisiano o Tuvalu : Eglise congrégationaliste de Tuvalu). Les Adventistes du Septième jour et la religion Bahai'i représentent les 3% restants. Les langues parlées sont le tuvaluan, l'anglais, le samoan. Environ 55% de la population sait lire et écrire. La langue officielle est à la fois le tuvaluan et l'anglais . Plus de 42% de la population vit sur l'atoll de Funafuti, ce qui fait une densité phénoménale de 1600 habitants par km² ! Cela pose de très gros problèmes sanitaires et de gestion des déchets. Les expatriés (environ 1500 personnes en 2002) consistent en travailleurs employés dans les mines de phosphate de l'île de Nauru, en marins sur des bateaux étrangers et en étudiants. Si les habitations traditionnelles sont les fale, sur Funafuti les habitations sont de style occidental, mal adaptées au climat. De même que si les traditions de type polynésien sont en générale très présentes, l'économie de marché occidentale et l'importance de l'argent ont profondément modifié la structure familiale et le mode de vie habituel, surtout sur Funafuti. Il devient beaucoup plus difficile de vivre de la pêche et de l'agriculture dans les zones surpeuplées, mais cela reste possible dans les îles éloignées qui concentrent la population la plus pauvre et ne profitent que très peu de l'aide extérieure internationale. La presse est représentée par deux publications gouvernementales : le mensuel " the Tuvalu Echoes " (l'Echo de Tuvalu) en anglais et en tuvaluan et le " Sikoelo o Tuvalu " uniquement en anglais. Mais de toute façon, les habitants des Tuvalu sont peu habitués à lire des journaux. Les émissions de radio se font en anglais et en tuvaluan. Il n'y a pas d'émetteur de télévision ni de programmes nationaux mais une télévision par satellite est captable 24h/24. Les vidéocassettes sont également très populaires. Les îles sont exemptes de malaria, mais tuberculose, filariose, furoncles et infections à staphylocoques sont fréquentes. Quelques rares cas de choléra et d'hépatites ont été constatés.

 

FAUNE ET LA FLORE

 

Le sol calcaire est peu fertile. La végétation la plus courante consiste en broussailles, cocotiers, pandanus, fougères supportant une forte salinisation des sols. Les surfaces recouvertes de mangroves sont peu fréquentes. Il y a environ 50 espèces endémiques. Les grands arbres, utilisés traditionnellement pour la fabrication des pirogues et des constructions, sont devenus rares. Partout la végétation joue un rôle important en empêchant l'érosion des rivages largement entamés par les insulaires qui utilise le corail pour leurs constructions.

La faune locale est représentée par des insectes, des lézards, des grenouilles et des crabes. Tous les mammifères (rats, chiens, chats, cochons) ont été introduits par l'homme. De nombreuses espèces d'oiseaux (puffins, frégates, phaétons, fous, aigrettes, courlis, pluviers, sternes) sont protégées mais sont néanmoins mangés par la population des îles de la périphérie.

Les espèces marines sont nombreuses : poissons tropicaux dans les lagons mais aussi dauphins et raie manta.

Il y a une zone protégée pour les espèces sauvages autour de Funafuti : la Funafuti Conservation Area.

 

 

ECONOMIE :

 

La plus grande partie de la population vit de la pêche et d'une petite agriculture vivrière. Les plantes cultivées sont essentiellement, le taro géant (pulaka), l'arbre à pain, le cocotier, le bananier, le papayer, la canne à sucre. La principale et à peu près unique source de protéines est le poisson. La partie de la population qui ne travaille pas dans l'agriculture est employée dans la fonction publique. Les exportations proviennent essentiellement de l'artisanat local (vêtements), du coprah et du poisson. Le tourisme reste très faible à cause des tarifs aériens prohibitifs (il y a un aéroport international, Vaiaku, sur l'île de Fongafale, atoll de Funafuti) et des irrégularités du trafic maritime. De toute façon, à cause du manque d'infrastructures, un tourisme mal géré ne pourrait être qu'un facteur négatif, aggravant la pollution sur les îles surpeuplées.

Les principales sources de revenus sont la vente des droits de pêche aux navires étrangers (Américains, coréens et taiwanais), la vente de timbres et de monnaie de collection, certaines opérations bancaires et depuis 1998, les taxes pour l'utilisation du nom de domaine Internet : .TV qui est très demandé.

