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La PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE : présentation

cartes

DESCRIPTION

La Papouasie-Nouvelle-Guinée, État indépendant situé à l'est de l'Indonésie, au nord de l'Australie, dans le sud-ouest de l'océan Pacifique correspond géographiquement à la partie orientale de l'île de Nouvelle-Guinée.

La Nouvelle-Guinée est une île de l'ouest de l'océan Pacifique, située au nord de l'Australie, en Mélanésie. C'est la deuxième plus grande île du monde après le Groenland. Elle est bordée au sud par le détroit de Torres et la mer d'Arafura, qui la séparent de l'Australie, à l'est par la mer des Salomon et la mer de Bismarck et au nord par l'océan Pacifique. La Nouvelle-Guinée est divisée en deux parties. La moitié ouest de l'île est constituée de la province d'Irian Jaya (autrefois West Irian) faisant partie de l'Indonésie. La moitié est comprend la plus grosse partie de l'État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG). La superficie totale de l'île est d'environ 828 800 km² dont 462 840 km² pour la PNG.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée occupe un territoire comprenant la partie orientale de l'île de Nouvelle-Guinée ainsi que des archipels dont les plus importants sont l'archipel Bismarck, l'archipel de la Louisiade, les îles Trobriand, les îles D'Entrecasteaux et l'île Woodlark. La mer de Bismarck se trouve au nord de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à l'est c'est la mer de Salomon, au sud la mer de Corail, le golfe de Papouasie et le détroit de Torres, et à l'ouest la province indonésienne d'Irian Jaya. La capitale et la première ville du pays en importance est Port Moresby.

Le relief de la grande île est constitué principalement par une grande cordillère centrale, formée de chaînes montagneuses, en partie d'origine volcanique, entrecoupée de profondes vallées, avec des plateaux et de vastes dépressions. Les plus hauts sommets sont les monts Wilhelm (4 694 m) et Giluwe (4 368 m). Au nord-ouest de la chaîne centrale, il y a une grande dépression occupée par la vallée marécageuse de la rivière Sepik qui est la voie principale par laquelle le peuplement s'est effectué. Au sud de la cordillère coule la rivière Fly qui traverse des terres marécageuses avant de se jeter dans le golfe de Papouasie.

Les plus grandes îles de Papouasie-Nouvelle-Guinée ( la Nouvelle-Bretagne, la Nouvelle-Irlande et Bougainville) sont montagneuses et souvent d'origine volcanique. Une activité volcanique subsiste surtout le long de la côte nord de l'île principale, de la côte nord de la Nouvelle-Bretagne jusqu'à l'île de Bougainville (éruption du volcan du mont Pago en août 2002). Les petites îles sont plutôt des atolls coralliens.

Le climat est tropical, humide et chaud en toute saison. La température varie de 32° C dans les plaines à 3° C dans les montagnes.

 

POPULATION

La Papouasie-Nouvelle-Guinée était peuplée de 4 800 000 habitants en 1998. On compte plusieurs ethnies : les populations de langue papoue, plutôt localisées dans les montagnes du centre et qui sont considérées comme les premiers habitants et des Mélanésiens qui habitent les bords de mer et les îles du Nord, et dont l'arrivée est plus tardive. Mais un métissage important a eu lieu bien avant l'arrivée des Européens et actuellement la population dans son ensemble est considérée comme très proche des mélanésiens qui peuplent cette partie du Pacifique. Une population polynésienne peuple certaines petites îles et les atolls (Nakumanu islands). Des Chinois, descendant des Chinois amenés lors du protectorat allemand, forme une petite communauté de boutiquiers et de petits commerçants. Le reste de la population est constitué d'autres Asiatiques (Malais) et de quelques Européens. Les habitants de Papouasie-Nouvelle-Guinée parlent plus de 700 langues vernaculaires, mais l'anglais pidgin est la langue véhiculaire et, dans une moindre mesure, le motu, parlé dans la région de Port Moresby. La bonne maîtrise de ces deux langues est nécessaire pour être naturalisé dans ce pays.

Beaucoup de Papous se reconnaissent comme chrétiens mais les croyances au culte des ancêtres et des esprits, croyances qui prennent diverses formes selon les régions, existent toujours.

La diversité culturelle de ce pays est très grande. C'est une société qui est formée de très nombreux groupes, possédant chacun son propre système social et linguistique et qui sont maîtres sur leur territoire. Certains groupes ont un système de type matriarcal, d'autres patriarcal. Il n'y a pas un système héréditaire du pouvoir : chacun peut devenir chef en fonction de la force magique qu'il possède et des cadeaux qu'il peut faire aux autres. Mais ces groupes ont des systèmes d'échange entre eux notamment le commerce des haches de pierre et du sel qui met en contact des groupes de régions très éloignées les unes des autres. Cependant, la population dans les villes vit selon un mode de vie proche de celui des Occidentaux.

 

FAUNE ET FLORE

La majeure partie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée est recouverte d'une forêt tropicale très dense qui pousse du niveau de la mer jusqu'à une altitude de 1000 m. La mangrove couvre le littoral. La flore est très riche : par exemple des espèces de cannes à sucre endémiques ont été trouvées dans ces régions.

La faune est nombreuse et variée: cochon sauvage, dingo, variétés locales de kangourous, chauves-souris, petits rongeurs, nombreuses espèces de papillons et d'oiseaux tropicaux (650 espèces) et des reptiles (70 espèces de serpents dont la plupart sont venimeux). On trouve aussi des lézards de toutes tailles, des crocodiles de rivière et d'eau salée. La mer près des côtes est peuplée de divers poissons (plus de 1400 espèces), de crustacés et de tortues. La présence de moustiques porteurs de la malaria et de tiques transmettant une sorte de typhus est à redouter.

 

ÉCONOMIE

La monnaie du pays est le Kina divisé en cent Toea.

L'agriculture est primordiale en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Mais les sols, lessivés par les précipitations sont en général peu fertiles. Les cultures alimentaires les plus représentatives sont la patate douce, le sagoutier, le taro, l'igname et la banane. L'agriculture utilise le modèle mélanésien : cultures sur brûlis et jachères. Ce type d'agriculture est peu rentable car seule une petite surface du territoire est exploitée à un moment donné.

Les cultures commerciales sont le café, le cacao et le coprah, l'huile de palme, le sucre, le caoutchouc, le thé et le pyréthre (un insecticide extrait d'une plante cultivée. dans la province de Enga).

Depuis ces trente dernières années de grandes mines d'or et de cuivre sont exploitées sur Bougainville et sur le continent. Toutefois, les mines de cuivre de Bougainville ont été fermées en 1989, en raison de la pollution qui a provoqué une certaine agitation sur l'île.

Les forêts sont également exploitées pour leur bois.

La pêche est une activité importante quoique artisanale. L'industrie du pays est essentiellement tournée vers l' agro-alimentaire et le textile. Le tourisme est très peu développé.

Les produits d'exportation sont l'or, le cuivre (en baisse après la fermeture des mines de Bougainville), le café, le cacao et le bois de construction.

Le pays importe des machines, des denrées alimentaires et des produits pétroliers. Les pays d'Asie du sud-est mais aussi quelques pays européens et les Etats-Unis sont les principaux fournisseurs de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Une aide extérieure est nécessaire et provient en grande partie de l'Australie qui reste le partenaire privilégié.

Le relief montagneux de la Papouasie-Nouvelle-Guinée empêche la création de voies de transport comme les routes goudronnées qui restent très peu nombreuses. La voie aérienne est le principal moyen d'accès à de nombreuses régions. La compagnie aérienne nationale est la Niugini (lignes nationales et internationales). Port Moresby, la capitale, est le grand port maritime du pays.

 

HISTOIRE

Le peuplement de la Nouvelle-Guinée date d'environ 25 000 ans. L'île a été repérée par le navigateur portugais Antonio d'Abreu en 1511. Le premier à y débarquer a été l'Espagnol Jorge de Menezes en 1526. Les Espagnols ont pris possession de l'île en 1546 et l'ont nommée Novo Guinea, car ils trouvaient que les indigènes ressemblaient à ceux des tribus d'Afrique de l'Ouest. En 1793, la Compagnie des Indes orientales s'est installée dans l'île au nom du Royaume-Uni. En 1828, la Compagnie hollandaise des Indes orientales a pris possession de la moitié ouest. Les Allemands se sont aussi intéressés à l'île. En 1883, le gouvernement du Queensland, en Australie, a annexé le sud-est de la Nouvelle-Guinée au nom de la Grande-Bretagne, afin de freiner les revendications des Allemands. Ceux-ci ont établi un protectorat le 3 novembre 1884 sur la partie nord-est, comprenant tous les territoires qui n'étaient pas sous souveraineté anglaise ou Hollandaise : ils l'ont appelé Kaiser-Wilhems-Land. Trois jours plus tard, le 6 novembre 1884, le Royaume-Uni a instauré un protectorat sur ses possessions de la côte sud-est et les îles de l'est. Les frontières entre les possessions allemandes et anglaises ont été définitivement fixées en 1885. L'Australie s'est vu confier l'administration de ce territoire en 1901. En 1906, la Grande-Bretagne a chargé l'Australie de s'occuper de ce territoire qui a été alors renommé Papua. En 1914, l'Australie a occupé la partie du nord-est de l'île, auparavant sous contrôle allemand, mais ces deux régions ont eu deux administrations différentes. À la fin de la première guerre mondiale, la partie nord-est, par décision de la Société des Nations, est devenue un territoire sous mandat australien, et renommée le Territoire de Nouvelle-Guinée. Durant l'administration australienne, le pays a bénéficié d'une certaine modernisation : système d'éducation, réformes sanitaires, création de plantations de cultures commerciales.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Nouvelle-Guinée a été envahie par le Japon. En 1942, les forces japonaises ont investi une partie de l'île et ont approché de Port Moresby. Elles ont été repoussées par une contre-attaque des États-Unis et de l'Australie à la fin de l'année mais, dans certaines parties de l'île des troupes japonaises sont demeurées jusqu'en septembre 1945.

En 1946, l'Australie a été nommée administrateur de toute la moitié est de la Nouvelle-Guinée. Elle a créé une administration unique pour ces territoires et a poursuivi ses efforts pour développer l'éducation et l'économie. En vue de l'indépendance du pays, des conseils de villages ont été créés en 1950. En 1951, un conseil législatif national a été mis en place, remplacé par une assemblée en 1964.

En 1972, un gouvernement central a été établi. Le 1er décembre 1973 les territoires de Papua et de Nouvelle-Guinée ont formé le nouvel État autonome la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La totale indépendance du pays a été promulguée le 6 septembre 1975.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée est régie par une Constitution datant de 1975. Membre du Commonwealth, son chef d'État est le souverain britannique, représenté par un gouverneur général. Le pouvoir législatif est détenu par le Parlement national à une seule chambre élue pour cinq ans. Le principal organe exécutif est le Conseil exécutif national, responsable devant le parlement et présidé par un Premier ministre. La plus haute instance juridique est la Cour suprême secondée par des tribunaux de district, régionaux et du gouverneur.

Elu en 1975, à l'indépendance, le Premier ministre, Michael T. Somare, chef du Pangu Pati est renversé par un vote de défiance en 1980. Il est remplacé par Sir Julius Chan, chef du parti pour le Progrès du peuple. Depuis, plusieurs gouvernements se sont succédés, dirigés par Michael T. Somare (1982-1985), Julius Chan (1994-1997), Paias Wingti (1985-1988, 1992-1994), Rabbie Namaliu (1988-1992), John Giheno (1997), Bill Skate (1997-1999), Mekere Morauta (1999-2002), Michael T. Somare (2002- ).

Mais dès son indépendance la Papouasie-Nouvelle-Guinée connaît un problème de séparatisme. Une certaine décentralisation (introduction d'un gouvernement de province décentralisé en 1976) a permis de contenir les revendications, mais un mouvement séparatiste réapparaît en 1988 sur Bougainville. A la fin des années quatre-vingts, l'exploitation des gisements de cuivre, découverts dans les années soixante-dix, avait provoqué d'importants dégâts écologiques. En 1989, un mouvement séparatiste, l'Armée révolutionnaire de Bougainville, a lancé une insurrection qui a abouti à la fermeture des mines de cuivre. Les troupes de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont évacué l'île en mars 1990, et l'Armée révolutionnaire a instauré la République indépendante de Bougainville deux mois plus tard. En janvier 1991, un accord de paix a été signé, mais les combats ont repris en octobre 1992 quand le gouvernement central a voulu de nouveau contrôler l'île. Début 1994, les forces de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont pris possession du port, de l'aéroport et de la capitale de Bougainville, Arawa. Une conférence de paix en octobre 1994 a abouti à une trêve, mais les combats ont repris après l'assassinat en 1996 du chef du gouvernement transitoire de Bougainville. En mars 1997, le Premier ministre a été contraint de démissionner sous la pression des événements. En mars 2000, le gouvernement de Papouasie- Nouvelle-Guinée et les séparatistes de l'île Bougainville ont signé un accord qui prévoyait la création d'un gouvernement autonome et un référendum sur l'indépendance de l'île.

En 1999, Sir Mekere est arrivé au pouvoir. Il a mis en oeuvre un plan d'austérité pour réduire la dette extérieure, selon les recommandations du FMI et de la Banque Mondiale, et a mené un programme d'austérité et de réformes. Il a prévu de réduire de moitié les effectifs de la fonction publique y compris l'armée qui a réagi violemment. Il a aussi essayé de lutter contre la corruption. En 2001, il a créé à la demande de l'Australie et dans le cadre de la " Pacific Solution ", un camp pour les immigrés clandestins venus via l'Indonésie, du Moyen Orient en Australie. Ce camp devait fermer ses portes avant la fin 2002.

Lors de la campagne électorale de 2002, cinq candidats se sont présentés dont le chef de l'opposition Sir Michael Somare et le candidat sortant, Sir Mekere Morauta.

Après un vote émaillé d'incidents et des doutes sur la validité des résultats, le parti de M. Somare est arrivé en tête et celui-ci a été chargé de former le nouveau gouvernement. Le premier ministre est Sir Michael SOMARE depuis le 2 août 2002); le vice premier ministere est Don POYLE depuis le 5 juillet 2006.

Dernière en date des privatisations, le 2 août 2002, la société papoue chargée des télécommunications PNG Telikom a été privatisée. Elle a été rachetée par un groupe fidjien.

L'économie de la PNG reste fragile (troubles d'août 2002 dans les mines d'or de Bougainville) et dépend en grande partie de l'aide extérieure surtout de l'Australie qui encourage le gouvernement à continuer les réformes de M. Mekere, à rétablir le calme dans le pays et à continuer à garder les "réfugiés" en contrepartie de son aide.

 

Dates importantes :

16 janv. 1880 - 1882? Charles-Marie-Bonaventure du Breuil, marquis de Rays (1840? - 18..) établit à Port-Breton en Nouvelle-Irlande une colonie appelée Colonie de la Nouvelle France, abandonnée en 1880 ou 1881.

3 avr. 1883 l'état du Queensland (Australie) annexe la côte sud-est.

2 juil. 1883 le bureau des affaires coloniales anglais désavoue l'annexation faite par le Queensland.

3 nov. 1884 l'Allemagne proclame un protectorat sur le Nord-Est de la Nouvelle Guinée. (terre de l'empereur Guillaume/Nouvelle-Guinée Allemande)

17 mai 1885 - 1899 administration par la Compagnie Allemande de Nouvelle-Guinée (Deutsche Neu-Guinea Compagnie).

6 nov. 1884 les anglais proclame un protectorat sur le Sud-Est de la Nouvelle-Guinée (British New Guinea territory).

1886 création de la colonie anglaise de Nouvelle-Guinée.

1 sept. 1906 la Nouvelle-Guinée Britannique passe sous le contrôle de l'Australie et devient le territoire de Papouasie (Territory of Papua).

26 sept. 1914 l'Australie occupe l'archipel des îles Bismarck.

11 nov. 1914 l'Australie occupe la Nouvelle-Guinée Allemande.

17 déc. 1920 l'Australie obtient un mandat de la Ligue des Nations sur la Nouvelle-Guinée Allemande

21 janv. 1942 - août 1944 les forces japonaises occupent la Nouvelle-Guinée et une partie de la Papouasie.

10 avr. 1942 crétion du territoire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée sous administration australienne

1944 - 31 oct. 1945 occupation par l'armée américaine du Nord-Est de la Nouvelle-Guinée, l'administration civile restant australienne.

8 déc. 1946 mandat des Nations Unies accordé à l'Australie sur le Nord-est de la Nouvelle-Guinée.

1 juil. 1971 début du processus d'indépendance pour le territoire de Papouasia-Nouvelle-Guinée.

16 sept 1975 proclamation de l'indépendance sous le nom d'état indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG)

1 sept. 1975 - 9 août 1976 Secession de Bougainville qui devient la Republique des Salomon du Nord (Republic of North Solomons)

qui n'est pas reconnue.

9 août 1976 retour de Bougainville dans la Papouasie-Nouvelle-Guinée avec une autonomie accrue (Province des Salomon du Nord)

(province of North Solomons).

1988 - 1998 renaissance du mouvement séparatiste à Bougainville.

1990 autonomie de Bougainville abolie par la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

17 mai 1990 - 22 Jan 1998 la République de Bougainville déclare son indépendance

avr. 1995 un Gouvernement de Transition est établi à Bougainville

1 janv 1999 le Gouvernement de Transition est remplacé par un Gouvernement de Réconciliation.

mars 2000 signature entre le gouvernement de Papouasie- Nouvelle-Guinée et les séparatistes de l'île Bougainville d' un accord prévoyant la

création d'un gouvernement autonome et un référendum sur l'indépendance de l'île.

27 mars2002 autonomie de Bougainville garantie par la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

15 juin 2005 un gouvernement autonome est établi à Bougainville.

 

 

 

 

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Les îles SALOMON : présentation cartes

DESCRIPTION

Les Îles Salomon sont un archipel composé d'îles alignées sur près de 1500 km du nord-ouest au sud-est, situées à l'est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les îles et les îlots s'étendent sur une superficie maritime d'environ 645 0000 km², la surface des terres émergées étant d'environ 28 900 km². Il comprend des grandes îles: Choiseul, Santa Isabel, Guadalcanal, Malaita et Makira (San Cristobal), Vella Lavella, le groupe de Nouvelle-Géorgie, l'archipel de Santa Cruz (le plus oriental), les îles Florida, le petit archipel des Russel, ainsi qu'une multitude de petites îles (Ontong Java, Rennell etc.) . La plus importante est Guadalcanal où se situe la capitale Honiara.

Les grandes îles sont montagneuses, montagnes d'origine volcanique densément boisées. Les autres îles sont des atolls ou des récifs coralliens. Le plus haut sommet de l'archipel est le Mount Popomanaseu (2 331 m), situé près du littoral méridional de l'île de Guadalcanal. Les côtes des îles Salomon sont fortement découpées et abritent des hauts-fonds et des fosses océaniques très profondes (fosse de Torres : - 9160 m).

Le climat des îles Salomon est de type équatorial chaud et humide (26 à 27 ° en moyenne), sans saison marquée et avec de fortes précipitations (plus de 3 000 mm par an).

 

POPULATION

Ces îles sont peuplées d'environ 400 000 habitants dont 95% sont d'origine mélanésienne, les autres étant des Micronésiens, des Chinois, des Polynésiens (surtout sur les atoll de l'archipel) et des Européens. Les îles de Guadalcanal et de Malaita sont les plus peuplées (55% de la population), la région de Honiara, la capitale, concentre 10 % de la population. La population est jeune : en 1998, 55%de ses habitants avaient moins de 15 ans.

La langue officielle est l'anglais et l'anglais pidgin est la langue véhiculaire. Mais l'archipel compte près de 90 langues autochtones dont certaines sont en voie d'extinction.

La religion chrétienne est celle de 95% des Salomonais

 

FAUNE ET FLORE

Ces îles, surtout les plus grandes, ont une végétation très riche (plus de 4500 variétés de plantes dont environ 250 orchidées). L'intérieur des terres est recouvert par des forêts vierges très denses.