Déjà depuis la mise en place en 1996, avec l'aide financière des Australiens, d'un satellite de télécommunications, les îles peuvent s'ouvrir davantage sur le monde. Cette possibilité de télécommunications internationales, sous-employée par les insulaires, est également une source importante de revenus par la "location" du code téléphonique 688 à des opérateurs étrangers. Ceci a eu une conséquence très surprenante : un étonnant service de "téléphone rose " international, avec une publicité mondiale, dont les numéros (inaccessibles pour les habitants de l'île très religieux - la devise des Tuvalu est : les Tuvalu pour Dieu) sont des numéros de téléphone des îles Tuvalu mais qui redirigent les appels sur des opérateurs d'Auckland (Nouvelle-.Zélande), le fisc des Tuvalu prenant au passage des taxes dont le montant représente près de 10% du budget du pays. Pour l'anecdote, les Tuvalu vendent également pour environ 11.000 dollars US le droit de posséder officiellement un passeport tuvaluanais ce qui ne donne cependant pas la nationalité mais seulement le droit de résidence aux Tuvalu. Ces diverses taxes, les rentrées d'argent provenant des expatriés (mais avec la fermeture de mines sur Nauru et le rapatriement des travailleurs, ces rentrées vont diminuer) et surtout les aides internationales (Angleterre, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud, organismes comme l'Asian Development Bank ) permettent de boucler le budget grevé par de lourdes importations de nourriture, de produits manufacturés et de combustible : le pays n'a pas de dette extérieure. Le gouvernement cherche à réformer le secteur publique, à diminuer le nombre des fonctionnaires et à augmenter les privatisations. Les principaux objectifs de développement envisagés concernent les activités de pêche mais le travail est grand car l'infrastructure trop sommaire (lenteur et irrégularité des transports maritimes, manque de chambres frigorifiques) pèse lourdement sur le développement d'une activité de pêche pour l'exportation.

La monnaie utilisée est le dollar australien bien que la monnaie officielle soit le Tuvalu dollar (Tuv) représentée par des pièces qui constituent la petite monnaie et sont aussi objets de collection.

 

Les Tuvalu et le problème du réchauffement global :

  Les îles Tuvalu sont parmi les nations qui seraient les plus touchées par la montée des eaux de l'océan Pacifique due au réchauffement de la planète. La menace est si importante que des réunions ont déjà eu lieu avec l' Australie et la Nouvelle-Zélande pour négocier avec ces pays un éventuel accueil des populations menacées. D'un autre côté, les îles Tuvalu envisagent de porter plainte devant les tribunaux internationaux contre les pays industrialisés accusés d'avoir aggravé l'effet de serre (et donc accéléré la montée des eaux) par leurs rejets gazeux dans l'atmosphère et de ne pas appliquer le protocole de Kyoto. Depuis plusieurs années les scientifiques notent un accroissement de la moyenne des températures à la surface du globe. Ceci serait dû à l'effet de serre provoqué par les rejets dans l'atmosphère de produits gazeux comme le gaz carbonique. Ces produits, par blocage des infra-rouges et par effet de réverbération, empêchent la dissipation pendant la nuit des calories provenant du rayonnement solaire accumulées pendant le jour. Ce sont ces calories piégées qui font lentement augmenter la température globale à la surface de la terre. Ce réchauffement devrait entraîner la fonte des calottes polaires, des glaciers et des neiges éternelles. La fonte des glaces augmenterait donc à terme le volume des eaux, en particulier celui des mers et des océans, à la surface du globe. D'un autre côté, l'augmentation globale de la température influe sur le volume des mers, sur les vents, sur les courants marins et donc sur les phénomènes climatiques. Un exemple en est avec le phénomène El Niño qui exceptionnel autrefois devient plus régulier et s'amplifie, provoquant des déséquilibres climatiques inconnus jusqu'à ces dernières années. Ceci se traduit, dans le cadre des pays situés en bordure ou dans le Pacifique, par des sécheresses inaccoutumées et surtout par une augmentation du nombre et de la force des tempêtes tropicales et des cyclones. La responsabilité de l'homme dans l'accroissement de l'effet de serre semble indéniable. Si le problème semble avoir été correctement posé, les solutions relèvent plus d'un désir de se donner bonne conscience que d'un désir de lutter efficacement (Protocole de Kyoto). Souvent les pays les plus polluants sont ceux qui prennent le moins de mesures contre cette pollution ou qui pour des raisons économiques refusent de signer les protocoles de lutte (USA) et même minimisent l'importance de l'effet de serre (Australie). Dans le cadre de l'océan Pacifique, une augmentation de 0,5 à 0,8° C (ce qui est prévu par les scientifiques pour le siècle prochain) pourrait entraîner une montée du niveau de l'océan de 30cm au moins à 90cm au plus, le chiffre moyen de 50cm étant considéré comme le plus probable d'ici la fin du XXIème siècle. Si ces calculs sont exacts, cela signifie que toute terre actuelle située à moins d'un mètre au-dessus du niveau de la mer ne sera plus habitable. Cela signifie aussi qu'avec l'augmentation de la force et du nombre des tempêtes, l'érosion des côtes deviendra encore plus importante et réduira d'autant la surface habitable des îles. Mais des effets plus insidieux sont à prévoir. La montée des eaux salées entraînera une augmentation de la concentration de sel dans les terres cultivables des îles et risquera de saliniser les réserves d'eau douce. De nombreuses cultures traditionnelles (taro, arbres à pain, bananiers) ne supportent pas une forte salinité des sols et leur absence, avant d'être remplacées par des espèces nouvelles plus résistantes, risque d'entraîner une malnutrition dans les populations qui en vivent. D'autre part l'élévation de la température des eaux en surface influera sur les zones d'habitat des poissons et provoquera de grandes modifications dans les habitudes et les lieux de pêche. L'élévation de la température des eaux des lagons pourrait, comme cela l'est déjà périodiquement, être fatale à un certain nombre d'espèces. L'incidence sur la santé des populations ne sera pas négligeable par l'augmentation des zones touchées par la malaria, les moustiques transmetteurs pouvant se développer dans des régions jusqu'alors protégées par leur température trop peu élevée. L'augmentation du nombre des cyclones et tempêtes tropicales aggravera par les destructions occasionnées le déséquilibre de l'économie déjà très fragile des îles, ce qui, avec la malnutrition provoquée par la perte de sols cultivables et la diminution de la pêche accroîtra la paupérisation des populations et engendrera une montée de désordres sociaux. Ces scénarios catastrophes ne doivent cependant pas faire oublier qu'il ne s'agit que d'estimations reposant sur des projections et des statistiques pas toujours fiables par manque de recul.

Le phénomène de réchauffement est complexe et celui de la montée des eaux dépend de nombreux facteurs pas encore tous répertoriés. A l'heure actuelle, aucun chiffre certain ne peut être avancé, concernant la hauteur ou la vitesse de la montée des eaux, les chiffres alarmistes de ces dernières années ayant même été revus à la baisse. Les moyens de lutte envisagés pour l'immédiat semblent peu crédibles (édification de murs de protection autour des îles les plus basses, transfert de population sur des îles plus hautes, recherche de variétés de plantes plus adaptées à des sols salés).

Par ailleurs, les populations et parfois même les membres des gouvernements locaux ne semblent pas avoir saisi dans sa totalité l'importance du phénomène et de toute façon, le manque de moyens financiers empêche souvent toute lutte efficace. Les plans les plus concrets sont ceux de la Nouvelle-Zélande qui envisage une immigration sur 30 ans des tuvaluanais sur son territoire. Ayant un point de vue opposé, l'Australie ne veut envisager actuellement aucun projet portant sur une période aussi éloignée. Elle dénie l'urgence de la situation et utilise les données les plus récentes des satellites qui tendraient à montrer une stabilisation plutôt qu'une augmentation du niveau de l'océan Pacifique (des données sur les 25 dernières années semblent montrer un accroissement de la montée des eaux de 0,8 mm par an, soit 8 cm au lieu de 80 cm pour un siècle). Certains gouvernementaux australiens suggèrent même que si les Tuvaluanais veulent émigrer c'est plus à cause de la faillite économique et écologique due à la mauvaise gestion de leur environnement et de leurs déchets qu'à cause de la montée des eaux. Au delà des spéculations positives ou négatives des scientifiques, des projections alarmistes ou lénifiantes selon les pays dont elles sont issues, même avec une prise de conscience mondiale et une diminution des rejets de gaz, seul l'avenir pourra vraiment montrer si le phénomène très complexe de montée des eaux est accru, ralenti, stoppé ou même inversé. Mais ce qui est sûr, c'est que le futur des îles les plus basses du Pacifique, comme les Tuvalu, est menacé par ces incertitudes.