La plupart des plantations et la culture de plantes vivrières sont localisées uniquement sur la côte. Des mangroves très denses se sont formées dans les estuaires des fleuves.

Le monde animal est beaucoup plus varié que dans les autres archipels d'Océanie : mammifères comme l'opossum mais aussi reptiles comme le scinque, l'iguane, 7 espèces de serpents dont 4 venimeuses, 2 espèces de crocodiles dont l'une est dangereuse et vit dans l'eau salée, mais aussi d'innombrables espèces d'insectes (dont 150 variétés de papillons) et plus de 300 espèces d'oiseaux dont plus de 40 sont endémiques. Nombreuses variétés de poissons également.

Du fait de la richesse de la faune et de la flore, le gouvernement tente de nombreux efforts de préservation de l'environnement : lutte contre la déforestation, la pollution des rivières, la pêche intensive, actions pour la protection des espèces menacées, création de réserves marines, le tout avec le soutien financier du WWF (World Wildlife Fund) pour préserver les "écorégions" (écosystèmes relativement étendus avec une grande diversité biologique) qui existent aux îles Salomon.

 

ECONOMIE

Environ 80% de la population ne vit que des produits locaux (cultures traditionnelles mélanésiennes comme le taro, l'igname, la banane, mais aussi des cultures " importées " comme la patate douce et le manioc). Des cocoteraies, des plantations de cacaoyers et de riz ont été développées dans un but commercial.

Le principal produit exporté est surtout le poisson, congelé et mis en boîte localement. Les autres produits exportés, mais en voie de diminution, sont l'huile de palme, le copra, le bois, le riz et le cacao.

Les îles possèdent aussi des gisements de bauxite (à Rennell Island), des phosphates (atoll de Bellona), également un peu d'or et d'argent. Mais ces gisements ne sont pas industriellement exploités. Un gisement de nickel situé sur l'île de San Jorge (province de Santa Isabel) devrait être exploité par une société australienne en 2003.

Une petite industrie existe, tournant surtout autour du poisson (congélation et conserveries) mais aussi construction navale et textile, sans parler de l'artisanat (bois sculptés, bijoux en coquillage etc..).

Le développement du tourisme stagne et l'insécurité actuelle n'est pas propice à relancer l'activité touristique.

Le pays vit beaucoup de l'aide extérieure provenant actuellement surtout de l'Australie. Les gouvernements ont cherché à développer ces îles selon les idées du " Melanesian Way " et d'un nationalisme culturel. Par exemple, la majorité des terres est placée sous le droit coutumier mélanésien . Les projets de développement peuvent en être ralentis comme peuvent être découragés les investissements étrangers. Ainsi, la compagnie australienne qui doit exploiter le nickel de l'île San Jorge a dû d'abord négocier une association avec un groupe de propriétaires traditionnels pour une durée d'exploitation de 50 ans avant de demander une licence d'exploitation au ministre salomonais des mines. Egalement, en juillet 2002 les habitants de Honiara ont été privés d'eau courante pendant un mois à cause du conflit qui opposait la compagnie des eaux aux propriétaires coutumiers de la zone où est situé le site de pompage. Le "Melanesian Way" peut dons être donc un frein au développement économique de ces îles.

Malgré une certaine politique de décentralisation, les inégalités régionales semblent s'accroître entre l'île centrale de Guadalcanal et les autres îles, ce qui est à l'origine des troubles actuels.

 

HISTOIRE

L'histoire de ces îles est riche. Des découvertes dans des grottes de Guadalcanal indiquent que l'île était déjà habitée il y a plus de 6000 ans. Des Polynésiens ont amené la culture Lapita il y a plus de 3500 ans dans une des îles de l'ouest, l'île Tikopia.

Le premier Européen a été l'Espagnol Alvaro de Mendaña de Neyra, à la recherche d'une mythique " île aurifère du roi Salomon " décrite par la tradition inca, et qui a accosté en 1568 dans l'île de Santa Isabel, puis a exploré les autres îles.

Il a fallu attendre 1616 pour que les Hollandais Schouten et Le Maire puis 1643 Tasman approchent du nord des îles Salomon. Au XVIIème siècle, les Anglais et les Français (Carteret, Bougainville, Surville, Shortland et bien d'autres) ont établi une cartographie assez complète de ces îles.

La Perouse parti de Botany Bay en 1788 a fait naufrage prés de l'île de Vanikoro. Les restes de "l'Astrolabe " ont été découverts par Dumont d'Urville en 1828 et ceux de " la Boussole " par Reece Discombe en 1962.

A partir du milieu du XIXème siècle, des marchands de bois de santal puis des baleiniers ont accosté dans ces îles suivis de savants botanistes et de divers commerçants.

Le développement du christianisme n'a vraiment commencé qu'en 1875.

L'arrivée des Européens a été la cause de maladies nouvelles dans ces îles, ce qui a entraîné la mort d'une partie de la population. Par ailleurs, entre 1870 et 1911, environ 19 000 habitants ont été envoyés, plus ou moins de force, en Australie et 10 000 à Fidji dans des plantations de canne à sucre.

En 1866, les Allemands et les Anglais se sont partagés ces îles : celles du Nord ont été réservées aux Allemands (protectorat allemand en 1885), celles du Sud aux Anglais. ( protectorat anglais en 1893, 1898 et 1899). En 1900, les Allemands ayant " échangé " leurs droits sur les îles du Nord au profit de droits sur les Samoa Occidentales détenues par les Anglais, le protectorat anglais s'est établi sur les îles de Choiseul, Santa Isabel, les îles au sud et au sud-est de Bougainville et à l'atoll de Ontong Java.

En 1905, il a été décidé d'ouvrir les Salomon au commerce et des sociétés de plantations de cocoteraies se sont implantées, comme la Lever's Pacific Plantations Ltd. qui, en 1940, possédait 8000 hectares de plantations. Une période de calme a permis un lent développement de ces activités jusqu'en 1941.

L'entrée en guerre des Japonais dans le Pacifique a provoqué l'évacuation de la population blanche vers l'Australie. Suivant leur politique de développement de leur " grande sphère de co-prospérité ", les Japonais ont envahi les pays du sud-est asiatique et dans leur tentative de débarquer sur les côtes nord de l'Australie, ils ont établi des bases dans les îles les plus grandes des Salomon. avr.ès la bataille de la Mer de Corail, les alliés ont vu l'importance stratégique des Salomon dans leur défense de l'Australie. Les Américains ont décidé de s'implanter sur Guadalcanal. Si le débarquement n'a guère posé de problème et si la prise de l'aéroport et des installations voisines a été rapide, la contre-attaque japonaise a été puissante et a bloqué l'avance des Américains pendant près de 6 mois. A côté de dures batailles terrestres, les Américains ont subi de lourdes pertes maritimes lors de la bataille navale de Savo, une île près de Guadalcanal. C'est depuis cette époque que le détroit entre Guadalcanal et les îles Nggela s'appelle Iron Bottom Sound (détroit au fond pavé d'acier). Une fois Guadalcanal conquise, les Américains, suivant la tactique du "saut de mouton" (consistant à prendre les points stratégiques d'un archipel, avant de passer à un autre) ont neutralisé et laissé de côté ("By-pass ") les autres îles (Choiseul et les Shortlands) occupées par les Japonais dont les garnisons, coupées de la mère patrie, ont survécu péniblement jusqu'à la fin de la guerre en 1945.

Quand les autorités administratives civiles sont revenues aux Salomon, elles ont trouvé l'ancienne capitale Tulagi qui était sur un îlot au large de Florida, complètement détruite. Il a été décidé d'établir une nouvelle capitale à Honiara, sur la côte nord de Guadalcanal, en utilisant l'aéroport et les installations laissées par les Américains.

Un des principaux résultats de la guerre a été l'émergence en 1946 et jusque vers 1950, d'un mouvement connu sous le nom de " Marching Rule ", déformation anglaise de " masina " (fraternité) proche du culte du Cargo (croyance millénariste selon laquelle arrivera un jour un navire chargé de biens matériels - voir aussi "le culte du Cargo" dans le cours sur le Vanuatu) mais aussi considéré comme un mouvement nationaliste. Ce mouvement prônait la dictature de quelques chefs fortement anti-européens, et la défiance la plus grande à l'encontre des autorités anglaises. Il y a eu de nombreux troubles, surtout à Malaita, jusqu'à l'emprisonnement des principaux chefs du mouvement en 1948.