 

HISTOIRE

 

Le premier peuplement par des Polynésiens date d'environ 2000 ans. La plupart des Polynésiens venaient des Samoa en passant par les Tokelau mais d'autres venaient des Tonga et même d'Uvea dans les îles Wallis. Les îles du Nord de l'archipel, surtout Nui, ont été peuplées par des Micronésiens venant de l'actuel Kiribati. La société était très structurée : chaque groupe d'environ 100 personnes était dirigé par un grand chef (aliki) avec en dessous de lui son assistant, puis les anciens, puis les bâtisseurs, les prêtres et les guérisseurs, et enfin le petit peuple, les nouveaux arrivés et tout en bas, les esclaves. Chaque grande famille (sologa) avait son propre domaine très spécialisé : construction, pêche, agriculture, armée, santé mais aussi danse et chant. Les terres étaient partagées entre les descendants mâles des familles. Aperçues dès 1568 par l'Espagnol Alvaro de Mendaña, les îles n'ont cependant été visitées qu'en 1781 par un autre Espagnol Francisco Antonio Mourelle. En 1819, l'Américain De Peyster a donné à l'atoll de Funafuti le nom d'île Ellice. Toutes les îles n'ont été cartographiées qu'en 1830.

Dans les années 1820, l'arrivée des baleiniers avec l'introduction de l'alcool, de l'argent, de nouveaux outils et marchandises a provoqué de profonds changements dans la société et le pouvoir des aliki est devenu plus contesté. En 1863, des "blackbirders " ("chasseurs de merles " c'est à dire négriers) ont fait des raids sur les îles du Sud et se sont emparés de près de 500 personnes qu'ils ont amenées au Pérou pour travailler dans les mines de guano.

En 1865, les missionnaires samoans de la London Missionary Society sont arrivés et ont entrepris de convertir la population, après avoir réduit le pouvoir des aliki. Sous leur influence de grands changements ont eu lieu dans les traditions (interdiction des sacrifices humains, de la polygamie, de certaines danses et de certains vêtements jugés indécents).

En 1886, le partage du Pacifique en zones d'influence par les puissances occidentales avait attribué les Tuvalu à l'Angleterre. En septembre 1892, les îles sont devenues un protectorat anglais, arbitrairement incorporées avec les Tokelau et les îles Gilbert (Kiribati) dans le Protectorat des îles Gilbert et Ellice.

En 1894, des lois ont interdit la consommation du sour toddy (boisson alcoolisée faite à partir du jus de coco fermenté) et le travail du dimanche. A cause de l'importance commerciale des mines de phosphate situées à Banaba (sur Ocean Island, île du Kiribati) le protectorat est devenu colonie de la couronne britannique en 1916.

En 1930, de nouvelles réglementations plus strictes ont été instaurées concernant les animaux domestiques, la pêche de nuit, les fêtes et les danses. C'est à cette époque qu'ont été crées les fusi (magasins coopératifs) et qu'a été introduite la radio.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont fait prisonniers les travailleurs des Tuvalu qui exploitaient les mines de Banaba et leur ont fait construire les fortifications de leurs bases des îles Gilbert. Pour contrer l'avance japonaise, les Américains ont envoyé plus de 6000 soldats aux Tuvalu et ont construit sur Fongafale une importante base avec aérodrome (dont le remblai de la piste surélevée a largement contribué, par l'utilisation importante de la soupe de corail, à déstabiliser les zones côtières). Ils avaient au préalable expulsé les habitants de Fongafale sur des îlots proches. L'après-guerre a vu le commencement d'une émigration volontaire rendue possible par l'argent gagné pendant les hostilités. Les destinations étaient Tonga et les Carolines pour les gens de Nanumaga, Fidji pour ceux de Vaitupu, et en général les îles du Kiribati, surtout Tarawa.