D'autres mouvements contestataires sont partis des missions chrétiennes comme celui de Silas Eto appelé Holy Mama dans les années 1960. De la fin de la guerre jusque dans les années 1970, l'administration britannique a assoupli sa manière de gouverner et a préparé graduellement l'indépendance. En 1970, une constitution a mis en place un conseil du gouvernement qui a siégé pour la première fois en 1971. Une nouvelle constitution a été adoptée en avril 1974 qui a instauré le poste de premier ministre, ayant le droit de choisir son propre cabinet. En 1975, le nom de Solomon Islands (les îles Salomon ou les Salomon) a été adopté à la place de celui de British Solomon Islands Protectorate (Protectorat anglais des îles Salomon). Le 7 juillet 1978, l'indépendance a été proclamée. En 1988, les Salomon ont rejoint la Papouasie Nouvelle-Guinée et le Vanuatu pour former une alliance chargée d'aider la Nouvelle-Calédonie dans sa lutte pour l'indépendance. Mais en 1992, les Salomon ont pris leurs distances vis à vis de la PNG à cause d'incidents ayant eu lieu sur les îles Shortland. En effet, les troupes de la PNG ont débarqué sur les Shortland à la poursuite des rebelles qui avaient déclenché les troubles sur Bougainville (voir cours sur la Papouasie-Nouvelle-Guinée). Ces rebelles avaient de la famille sur les Shortland car les habitants des Shortland et de Bougainville sont très proches. En 1993 de nouveaux incidents ont eu lieu et ont amené la création aux Salomon d'une force para-militaire indépendante des forces de police salomonaises. Aux élections de 1997, Bartholomew Ulufa'alu a été élu sur un programme de restructuration de l'économie et de lutte contre la corruption et les dysfonctionnements qui avaient provoqué la chute de son prédécesseur Solomon "Solo" Mamaloni, également accusé par l'Australie d'avoir acheté des armes aux Américains pour les fournir aux rebelles de Bougainville. Le 5 juin 2000, le premier ministre Bartholomew Ulufa'alu a été pris en otage par des putschistes à Honiara. La tentative de coup d'état a été menée par des rebelles du MEF (Malatai Eagle Forces : Forces de l'Aigle de Malaita). Le MEF est en lutte contre le Mouvement de Libération d'Isatabu (nom mélanésien de Guadalcanal). Ce mouvement de libération s'est attaqué aux communautés originaires de Malaita installées à Guadalcanal. Après de violents affrontements, les milices des deux mouvements ont conclu une trêve le 10 juin mais restent fortement armées. Le premier ministre a démissionné le 14 juin. Un comité chargé de négocier un accord de paix a été mis en place et a décidé de réunir le Parlement le 28 juin pour désigner un nouveau premier ministre capable d'apaiser les tensions. Du fait de la situation trouble qui dure depuis plusieurs années et qui a fait 20 000 réfugiés et plus de 60 morts, le gouvernement des îles Salomon se débat dans une crise financière qui ne lui permet plus de payer régulièrement ses fonctionnaires. A la fin de l'année 2001, le gouverneur de la Banque Centrale salomonaise déclarait publiquement que son pays était "au bord de la faillite". En décembre 2001, les élections ont eu lieu. Le 30 juillet 2002, le Premier Ministre Sir Allen Kemakeza a procédé à un remaniement de son gouvernement. En août 2002, un mouvement de grève motivé par des revendications salariales des fonctionnaires de l'aviation civile, des douanes, de l'immigration auquel s'est joint celui des fonctionnaires enseignants, infirmiers et magistrats qui n'avaient pas été payés pendant plusieurs semaines a bloqué l'économie du pays. Malgré la présence de la RAMSI (mission d'assistance régionale pour les îles Salomon - Regional Assistance Mission for Solomon Islands) l'ordre n'est pas rétabli aux îles Salomon après cinq années de guerre civile (depuis juillet 2003). L'intervention du Secrétariat du Forum des îles du Pacifique, commanditaire de la RAMSI, est placée dans le cadre de la déclaration de Biketawa (intervention dans un pays membre confronté à des troubles de type insurrectionnel) et a permis l'envoi de policiers et soldats australiens, néo-zélandais, fidjiens et papous aux îles Salomon. la situation était encore critique, fin juin 2007, tant sur le plan économique que politique.

Le premier ministre Snyder RINI, élu le 18 avril 2006 démissionne le 26 avril avant le vote d'une motion de censure au Parlement. Manasseh SOGAVARE est élu premier ministre le 4 Mai 2006 .

 

 

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LE VANUATU : présentation cartes

 

DESCRIPTION

 

Le Vanuatu, autrefois nommé Nouvelles Hébrides, est situé à 2500 km de Sydney, 2000 km d'Auckland et 800 km de Fidji. Le Vanuatu (nom qui signifie " la terre éternelle ") est composé de 83 îles qui s'étirent sur un axe nord-sud de 1.300 km, depuis les îles Torres situées au sud des îles Santa Cruz (dans les Salomon) jusqu'aux îles Matthew et Hunter (également revendiquées par la France comme faisant partie de la Nouvelle-Calédonie) situées à 400 km au nord est de la Nouvelle-Calédonie. Cet ensemble forme trois groupes d'îles : les îles Torres et Banks dans le Nord, le groupe central en forme de Y avec à l'ouest les îles d' Espiritu Santo, de Malekula (Mallicolo), à l'est les îles de Maiwo, d'Aragh (Pentecôte), d'Ambrym, d'Epi et d'Efate (Vaté), et au sud, les îles Tafea avec Erromango, Tanna, Aniwa, Futuna, et Anatom (Aneityum). L'ensemble couvre environ 12 189 km² mais les 12 plus grandes îles constituent 93% de la surface totale. Espiritu Santo et Mallicolo (Malekula) font à elles seules, près de la moitié de la surface du Vanuatu.

Les îles sont souvent montagneuses avec une étroite plaine côtière. Néanmoins, on trouve tous les types de relief : montagnes, hauts plateaux, collines, bas plateaux, plates-formes côtières et récifs coralliens près des côtes. Le point culminant est le Tabwemasana (1877 m). Le sol est globalement composé de cendres et de corail. En effet ce sont les volcans qui ont fait émerger ces terres de l'océan, puis la remontée des plaques tectoniques a crée des plateaux calcaires. Le Vanuatu est un des pays de la zone Pacifique à avoir le plus de volcans en activité (surtout dans les îles d'Ambrym, de Lopevi et de Tanna). Il est en effet situé sur l'arc volcanique qui part de la Nouvelle-Zélande et remonte jusqu'à la Nouvelle-Guinée, c'est à dire sur le bord de la plaque tectonique dite du Pacifique, proche de la fosse des Nouvelles Hébrides, profonde de 8000 m. C'est l'endroit où la plaque indo-australienne glisse sous la plaque du Pacifique. Cela explique pourquoi les îles se déplacent de 10 cm par an en direction du nord-ouest, déplacement accompagné de tremblements de terre et d'éruptions volcaniques.

Le climat, chaud et humide, tropical dans le nord, sub-tropical dans le insalubre (risque de paludisme sur toutes les îles). La température moyenne varie de 27° à 30° selon les saisons, les variations au cours d'une même journée pouvant aller de 8 à 9°. Le taux d'humidité varie de 72 à 83% selon la saison. La quantité de pluie par an varie de 2000 à 4000 mm selon les îles. La saison chaude avec les pluies se situe de novembre à avril. Les vents du sud-est soufflent tout au long de l'année et rendent le climat supportable mais ils sont plus forts d'avril à octobre. Pendant la saison humide, il y a des cyclones ou des tempêtes tropicales. Le Vanuatu est un des pays du Pacifique Sud le plus touché par les cyclones, en moyenne un à deux par an (une trentaine ces quinze dernières années). Les îles du Sud sont moins touchées et reçoivent moins de pluie que celles situées au nord d'Efate (Vaté).

 

POPULATION

 

La population qui était d'environ 1 000 000 d'habitants en 1800 a été décimée par le blackbirding (sorte de traite des indigènes) et par les maladies apportées par les occidentaux. Elle était tombée à 45 000 habitants en 1935. En 2002 elle est estimée à environ 200 000 habitants, avec un taux de croissance de 1,66% et une espérance de vie d'environ 61 ans.

Les habitants se nomment les Ni-Vanuatu. La population est composée à 98% de Mélanésiens indigènes, les 2% restant étant composés de Français, de Vietnamiens, de Chinois et d'autres insulaires du Pacifique.

Si trois langues sont officielles, le français, l'anglais, le Bichlamar (sorte de pidgin), il existe plus de 100 dialectes locaux. La moitié de la population environ sait lire et écrire.

Les religions sont nombreuses : on compte environ 37% de presbytériens, 15% d'anglicans, 14% de catholiques, 8% d'adeptes aux croyances pré-chrétiennes, 6% d'adventistes du 7ème jour, 4% d'adeptes de l'Église du Christ et 16% de divers y compris les pratiquants du culte du Cargo de Jon Frum.

Les habitants vivent en villages et 65% de la population pratique l'agriculture. La capitale Port Vila est située sur l'île d'Efate (Vaté). L'autre grande ville est Luganville sur Espiritu Santo qui est l'île la plus peuplée. Les îles sont en général peu peuplées voire inhabitées. La population de certaines comme Mallicolo (Malekula) ou Ambrym est restée très traditionnelle surtout dans les régions peu accessibles. L'île de Pentecôte est réputée pour ses sauteurs " à l'élastique " ici, des lianes humides, et qui sautent à partir de hautes plate-formes en bois.

 

Le culte du cargo

Le Vanuatu (et en particulier l'île de Tanna) a été le point de départ du culte du cargo. Les habitants de l'île de Tanna ont été presbytériens jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Un peu avant la guerre, un mouvement pour rétablir la coutume (Kastom) et les valeurs traditionnelles est apparu dans le sud de l'île. Il s'est même développé la croyance que les Blancs étaient incapables de fabriquer toutes les merveilles qu'ils voyaient; il devait y avoir un dieu pourvoyeur de richesses que les hommes à peau blanche avaient su se concilier. Mais c'est l'arrivée des Américains qui déclencha le phénomène dit du " culte du cargo ". En 1942, un millier d'hommes de Tanna ont été envoyés à Efate (Vaté) pour travailler à la base américaine. Ils ont été impressionnés par les grandes quantités de matériel et d'approvisionnement divers mais aussi par le fait qu'il y avait des soldats à la peau noire. Et cela a donné une nouvelle signification à leur mouvement religieux renaissant. Le mythe d'une sorte de héros qui traverserait la mer pour apporter aux hommes à peau noire, des richesses à profusion a été crée : John from America pour certains et pour d'autres tout simplement Jon Frum, qui représentait une sorte de nouveau Messie, une réincarnation de Dieu pour les îles du Pacifique (comme Jésus est une réincarnation de Dieu pour les Chrétiens). Comme signe de reconnaissance, les membres de cette nouvelle religion arboraient toujours la croix, non plus celle des missionnaires mais la croix rouge qu'ils avaient vue sur les ambulances militaires à Efate. D'ailleurs, aujourd'hui encore, on trouve dans de nombreux villages de petites croix rouges entourées de barrières en bois. Les prêtres et les prophètes de ce culte étaient appelés " messagers " et ils prophétisaient le retour d'avions et de navires chargés de milliers de biens qui arriveraient en même temps que Jon Frum. Ils ont construit des pistes d'atterrissage et même des tours en bois, imitations des tours radio américaines, pour que Jon Frum puisse s'adresser à son peuple. Les partisans de ce mouvement ont même déclaré que l'on pouvait se débarrasser de son argent, tuer ses cochons, laisser son jardin en friche, car Jon Frum allait venir et les inonder de richesses. Ne le voyant pas revenir, les adeptes de ce culte en sont arrivés à rendre responsables les missionnaires et le gouvernement et il y a eu des troubles. Malgré l'arrestation et le jugement à Port Vila des dirigeants, le mouvement a continué à faire de nouveaux adeptes. Le culte du cargo a eu son apogée dans les années 50 quand en 1957, un drapeau américain a été hissé en haut d'un mat à Sulphur Bay (île de Tanna) et la nouvelle religion officiellement annoncée au monde entier avec chants et danses dont certaines étaient des imitations des parades de l'armée américaine. Ce culte qui rejetait l'influence du colonisateur et voulait revenir à la coutume mais avec les richesses occidentales a été une des composantes de la lutte pour l'indépendance. Comme l'expliquait un ancien ministre de la santé du Vanuatu : " Jon Frum a été le premier héros du mouvement pour l'indépendance. Ses partisans ont été les premiers à s'élever contre la loi coloniale. Le message de John Frum était que nous devions retourner à la coutume pour garder notre identité. "

 

FAUNE ET FLORE

 

Une forêt tropicale dense est partout présente, les régions plus sèches sont couvertes de savanes boisées avec teck, bois de rose et gaïac. Hibiscus et frangipaniers sont communs. La principale curiosité botanique du Vanuatu est le banyan géant (nabangas) qui se retrouve souvent dans les villages où il forme le point de rencontre ou marque la zone de danse. Ces arbres se développent en étouffant les autres végétaux avec leurs racines multiples. Ils forment de véritables labyrinthes et sont sur terre un des plus grands organismes vivants. Les fougères arborescentes poussent sur les pentes. Nommées namwele elles ont une grande importance dans la culture des gens du pays qui en utilisent également le bois pour leurs sculptures. Sur l'île d'Erromango, on trouve des forêts de Kauri.

Les récifs sont très riches en poissons de toutes sortes. Les requins tigres ne sont pas rares dans le passage entre Ambrym et Mollicolo (Malekula). Le Vanuatu est la limite est de l'habitat des dugongs (ou vaches marines) inoffensifs mais imposants mammifères herbivores marins proches du lamantin.

La plupart des espèces animales ont été importées (chats, chiens, bovins chevaux, cochons). Seules quelques chauve souris et roussettes comme la roussette blanche sont endémiques. Les reptiles sont nombreux : lézards, serpents venimeux ou inoffensifs comme le boa du Pacifique. Quelques crocodiles d'eau salée se trouvent de temps en temps dans les îles du Nord, probablement amenés des Salomon par les cyclones. Les oiseaux sont nombreux : 121 espèces dont 32 d'oiseaux de mer. Certaines sont endémiques comme le namalao sorte de volaille de la famille des mégapodes.

Bien qu'introduit par l'homme, le cochon est maintenant considéré comme indigène. Il a une grande valeur pour les insulaires. Leurs propriétaires leur arrachent les canines supérieures ce qui fait pousser les canines inférieures : celles-ci arrivent à se recourber pour former des défenses en cercle presque complet qui ont alors une grande valeur marchande.

ECONOMIE

L'économie est basée essentiellement sur une agriculture favorisée par les sols volcaniques fertiles et qui fait vivre 65% de la population. Maïs, taros, ignames sont cultivés pour la consommation locale, tabac, café, kava, cacao et cocotiers pour l'exportation. Il y a également une production de miel, de vanille, de poivre, de gingembre, de papayes, de mangues et dérivés sous forme de marmelade, chutney, mais aussi de bœuf en conserve, de bœuf fumé, de beurre, de lait provenant d'une activité d'élevage de bovins. Les produits agricoles, surtout le coprah provenant des plantations de cocotiers, l'élevage et un peu de bois de charpente représentent la plus grande part des exportations du Vanuatu.

La pêche reste une activité non négligeable encadrée par une planification de l'Etat (Fisheries Act de 1982). Le droit de pêche est également accordé aux étrangers moyennant l'achat d'une licence.

Les gisements miniers (manganèse) sont peu importants.

Une industrie légère pourvoit uniquement aux besoins locaux.

Le tourisme se développe doucement, malgré le risque de malaria. Il propose aux Australiens et aux Néo-Zélandais qui sont les touristes les plus nombreux, des îles au paysage et au peuplement restés relativement non touchés par la civilisation occidentale. Des volcans en activité comme le mont Yasur peuvent être approchés et offrent un spectacle grandiose. Sont également présents tous les attraits de la plongée sous-marine avec en plus la visite d'un transport de troupes américain coulé en eau peu profonde pendant la Seconde Guerre mondiale, le President Coolidge.

Depuis les années 70 et surtout depuis 1993, le secteur financier et bancaire (dit offshore) est une des plus importantes sources de revenus avec le tourisme. La législation du Vanuatu est en effet une des plus souples du monde en ce qui concerne les transactions financières et le commerce international. Cela inquiète les Etats-Unis et l'Union Européenne (qui accusent le Vanuatu de participer au blanchiment d'argent). Le Vanuatu encourage le développement de transactions commerciales par Internet pour les entreprises intéressées par l'absence de taxes, ce qui crée une sorte de zone franche pour le commerce par Internet (du moins pour tout ce qui peut être transmis par informatique : musique, films, logiciels et bien sûr toutes les transactions financières). Cela permet la vente de licences autorisant ce commerce ce qui est une source non négligeable de revenus pour le pays.

La vente de terrains aux étrangers, présentée comme un bon investissement en raison des possibilités de développement du pays, est également une source de rentrées de fonds ainsi que la vente de pavillons de complaisance pour la marine marchande. La vente de permis de résidence et de permis de travail sont aussi une source de revenus pour l'Etat. Une part importante des rentrées monétaires du pays vient aussi des diverses petites taxes sur de nombreuses activités (hôtellerie, casinos et jeu divers, droits d'enregistrement annuel pour les entreprises, taxe sur les transfert de capitaux, droit de timbrage etc.)

Ce sont des entreprises françaises qui gèrent le développement de l'alimentation en eau potable et en électricité (Sté Lyonnaise des eaux) et le téléphone (France Télécom).

Les routes sont pour la plupart des pistes construites par les Américains pendant la Seconde Guerre mondiale et sont plus ou moins bien entretenues. Les seules routes goudronnées sont aux abords des deux grandes villes, Port Vila et Luganville qui sont aussi les deux ports principaux du Vanuatu, ports en eaux profondes, équipés pour accueillir tous les navires.

Le pays possède deux grands aéroports (Bauerfield près de Port Vila et Pekoa sur l'île d'Espiritu Santo). Il y a également une trentaine de petits aéroports sur les différentes îles. Le trafic aérien est assuré par deux compagnies aériennes Vanair pour les lignes intérieures et Air Vanuatu pour les liaisons internationales, ainsi que par des compagnies australiennes, néo-zélandaises et néo-calédoniennes.

L'économie du pays se trouve pénalisée par la faiblesse de ses exportations, le poids de ses importations, la grande distance entre les différentes îles et les catastrophes naturelles (éruptions volcaniques, tremblements de terre, raz de marée, cyclones et tempêtes tropicales) qui ravagent très régulièrement ces îles (tremblement de terre majeur suivi de raz de marée en novembre 1999 à Pentecôte et en janvier 2002 à Port Vila). Les principales sources de revenus sont le tourisme, la vente de licences diverses et le secteur financier et bancaire offshore. L'instabilité politique due en partie au passé colonial (condominium franco-anglais) n'est pas un facteur favorisant pour l'économie. Tout cela explique pourquoi le produit national brut a augmenté de moins de 3% en moyenne ces dix dernières années. Depuis 1997, le gouvernement sous la pression des pays étrangers qui lui apportent leur aide financière, cherche à restructurer le secteur public et à développer les investissements étrangers. Le déficit budgétaire chronique est comblé par les aides extérieures provenant surtout de l'Australie, de la France, des Etats-Unis, de la Nouvelle-Zélande et du Japon.

La monnaie du pays est le Vatu en abrégé VUV.

 

HISTOIRE

 

On pense que les premiers occupants sont arrivés sur l'île de Malo (au sud d'Espirito Santo) vers 3500 avant JC, venant des îles Salomon et de la Nouvelle-Guinée suivis par une deuxième vague environ 700 ans avant JC. En 1605, le capitaine espagnol Quiros a découvert ces îles qu'il a nommées " Terra Australis del Espiritu Santo " car il croyait avoir découvert tout un continent. L'île sur laquelle il a débarqué porte le nom d'Espiritu Santo. En 1768, Bougainville a été le deuxième Européen à visiter l'archipel. Il a débarqué sur les îles de Aoba, Pentecôte et Maewo qu'il a appelées les Cyclades. En 1774, le capitaine Cook a exploré l'archipel du nord au sud, cartographié et donné un nom aux différentes îles. C'est lui qui a renommé l'archipel Nouvelles Hébrides. Les visiteurs suivants ont été les trafiquants de bois de santal qui sont arrivés en 1825. Les premiers missionnaires de la London Missionary Society qui ont débarqué en 1839 à Erromango ont été aussitôt massacrés. Il a fallu plusieurs décennies avant que des missions puissent être établies sur tout l'archipel. Dès 1864, des indigènes (plus de 50.000) ont été "recrutés" par force ou par ruse pour aller travailler dans les plantations de canne à sucre du Queensland en Australie, et à Fidji. Cette pratique (blackbirding) n'a vraiment pris fin qu'en 1904 quand les survivants ont été rapatriés dans leurs îles.