En 1967, à la suite d'une demande des Nations Unies, un premier pas vers la décolonisation a été fait avec la création d'une Chambre des Représentants. Mais le peu de sièges attribués aux Tuvalu (5 contre 18 pour le Kiribati) a poussé les Tuvaluanais à demander leur séparation du Kiribati. Elle fut obtenue en 1975, après un référendum tenu en 1974. Les îles devenaient alors une dépendance britannique avec leur propre gouvernement. Puis en 1978, elles ont obtenu le statut de monarchie constitutionnelle indépendante. Un référendum tenu en 1986 confirmait les îles dans leur statut en rejetant la proposition d'établir une république. Les deux hommes politiques les plus importants depuis l'indépendance ont été Tomasi PAPUA et Bikenibeu PAENIU. Si à l'indépendance, en 1978, Toalipi LAUTI est devenu premier ministre, en 1989 c'est Paeniu qui le remplaça. Aux élections de 1993 Paeniu et Papua se sont retrouvés de nouveau face à face, mais Papua s'est désisté en faveur de Kamuta LATASI, alors speaker du parlement, et celui-ci a battu Paeniu. Aux élections de 1998, Paeniu a été élu mais après 18 mois il a été remplacé par un nouveau venu Ionatana IONATANA premier ministre jusqu'à sa mort en décembre 2000. C'est le vice-premier ministre Lagitupu TUILIMU qui a assuré l'interim jusqu'à l'élection en février 2001 de Faimalaga LUKA. Ce dernier ayant subi un vote de défiance du Parlement est parti en décembre 2001 en laissant la place à Koloa TALAKE. Aux élections d' août 2002 et c'est Sofatu SOPOANGA qui a été élu. A celles du 14 août 2006, c'estApisai IELEMIA qui a été élu premier ministre par le Parlement. En 2000, les Tuvalu sont devenus le 189ème état des Nations Unies.

 

Le gouvernement :

Il est constitué par :

 

 

 

 

Il n'y a pas de partis politiques mais les députés se regroupent par affinité avec des leaders.

 

Liste des gouverneurs généraux et des premiers ministres depuis l'indépendance :

  • Gouverneurs généraux

de 01.10.1978 à 01.03.1986

Fiatau Penitala Teo (né en 1911 mort en 1998)

de 01.03.1986 à 01.10.1990

Sir Tupua Leupena (né en 1922)

de 01.10.1990 à 01.12.1993

Sir Toaripi Lauti (né en 1928)

de 01.12.1993 à 21.06.1994

Tomu Sione

de 21.06.1994 à 26.06.1998

Sir Tulaga Manuella (né en 1936)

depuis le 26.06.1998

Sir Tomasi Puapua (né en 1938)

depuis le15.04.2005

Filoimea TELITO

 

  • Premiers ministres

de 01.10.1978 à 08.09.1981

Toalipi Lauti (1928)

de 08.09.1981 à 16.10.1989

Tomasi Puapua (1938)

de 16.10.1989 à 12.12.1993

Bikenibeu Paeniu (1956)

de 12.12.1993 à 23.12.1996

Kamula Latesi (1938)

de 23.12.1996 à 14.04.1999

Bikenibeu Paeniu (2ème mandat)

de 14.04.1999 à 08.12.2000

Ionatana Ionatana

de 08.12.2000 à 24.02.2001

Lagitupu Tuilimu (interim)

de 24.02.2001 à 07.12.2001

Faimalaga Luka

de 13.12.2001 à 02.08.2002

Koloa Talake

de 02.08.2002 à 14.08.2006

Saufatu Sopoanga

depuis le 14 août 2006

Apisai IELEMIA

  

 

 

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  Les îles WALLIS et FUTUNA : présentation... cartes....

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DESCRIPTION 

Situées à mi-distance des Fidji et des Samoa, les îles de Wallis et Futuna se composent de trois îles principales et d'une vingtaine d'îlots, dont la surface totale des terres émergées est de 274 km2 .

L'île de Wallis est la plus grande. C'est une île basse, d'origine volcanique, avec un point culminant de 145 mètres au mont Lulu Fakahega. Elle est au centre d'un lagon accessible par quatre passes dont seule celle du sud permet le passage des gros bateaux. De nombreux îlots, soit rochers volcaniques soit bancs de sable, se trouvent dans les parties nord, est et sud du lagon. Il y a peu de plages utilisables.

L'île de Futuna et l'île voisine d'Alofi sont situées à 230 km au sud-ouest de Wallis. Ce sont des îles plus hautes et plus montagneuses que Wallis, qui culminent avec 542 mètres au mont Puke pour Futuna et avec 417 mètres au mont Kolofau pour Alofi. Ce sont des îles d'origine volcanique qui ont été surélevées par une poussée géologique, ce qui donne des îles hautes, sans lagon, où la montagne plonge parfois directement dans la mer. Ces îles sont situées sur la jonction de la plaque pacifique et de la plaque indo-australienne. Ceci explique l'activité tellurique comme le tremblement de terre destructeur de 1993.