La France a annexé les Nouvelles Hébrides en 1885. Mais en 1887, à la demande des méthodistes australiens, l'Angleterre a engagé des pourparlers avec la France : il a été créée une administration commune gérée par une commission mixte d'officiers de marine français et anglais. Ce système a débouché en octobre 1906 sur un régime de "condominium " (administration conjointe de la France et de l'Angleterre) pour protéger les intérêts de leurs citoyens respectifs. Ce système de gouvernement reposait sur une dualité complète ( deux hauts commissaires , le français résidant en Nouvelle-Calédonie, l'anglais à Fidji puis dans les îles Salomon, deux services publics, deux cours de justice et deux forces de police). Chaque ressortissant dépendait de la juridiction de sa nationalité, chaque indigène pouvait opter pour la nationalité française ou anglaise. S'il n'optait pour aucune des deux nationalités, des lois faites conjointement par les Anglais et les Français s'appliquaient à lui ainsi qu'aux autres résidents de nationalité autre que française ou anglaise (Protocole de 1914 proclamé officiellement en 1923). Durant la Seconde Guerre mondiale, les Nouvelles Hébrides sont passées aux forces françaises libres en 1940 et en 1942. Les Américains ont construit d'importantes bases militaires sur les îles de Santo et d'Efate. En se retirant en 1945, ils ont détruit tout le matériel trop coûteux à rapatrier en l'immergeant dans la mer en un endroit nommé depuis " Million Dollar Point ". En 1970 de profondes divergences sont apparues entre les partis pro-français et les partis anglophones nationalistes. En réponse à ces mouvements croissants pour l'indépendance, une Assemblée Représentative élue a été mise en place en 1975. En 1977, le Vanua'aka Party a commencé à demander l'indépendance. En 1979, un anglophone, le père Walter Lini a été élu au poste de Chief minister (premier ministre). Suite à quoi, les îles francophiles de Santo et de Tanna ont fait sécession et se sont déclarées indépendantes. En effet, sous l'impulsion de Jimmy Stevens, personnage politique charismatique mi-tongien, mi-écossais ayant une large audience sur Espiritu Santo, un nouveau parti , le parti Nagriamel a vu le jour. Ce parti a affiché sa défiance vis à vis du Vanua'aku Party, majoritairement composé de fonctionnaires anglais et de membres du clergé protestant. En retour, le Vanua'aku Party s'est mis à considérer Jimmy Stevens et son Nagriamel Party comme de dangereux partisans du culte du Cargo. Stevens avait d'ailleurs commencé une réforme agraire et un retour aux traditions. Il avait même envoyé aux Nations Unies une pétition pour demander l'interdiction de vente de terres à à des compagnies étrangères essentiellement américaines. Stevens s'est déclaré lui-même "Président Moli Stevens", a décrété la création de la république de Vemarana sur Espiritu Santo et a chassé de l'île les partisans du Vanua'aka Party. Ce dernier souhaitait pour Espiritu Santo le même statut que l'île de Mayotte dans l'océan indien lors de l'indépendance des Commores c'est à dire non pas une indépendance mais plutôt une interdépendance : une grande autonomie tout en restant dans la sphère d'influence de la France. Le premier ministre Walter Lini a répondu à ces actes par un blocus économique de Santo. La France et l'Angleterre, arguant des accords du Condominium, n'ont pas voulu intervenir. En même temps, sur l'île de Tanna, un chef politique modéré a été assassiné. La France et l'Angleterre ont alors envisagé de retarder l'indépendance mais Walter Lini a fait appel à l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la Papouasie Nouvelle-Guinée qui ont fait pression pour que le calendrier de l'indépendance soit respecté. Ces événements ont donc plutôt accéléré l'indépendance des Nouvelles-Hébrides qui eut lieu le 30 juillet 1980 et qui ont pris le nom de Vanuatu. L'assistance de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a alors été demandée pour venir à bout de la rébellion de Santo et de Tanna. Jimmy Stevens a été condamné à 14 ans de prison, ses partisans arrêtés et les résidents français, soupçonnés de les avoir aidés, expulsés vers la Nouvelle-Calédonie. Depuis une mutuelle suspicion subsiste entre les partis francophones et anglophones, ce qui complique la vie politique. Le système politique du Vanuatu indépendant est un système de république parlementaire avec une constitution.

Le gouvernement est composé :

d'un exécutif :

  • un chef de l'Etat sans vrai pouvoir politique, élu pour 4 ans à une majorité des deux tiers, par un collège électoral élu, lui, pour 5 ans et constitué de membres du parlement et de présidents des conseils régionaux.
  • un premier ministre, chef du gouvernement, élu par un vote à majorité des trois quart par le Parlement, et d'un vice premier ministre (deputy prime minister). Le premier ministre nomme un conseil des ministres dont le nombre ne doit pas excéder le quart du nombre de parlementaires soit en général un conseil de 12 à 13 personnes.

La justice :

Elle consiste en une cour suprême avec un président et au moins trois autres juges. Une cour d'appel est constituée de deux ou trois magistrats de la cour suprême. Des tribunaux ordinaires traitent des affaires courantes mais la constitution prévoit aussi des tribunaux de village ou d'île présidés par les chefs de village pour traiter des questions de coutume. Un médiateur (ombudsman) est prévu pour arbitrer les conflits (comme par exemple dans l'actuelle crise de la police)

  Les partis politiques :

Le Mouvement Jon Frum (Jon Frum Movement) dont le chef est Song KEASPAI

Le Parti Progressiste Mélanésien (Melanesian Progressive Party ou MPP) dont le chef est Barak SOPE

Le Parti National Unis (National United Party ou NUP) dont le chef est Dinh Van THAN

L'Union des Partis Modérés (Union of Moderate Parties ou UMP) dont le chef est Serge VOHOR

Le parti Vanua'aku "le parti de notre pays" (Vanua'aku Party ou VP) dont le chef est Edward NATAPEI

Le Parti Républicain du Vanuatu (Vanuatu Republican Party) dont le chef est Maxime Carlot KORMAN

 

Vie politique depuis l'indépendance.

  Toute la vie politique du Vanuatu est dominée par la fracture linguistique franco-anglaise. Les politiciens anglophones du Vanua'aku Party ont été des indépendantistes tandis que les chefs de partis francophones étaient partisans d'une association avec les anciens colonisateurs. Après les événements de 1980 qui ont vu la répression de la révolte des séparatistes francophones de Espiritu Santo, et jusqu'en 1991, c'est le Vanua'aku Party et son chef politique anglophone Walter LINI (premier ministre de juillet 1980 à décembre 1991) qui ont dominé la vie politique. En 1987, Hilda LINI est la première femme à être élue au Parlement. En 1988, des émeutes pour le pouvoir sont fomentées par les politiciens à Port Vila. En décembre 1991, une scission voit le jour au sein du VP et Maxime Carlot KORMAN, chef francophone de l'UMP devient le premier chef du gouvernement francophone du Vanuatu. Il forme une coalition avec Walter LINI, devenu chef d'une faction dissidente du VP : le NUP. En 1994, les onze conseils de gouvernements locaux font place à six provinces (Malampa, Penama, Sanma, Shefa, Tafea, Terba). Aux élections de novembre 1995, Serge VOHOR, un chef dissident de l'UPM, succède à Carlot KORMAN. En 1996, le ministre des finances est licencié pour corruption, et pendant deux années, le chef du gouvernement change plusieurs fois, ne réussissant pas à créer une coalition stable au sein du Parlement (KORMAN de fév. 96 à sept. 96 puis VOHOR de sept. 96 à mars 98). En novembre 1997, le président de la république dissout le parlement et le 6 mars 1998, c'est Donald KALPOKAS du VP qui devient premier ministre. En 1998 ont lieu des émeutes à cause du mauvais usage fait des fonds de pension. En novembre 1999, KALPOKAS est renversé par un vote de défiance du parlement et remplacé par Barak SOPE du MPP, lui même renversé en mars 2001 et remplacé par Edward NATAPEI du VP. Après les élections législatives de mai 2002, Edward NATAPEI est reconduit dans ses fonctions de premier ministre. Barak SOPE, accusé de malversation et d'escroquerie est condamné en juillet 2002 à trois ans de prison. En juin 2007, e premier ministre est Ham LINI depuis le 11 Décembere 2004 et le vice premier ministre est Sato KILMAN depuis le 11 Décembre 2004.

La fonction de président de la république, le président n'ayant aucun vrai pouvoir, est plus stable. Frédérick TIMAKATA a été président de janvier 1989 à mars 1994 puis Jean Marie LEYE de mars 1994 à mars 1999 et John BANI depuis mars 1999 jusqu'en 2002. En 2007, le président est Kalkot Matas KELEKELE depuis le 16 août 2006.

  L'instabilité est le phénomène marquant de la vie politique du Vanuatu. Cependant les dissensions politiques, culturelles et le manque de moyens financiers amènent d'autres crises. Ainsi, par exemple, fin 2002, une mutinerie a eu lieu au sein de la police, à cause de la nomination d'un nouveau préfet de police et des tensions entre le VPF (Vanuatu Police force) et le paramilitaire VMF (Vanuatu Mobile Force) mais aussi à cause des contestations au sujet des salaires. Cette crise n'a pu être résolue qu'avec l'aide de l'Australie. Mais de nombreuses " affaires" perturbent aussi la vie politique. Ces affaires sont entre autres le blanchiment d'argent (gel de capitaux du Vanuatu aux USA, avec emprisonnement à New York de Mr. Bond président de la Commission des Services Financiers du Vanuatu), la fuite illégale mais croissante de capitaux australiens vers le Vanuatu, le jugement et l'emprisonnement de l'ancien premier ministre Barak Sope condamné pour avoir fourni illégalement des garanties gouvernementales à des entreprises de Nouvelle-Zélande chargées de la reconstruction après le tremblement de terre de 1999. Toutes ces affaires entraînent de mauvaises relations avec des pays qui apportent au Vanuatu d'importantes aides financières. Par ailleurs, le gouvernement australien détecte au Vanuatu la même situation sociale conflictuelle que celle qui a amené les troubles récents aux îles Salomon : fracture sociale provenant d'une augmentation de la population, de tensions ethniques, d'une urbanisation grandissante et de l'élargissement du fossé entre les riches et les pauvres. L'Australie préconise une meilleure adaptation de l'aide extérieure et une surveillance accrue pour détecter les prémisses de conflits sociaux. Le nouveau gouvernement du Vanuatu veut mettre en place une politique plus ferme et cherche à développer le secteur privé. En effet depuis 1997, les ambitieuses réformes prévues n'ont été suivies que de faibles résultats et le Pacific Economic Bulletin estime que le Vanuatu doit dissocier sa politique économique de sa politique gouvernementale trop instable. Selon ce bulletin, les dernières informations concernant la population montre que la pauvreté s'est accrue depuis l'indépendance de 1980. Selon les critères occidentaux, le pays est très pauvre, cependant, même si les Nations Unies le classent parmi les pays les moins développés du monde, la fertilité des sols empêche la malnutrition d'être un problème majeur dans les campagnes. Malgré l'aide extérieure, le développement du secteur offshore et du tourisme, les problèmes financiers, politiques et sociaux font que l'avenir à court terme du Vanuatu n'est pas des plus faciles.

 

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Les îles FIDJI : présentation cartes...........

 

DESCRIPTION

les îles Fidji comprennent environ huit cents îles, la plus grande est Viti Levu et la deuxième est Vanua Levu. Près de cent cinquante îles sont inhabitées. La position des îles Fidji dans le Pacifique est stratégique à la fois pour les voyages aériens, maritimes et les télécommunications. Les îles Fidji se trouvent sur le passage des routes allant d'Australie à Hawai'i et vers le nord de l'Amérique.

Rotuma fait partie des îles Fidji bien que géographiquement et ethnologiquement en soit séparée

La Rewa sur l'île Viti Levu est la rivière principale qui est navigable sur cent trente kilomètres avec de nombreux affluents. Les rivières de la deuxième île Vanua Levu ne sont pas aussi importantes et la plus grande est la Dreketi.

Fidji est connu pour la beauté du récif de corail.

Le climat tropical est tempéré par les alizés. Le côté sous le vent est très humide tandis que le versant nord-ouest reçoit peu de précipitation et a une saison sèche marquée.

il y a des cyclones de temps à autre qui peuvent détruire les cultures.

La population, estimée en 1998 à 802 611 habitants, comprend 49 % de Fidjiens (d'origine mélanésienne) et 46 % d'Indiens. Elle est à 53 % chrétienne et à 38 % hindoue. La langue officielle est l'anglais. Le fidjien (langue malayo-polynésienne) et l'hindi sont couramment pratiqués.

 

ÉCONOMIE

L'industrie du sucre a débuté au XIXème siècle. D'abord se sont les Australiens qui contrôlaient l'industrie sucrière avec l'Australian Colonial Raffinery Cy. ( CRS). Au début la culture de la canne à sucre se faisait sur de vastes domaines avec une main-d'oeuvre qu'on avait fait venir de l'Inde. De 1979 à 1916 les colons britanniques puis le gouvernement en place à Fidji ont fait venir près de 60.000 travailleurs de l'Inde pour cultiver la canne à sucre. Ce vaste mouvement d'immigration est connu sous le terme de "girmit" qui est une déformation du terme anglais " agreement". Les travailleurs indiens avaient un mode de vie proche de la servitude. Venir à Fidji pour le travailleur indien c'était se couper de ses racines, de sa culture de sa tradition. L'expérience était particulièrement pénible et a marqué non seulement les arrivants mais aussi leur descendance. Ces travailleurs ont vécu de profondes mutations qui pouvaient aller dans trois directions différentes. La première pouvait être l'assimilation mais les représentants britanniques qui la craignait l'ont découragée et les Indiens eux-mêmes étaient au reste assez méprisants envers les Fidjiens. La deuxième direction était de se rapprocher des Britanniques en s'élevant dans l'échelle sociale. À l'heure actuelle les Indo-Fidjiens tiennent une bonne part de l'économie du pays. La direction inévitable était le repli sur les traditions et valeur indiennes alors que précisément l'environnement et l'usure des temps les sapaient. Le système du travail sous contrat (indentured labour) s'est arrêté en 1916 et c'est à partir de là que la manière de cultiver la canne à sucre à changé. Cela s'est fait sur de petites étendues de terrain avec des métayers. Le gouvernement Fidji a acheté la compagnie CRS en 1973. La Fiji Sugar corporation ou FSC a été mise en place par le gouvernement. Le gouvernement a formé en 1976 la Fiji Sugar Marketing company et en 1984 l'industrie sucrière a été restructurée de façon à développer instance du partenariat entre les agriculteurs et l'industrie sucrière.

Le coprah est également bien représenté surtout sur la deuxième île Vanua Levu et a connu un grand développement quand il y avait des subventions. Mais quand les subventions ont été arrêtées en 1969 l'évolution s'est arrêtée et la culture du coprah a même décliné.

la culture du riz s'est développée pour permettre à Fidji une autonomie agricole.

L'exportation de la banane s'est quasiment arrêtée en 1974. Par contre le gingembre est une exportation qui se développe bien tandis que la culture du fruit de la passion a été considérablement diminuée à cause d'une série de cyclones qui a détruit les plantations. Les agrumes et l'ananas sont de nouveau des projets agricoles en expansion.

La pêche est aussi quelque chose de très important en particulier le thon et il y a des accords passés avec les Japonais pour une usine de congélation du thon. En 1975 l'entreprise Ika a été lancé et en dix ans la production de poissons à augmenté de 15 %.

Le gouvernement fidjien a entrepris une politique de reboisement et replante beaucoup le santal ainsi que la forêt d'origine.

Il y a des mines d'or au nord de Viti Levu.

Le tourisme est aussi très important et se développe de plus en plus.

 

HISTOIRE

Fidji a d'abord été habité par des Mélanésiens qui pourraient bien être venus de la Nouvelle-Guinée. Le premier navigateur européen à avoir visité ces îles sans y débarquer est Abel Tasman en 1643 et en 1774 le capitaine Cook aborde ces îles.

Au XIXe siècle des navigateurs viennent chercher du bois de santal et des bêche-de_mer. En 1830 deux enseignants tahitiens arrivent à Fidji suivis en 1835 par les premiers missionnaires venant d'Europe avec le soutien du roi George de Tonga. Ces missionnaires ont mis au point une forme écrite de la langue fidjienne. Dans les années 1850 les conflits entre des chefs indépendants sont devenus de plus en plus fréquents. Un de ses chefs, Cakobau, doit son salut au soutien du roi du Tonga. Il s'est converti au christianisme et en 1854 a transformé le conflit en une guerre de religion.. En avril 1855 Cakobau est devenu le grand chef de tout l'ouest de Fidji mais il est soumis à la domination tongienne. Durant les années 1860 les Fidjiens font appel à la Grande-Bretagne et en 1874 le Gouverneur de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie est dépêché à Fidji en tant que représentant de la Reine et le 10 octobre 1874 Fidji passait sous la domination britannique avec l'accord du chef Cakobau suivi de douze autres chefs. Fidji devient un État indépendant, membre du Commonwealth, le 10 octobre 1970. De 1970 à 1987 Fidji est dirigé par le parti de l' Alliance avec comme premier ministre Sir Ratu Kamisese Mara.

En 1987, le National Federation Party à dominance indo-fidjienne forme une coalition avec le Labour Party dirigé par Timoci Bavadra qui est un Fidjien de souche. Cette coalition est victorieuse aux élections d'avril 1987. Le nouveau gouvernement porté au pouvoir est constitué d'une majorité d' Indo-Fidjiens, ce qui provoque un mécontentement dans la population fidjienne d'origine. Quelques semaines après la constitution du nouveau gouvernement un coup d'état fomenté par le lieutenant-colonel Sitiveni Rabuka procède à l'arrestation des membres du nouveau gouvernement. Le lieutenant-colonel souhaite une révision de la constitution et de nouvelles élections. Vers la fin de 1987, peu disposé à faire de compromis, Sitiveni Rabuka fait un second coup d'état puis il proclame la République de Fidji et nomme à nouveau comme premier ministre Ratu Sir Kamisese Mara. La nouvelle constitution qu'il demande devait concentrer le pouvoir dans les mains des Fidjiens de souche. Elle est promulguée le 25 juillet 1990 mais en novembre 1993 six membres du gouvernement de Sitiveni Rabuka votent avec l'opposition poussant ainsi à de nouvelles élections générales. De toute façon, la pression internationale réclamait à Fidji une normalisation politique. Les pressions pouvaient être économiques comme celles exercées par l'Union Européenne (achat du sucre) ou politiques comme celle d'exclure Fidji du Commonwealth.

En novembre 1994, le gouvernement lance un programme de révision constitutionnelle mais au recensement de 1992 on avait déjà constaté que l'émigration des Fidjiens d'origine indienne consécutive aux coups militaires de 1987 avait fait baisser le taux de la population indo-fidjienne à 45%.

Finalement, en 1997, les travaux de révision constitutionnelle aboutissent à une nouvelle constitution adoptée en juillet 1997. Elle stipule que tout parti ayant remporté plus de 10% des sièges aux élections doit être représenté au gouvernement en proportion. La grande nouveauté est que le poste de président n'est plus réservé à un fidjien d' origine et qu'il y a un rééquilibrage de la représentativité selon les origines ethniques. En octobre 1997, Fidji réintègre le Commonwealth.

En mai 1999, le dirigeant syndical Mahendra Chaudhry est nommé premier ministre après la victoire aux élections générales de la coalition dominée par le Labour Party. Il emporte 52 sièges. C'est le premier Indo-Fidjien à occuper une telle fonction. Il avait déjà fait partie du gouvernement de coalition renversé par S Rabuka. L'inquiétude de la population fidjienne de souche se manifeste à nouveau. Le 19 mai 2000, Georges Speight conduit un autre putsch qui renverse le gouvernement de Mahendra Chaudhry. Ce coup-ci le nouveau putschiste est un homme d'affaires. Il a été dit que l'état de ses affaires était pour quelque chose dans le coup d'État. Timoci Bavadra meurt des suites d'une crise cardiaque. Fin 2000, une mutinerie éclate dans les casernes pour éliminer (même physiquement) le chef des armées le commodore (traduit dans la presse française par " contre-amiral ") Josaia Voreque (Franck) Bainimarama. Le complot est déjoué et les mutins arrêtés. En septembre 2001, Laisenia Qarase emporte les élections avec son parti le SDL sous la vigilance d'un contingent d'observateurs venus du Commonwealth et de l'ONU. 27 sièges sont pris par le Labour Party mais le nouveau président refuse d'appliquer la nouvelle constitution et d'intégrer dans son gouvernement les membres élus du Labour Party. La cour suprême de Fidji a reconnu l'illégalité du gouvernement et a demandé au président, à plusieurs reprises, d'intégrer des membres du Labour Party en vain. Devant le refus de Qarase, de nouvelles pressions internationales se font sentir comme celles opérées par l'Union Européenne sur l'industrie sucrière. Cette instabilité politique a eu des conséquences négatives sur l'économie et le tourisme. Une des conséquences de ce troisième coup militaire est l'accentuation de la fuite des cerveaux car plus de 11500 personnes ont quitté Fidji entre 2000 et 2002. Ces émigrants sont en grande majorité d'origine indienne. 70% étaient des travailleurs qualifiés (comptabilité, administration, cadres moyens en général). D'un autre côté, des immigrants et des coopérants majoritairement en provenance de la Réublique populaire de Chine s'installent de plus en plus à Fidji.