Le climat chaud et tropical est tempéré par les vents océaniques, avec une température moyenne de 27° (jamais moins de 17° ni plus de 33°). La saison chaude et humide, également période des cyclones, est de novembre à avril.

 

POPULATION

La population des îles est d'origine polynésienne, les habitants de Wallis venant des îles Tonga et ceux de Futuna des îles Samoa. Elle est d'environ 15 900 habitants (estimation de 2004; 14.944 au recensement de 2003). Wallis est deux fois plus peuplée que Futuna et Alofi est inhabitée car sans eau potable. On estime à environ 20.000 les wallisiens qui forment une importante colonie en Nouvelle-Calédonie. Un millier de français vivent à Wallis et Futuna.

Le mode de vie et l'habitat restent très traditionnels. Mais les maisons qui sont encore souvent des fale de forme ovale, aux côtés ouverts et aux toits en feuilles de pandanus séchées, sont de plus en plus remplacées par des construction en dur. A Wallis, l'organisation sociale est matrilinéaire, les biens sont transmis par les femmes.

La religion est la religion catholique très largement pratiquée, avec de nombreuses églises et oratoires, même sur les îles et îlots inhabités (comme à Alofi). La messe est l'événement marquant du dimanche.

A Wallis la langue parlée est très proche de celle des îles Tonga, tandis qu'à Futuna, elle se rapproche du samoan. Si le français est partout compris, l'anglais l'est très peu.

L'administration française, sous la responsabilité d'un Préfet, Administrateur Supérieur des Iles Wallis et Futuna, reste très présente à Wallis et Futuna, ancienne colonie française. Il y a un roi à Wallis et deux à Futuna, divisée en deux districts : Sigave et Alo. Une assemblée territoriale de 20 membres est élue pour 5 ans. Un sénateur et un député sont également élus et siègent en France, au sénat pour le premier, à la chambre des députés pour l'autre.

La monnaie locale est le franc pacifique (CFP).

La presse locale est représentée par le journal en français Te Fenua Fo'ou qui paraît tous les vendredis.

La radio et la télévision (une station de radio et une chaîne de télévision) sont gérées par R.F.O. (Radio France Outre Mer).

 

FLORE ET LA FAUNE

Les seuls animaux endémiques sont quelques variétés de lézards. Tous les autres ont été importés et surtout les innombrables cochons domestiques ou redevenus sauvages (comme à Alofi ) dont le nombre dépasse probablement celui des habitants. Une espèce importée accidentellement de Nouvelle-Calédonie est une variété de grands escargots africains que l'on n'arrive pas à éradiquer et qui provoquent des ravages dans les récoltes.

La flore consistait en forêts qui couvraient les îles, mais la déforestation(il ne reste plus qu'environ 15% de la forêt à Wallis et 30% à Futuna) due aux besoins en bois des habitants a provoqué un désastre écologique. Les forêts ne repoussent pas, les sols sont érodés et sont entrainés dans l'océan ce qui cause des dommages importants aux coraux et diminue la rentabilité de la pêche. Seule Alofi qui est inhabitée a conservé sa forêt primaire.

 

 

ECONOMIE

La population active est employée à 80% par l'agriculture et environ 4% travaille dans la fonction publique (chiffres de 2001).

Les productions locales consistent en une agriculture vivrière (noix de coco, papayes, bananes, mangues, fruits de l'arbre à pain, taro, patates douces, manioc), en élevage de porcs et de poules et en une petite activité de pêche artisanale pour les besoins des habitants.

Les exportations sont négligeables : un tout petit peu de coprah, une petite quantité de coquillages comme le troca (trochus maculatus), un peu d'artisanat (confection de tapas) vendu aux touristes.

Le tourisme est très peu développé.

Les importations sont en revanche très importantes car tout ou presque est importé d'Australie, de Nouvelle-Zélande, de Nouvelle-Calédonie et de France : alimentation, boissons, voitures, énergie.

La balance commerciale est largement déficitaire, les revenus consistent essentiellement en la vente de licences de pêche au Japon et à la Corée, en taxes sur les importations et en ce que les expatriés travaillant à l'étranger envoient à leur famille. Ce sont les subsides de la France qui rééquilibrent la balance.

Il y a 120 Km de routes dont une vingtaine est goudronnée, deux aéroports dont un seul en dur, deux ports : Leava et Mata-Utu.

 

HISTOIRE

Wallis et Futuna ont été peuplées lors des grandes migrations de la civilisation Lapita, c'est-à-dire entre 1500 et 500 avant JC. Des objets datant de 800 avant JC ont été trouvés sur Futuna mais les premières implantations doivent être plus anciennes. C'est à cette époque que se situent les premières activités agricoles et de pêche ainsi que l'importation des porcs. Futuna est ensuite passée sous l'influence des îles Samoa tandis que, à Wallis, les nombreuses incursions des guerriers des îles Tonga depuis 1400 après JC ont laissé des traces visibles sur l'île (reste de colonies fortifiées, impact sur les légendes locales). Futuna a été découverte en 1616 par les Hollandais Le Maire et Shouten qui ont accosté à Sigave. Ils ont baptisé l'île Horn. En 1767, l'Anglais Samuel Wallis accoste à Uvea qu'il renomme de son nom. Contrairement à Futuna qui a gardé son nom (et non celui de Horn), l'île d'Uvea est maintenant plus connue sous celui de Wallis. Elles ont été fréquemment visitées ensuite, surtout au XIXème siècle, par les baleiniers, les marchands, les pêcheurs de bêche-de-mer et les missionnaires. A Futuna, un des premiers missionnaires maristes, Pierre Chanel fut assassiné en 1841 par le roi d'alors, le roi Niuluki, pour des raisons plus politiques que religieuses. En 1954, il est devenu le premier saint canonisé d'Océanie sous le nom de Saint Pierre Chanel d'Océanie.

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, la France prit progressivement le contrôle des îles (prise totale du contrôle et protectorat officiel en 1887 pour Wallis, en 1888 pour Futuna). Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la colonie française est restée fidèle au gouvernement de Vichy (malgré les pressions de la Nouvelle-Calédonie qui s'était ralliée au général De Gaulle) jusqu'en mai 1942, date du débarquement des forces américaines sur les îles. Les Américains dont le nombre a été jusqu'à 6000 hommes, ont construit deux aéroports sur Wallis (dont un seul est encore en service : celui de Hihifo). Ils ont si fortement influencé la vie locale que Wallis a pensé un moment rompre ses liens avec la France pour devenir une colonie américaine. Futuna, en revanche, n'a que peu subi l'influence américaine. Depuis 1959 ces îles font partie des territoires français d'outre-mer sous le nom de Territoire des Iles Wallis et Futuna. Le territoire des îles Wallis et Futuna fait partie de la zone de défense du Pacifique. Les forces de terre, de mer et de l'air stationnées dans ce territoire, relèvent de l'autorité du haut-commissaire de la République dans l'océan Pacifique.

En septembre 2005, l'arrestation pour homicide par conduite en état d'ivresse du petit fils du roi de Wallis a déclenché une crise majeure qui a été sur le point de déboucher sur la destitution du vieux roi. Il était contesté par un groupe réformateur de la famille royale qui voulait le remplacer par un nouveau roi. La crise a été dénouée avec l'aide du préfet Xavier de FURST et le roi, agé et malade reste sur son trône jusqu'à sa mort, le 7 mai 2007. En juin 2007, un successeur n'a pas encore été choisi du fait de tensions entre clans rivaux.

 

le gouvernement:

 

le pouvoir exécutif :

 

· un chef de l'Etat qui est celui de la France représenté par un Préfet, Administrateur Supérieur des Iles Wallis et Futuna, ( Didier RICHARD depuis le 20 juillet 2006) nommé par le Président de la République sur avis du ministre de l'intérieur du gouvernement français).

· un chef du gouvernement : le Président de l'Assemblée Territoriale, élu par les membres de l'Assemblée (Pesamino TAPUTAI depuis le 11 avril 2007. Il succède à Emeni SIMETE (élu le 24 novembre 2005), Albert LIKUVALU (élu le 25 février 2005) et Patalione KAMINOA)

· un cabinet : le Conseil territorial, présidé par l'Administrateur Supérieur et constitué des trois chefs traditionnels, c'est-à-dire les rois de Wallis et Futuna: le Lavelua (roi de Wallis), le Tui Agaifo (roi d'Alo) et actuellement le Tui'Sigave (roi de Sigave), membres de droit, et de trois membres nommés par l'administrateur supérieur du territoire sur avis de l'Assemblée Territoriale.

 

le pouvoir législatif :

 

· une Assemblée Territoriale de 20 sièges, élue au suffrage universel pour 5 ans. (13 pour Wallis et 7 pour Futuna)

· un député au parlement français

· un sénateur au Sénat français

· un conseiller économique et social

 

le pouvoir judiciaire :

 

· un juge

· un procureur de la république.

 

Tout ce qui concerne la sécurité et la défense est sous l'autorité du Haut Commissaire de la République de Nouvelle-Calédonie.

 

 

  Le royaume de WALLIS :

 

Le roi Lavelua est élu par la Grande Assemblée appelée fono hau composée des 6 ministres et des 3 faipule. Cette assemblée est convoquée dès que le trône devient vacant. La coutume veut que le roi soit choisi parmi les chefs des trois dynasties ou familles princières.

6 ministres ( le Premier ministre est nommé kivalu)

3 chefs de district faipule. Les trois faipule sont nommés par ordonnance royale

20 chefs de village, lesPule Kolo, soit un par village. Ils sont nommés par le village et investis en Conseil des ministres

 

Les royaumes de FUTUNA :

 

Le Royaume d'Alo :

Le gouvernement est composé par :

Le roi Tui'agaifo

5 ministres

1 conseiller

6 chefs de village

 

Royaume de Sigave :

Le gouvernement est composé par :

Le roi Tui'sigave ou Keletaona ou Tamolevai

5 ministres

1 conseiller

6 chefs de village

 

 les rois actuels :

 

WALLIS : Le roi (Lavelua) Tomasi KULIMOETOKE II est décédé le 7 mai 2007. En juin 2007, son successeur n'est pas encore désigné.

 

FUTUNA :

dans le royaume de Sigave, le titre de sau peut être attribué à trois familles. Le sau de Sigave peut avoir comme titre Tamolevai ou Keletaona ou Tu'i Sigave. Actuellement, c'est le Tui'Sigave Visesio MOELIKU qui règne ayant succédé le 10 mars 2004 au Keletaona Pasilio Keletaona

 

dans le royaume d' Alo, le sau est toujours un Tu'i Agaifo : Soane Patita Maituku, roi deTu´a (Alo) 2002-

 

les dates importantes :

 

5 avril 1887 Uvea (Wallis) devient un protectorat français.

16 février 1888 Les deux royaumes de Futuna -Tu`a (ou Alo) et Sigave - deviennent des protectorats français.

27 novembre 1887 rattachement administratif à la Nouvelle-Calédonie.

30 juillet 1961 Uvea (Wallis) avec les deux royaumes de Futuna deviennent le "Territoire des îles Wallis et Futuna"

 

Liste des dirigeants du Territoire de Wallis et Futuna :

Les Présidents de l'Assemblée Territoriale

Pessamino TAPUTAI, (avr. 2007-....)

Emeni SIMETE, (nov. 2005-avr. 2007)

Albert LIKUVALU, (fév. 2005- nov. 2005)

Patalione KANIMOA, (2001-2004)

Soane UHILA, (1999-2000)

Victor BRIAL, (1997-1998)

Keleto LAKALAKA (1996-1997)

Michel TAUHAVILI (1994-1995)

Soane UHILA (1992-1993)

Clovis LOGOLOGOFOLAU (1990-1992)

Basile TUI (1989)

Manuele LISIAHI (1988)

Falakiko GATA (1987)

Keleto LAKALAKA (1987)

Petelo TAKATAI (1986)

Falakiko GATA (1984-1985)

Manuele LISIAHI (1978-1983)

Pasilio TUI (1977)

Soane Patita LAKINA (1975-1976)

Mikaele FOLAUMAHINA (1972-1974)

Sosefo PAPILIO (1967-1971)

Paino TUUGAHALA (1962-1966) 

 

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PITCAIRN : présentation cartes.......

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 CLIPPERTON (île de la Passion): présentation

. cartes.

 L'îlot de Clipperton (qui appartient à la France sous le nom d'île de la Passion) est situé dans la partie est de l'océan Pacifique à environ 1300 kilomètres des côtes du Mexique.

Pour CLIPPERTON voir le site de Ch. JOST : http://www.clipperton.fr

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l'île de PAQUES : présentation cartes.....

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