Durant les années 2002 à 2006, l'armée avec à sa tête le contre-amiral Franck Bainimarama s'oppose de plus en plus à Quarase et à sa politique de priorité aux Fidjiens de souche. Le contre-amiral, persuadé que le coup de Speight a été soutenu par des personnalités non inquiétées par la justice, a réclamé à de nombreuses reprises des enquêtes et un " nettoyage " des personnes corrompues dans l'administration. La mort de Ratu Kamisese et de sa femme, trois mois plus tard, tous deux importantes personnalités claniques, déstabilise les alliances au Grand Conseil des Chefs (qui, selon la constitution élit le Président de la République et le Vice-Président). Après les funérailles nationales qui ont eu lieu en grande pompe, la politique reprend le dessus et Qarase et Chaudhry s'affrontent encore sur le nombre de ministres des deux partis à appeler au gouvernement. Les nouvelles élections en 2006 amènent une mise en garde de l'armée et le contre-amiral indique clairement son choix électoral (Parti Travailliste). Les résultats de ces élections remportées par Qarase sous contrôle d'observateurs internationaux sont contestées par l'armée et Chaudhry. Le nouveau gouvernement Qarase comporte désormais des ministres travaillistes dont la position entre leur parti et le gouvernement est très inconfortable. Un projet de loi visant à amnistier les complices de Speight provoque la colère de l'armée. Après de multiples affrontements verbaux où il réclame le retrait du projet puis la démission de Qarase, le contre-amiral F. Bainimarama pose au gouvernement un ultimatum pour le 05 décembre. A cette date, constatant que ses revendications ne sont toujours pas prises en compte, le contre-amiral F. Bainimarama prend le pouvoir, proclame l'état d'urgence assigne Qarase à résidence, dépose le Président Iloilo et se déclare Président de la République par intérim. Plus tard, il convoque le Grand Conseil des Chefs et fait renommer Iloilo Président de la République après les déclarations publiques de ce dernier. Le contre-amiral compose un gouvernement intérimaire dont il est Premier Ministre et qui comprend des militaires et des travaillistes dont Chaudhry. Du fait de l'état d'urgence, la presse est censurée et des arrestations d'opposants ont lieu. L'opinion internationale condamne unanimement ce quatrième coup d'état et envisage des sanctions si des élections ne sont pas rapidement tenues. Sous la pression internationale et celle du Forum des Iles du Pacifique, le contre-amiral lève fin mai l'état d'urgence qui aura duré cinq mois. L'Union Européenne qui a promis une aide importante (voir le document " RELATIONS DE L'UE AVEC LES ILES DU PACIFIQUE - STRATÉGIE POUR UN PARTENARIAT RENFORCÉ") et le Forum des Iles insistent pour un rapide retour à la démocratie : ils poussent le contre-amiral à organiser un recensement précis de la population avant la fin de l'année 2006. A ce jour, en juin 2006, le recensement est annoncé pour septembre 2006 et les élections sont prévues dans la fourchette novembre 2008 - mars 2009.

Le problème de Fidji est donc dû à la présence de deux cultures qui ne se mêlent que très peu et de deux groupes ethniques qui vivent côte à côte mais ne se mêlent guère. Ceci explique les coups militaires qui ont provoqué une instabilité politique, des difficultés économiques et la fuite d'un personnel qualifié ainsi que des pressions sur l'économie fidjienne dans le but de forcer le gouvernement à revoir sa politique en matière de présence indo-fidjienne.

Il est clair que lorsque deux cultures n'arrivent pas s'interpénétrer et qu'il n'y a pas de compromis entre le pouvoir foncier détenu par les Fidjiens de souche, le pouvoir politique détenu par les chefs coutumiers fidjiens et par le gouvernement ainsi que le pouvoir économique principalement aux mains des indo-Fidjiens, un pays n'a pas grand-chose de positif à gagner autant dans le domaine économique, politique que culturel.

 

 

 

 

LITTERATURE DES ILES FIDJI

 

Larry Thomas,

le Fidjien qui a un grand "nombre de ces choses en tête"

 

Personne n 'a encore présenté à un lecteur et encore moins à un spectateur français les pièces de théâtre de Larry Thomas qui ont rencontré toujours le même grand succès à Suva. Le lecteur néo-calédonien a pourtant plus d'une raison de s'intéresser à ce jeune auteur dramatique qui, dans le miroir de sa scène imaginaire, fait réfléchir toute une société depuis plusieurs décennies.

 

Larry Thomas a commencé sa carrière d'auteur dramatique fidjien à un moment particulièrement significatif dans l'histoire de son pays. Le couvre feu venait d'être levé et la ville de Suva se remettait lentement à vivre après les coups d'état militaires de 1987.

 

Les pièces des années 80

Just Another Day, sa première pièce, met en scène plus une situation qu'une histoire car au fond, quelle histoire pourrait être contée à propos des Miller et des hôtes quasi permanents de leur maison ? Il n'y a pas de place pour des événements marquants dans la vie des Miller, ni pour leurs amis, pour la simple raison que leur vie se définit par une précarité telle que le simple fait de survivre est en soit un événement. Après les événements traumatisants que venaient de vivre les Fidjiens, le spectacle de ce non-événement, la mise en scène de cette maisonnée grouillante de monde, bruyante, anodine et occupée à vivre au jour le jour était infiniment rassurant pour les spectateurs d'octobre 1988 puisqu'ils pouvaient détourner leur attention d'un devenir national incertain et se préoccuper tous de ce qui est après tout le souci de tout homme de cœur, la pauvreté du plus grand nombre à Fidji.

Outcasts, la deuxième pièce que Larry Thomas a créée un an plus tard est en revanche un drame de l'exclusion et de la pauvreté. Asha, une jeune Indo-fidjienne, est jetée à la rue par sa famille parce qu'elle est enceinte. Elle échoue dans un squat de Suva, sa seule adresse, pour demander de l'aide à une prostituée, Joséphine. Là encore, rien de particulièrement marquant pendant la période de neuf mois que couvre la pièce si ce n'est l'adaptation de la jeune Hindoue à son environnement de pauvreté, d'insalubrité et d'insécurité. La pièce s'achève pourtant avec le verdict du procès des assassins d'Asha. On serait tenté de dire que le hasard d'une mauvaise rencontre est à l'origine de ce meurtre. Ce serait une erreur d'interprétation. Larry Thomas a pris la peine de nous exposer tout au long de sa pièce la misère et l'insécurité qui règnent dans le squat. Non, il n'y a pas vraiment de hasard, il y a au contraire un enchaînement logique, inexorable dans l'exclusion et Outcasts en est la démonstration.

 

La question qui se pose est : pourquoi une Indo-fidjienne? Larry Thomas répond que rien de pire ne peut arriver à une jeune fille que d'être enceinte dans une famille de culture hindoue. Même dans les milieux bien pensants fidjiens la jeune fille enceinte mise à la rue pourra quand même trouver refuge chez une tante, une cousine ou autre. Toutefois, un critique indo-fidjien a vu dans ce choix une métaphore du coup militaire fidjien qui visait à exclure la communauté Indo-fidjienne et à lui porter un coup fatal.

 

Les pièces des années 90

Deux oeuvres postérieures à Outcasts, Yours Dearly créée en 1991 et Men, Women and Insanity montée en 1992, n'incitent pas à une interprétation métaphorique. Yours Dearly se compose d'une seule scène où un couple fait le bilan de ses vingt-neuf années de mariage. Luisa, l'épouse mène la discussion avec une froide détermination. On peut dire que Yours Dearly est une scène de ménage glacée pour elle et avec quelques emportements embarrassés pour lui. Quant à Men, Women and Insanity, il s'agit d'une longue conversation à bâtons rompus entre jeunes gens rassemblés autour d'une caisse de bières et la question indo-fidjienne est abordée comme le sont les problèmes de drogue, de corruption et de couple. Pour toute action, le spectateur se contente des allées et venues de plusieurs personnages qui se mêlent à la conversation ou bien interrompent leur participation en quittant momentanément les lieux. L'action est uniquement dans la parole dite, parole qui, avec Sam le fou, devient citation d'hommes célèbres, incitation à la réflexion collective jusqu'à l'ultime qui clôt le débat :

" Tout homme a des souvenirs qu'il ne veut pas divulguer à tout le monde mais seulement à ses amis. Il a aussi des sujets en tête qu'il ne veut pas révéler, même à ses amis, et il veut les garder pour lui, secrets. Mais il y a d'autres choses qu'un homme a peur de dire ou même de s'avouer et tout homme correct a un certain nombre de ces choses en tête. Plus il est correct et plus le nombre de ces choses qu 'il a en tête est grand. "

 

La parole en scène

Une des caractéristiques majeures du théâtre de Larry Thomas est la primauté de la parole sur l'action ou bien vaudrait-il mieux dire que la parole est un acte en soi avec parfois une brusque irruption d'actions violentes incontrôlées. Le théâtre de Larry Thomas, somme toute, se compose de personnages en quête d'action qui parlent soit pour donner le change soit pour trouver une issue à leurs blocages. Quelques-uns, pas tous, parviennent à se libérer de leur milieu : Joséphine et Tim peuvent enfin quitter le squat quand ils ont trouvé du travail ; Luisa va enfin pouvoir délaisser son foyer pour reprendre des études et suivre des cours de dessin. Mais dans l'ensemble, les personnages de Larry Thomas restent prisonniers de leur environnement. Alors, ils parlent, parfois gravement comme Luisa, parfois sagement comme Solo ou parfois avec humour en dépit de leur condition misérable, mais ils parlent pour donner du sens à leur vie, pour verbaliser leur gêne, leur souffrance et ainsi mieux la maîtriser. Pour d'autres personnages, la parole n'est plus qu'une échappatoire comme pour Sam, par exemple, transformé littéralement en moulin à paroles et que les autres sollicitent:

"- Teresa : Allez Sam, il faut que tu nous distraies

- Martha : Oui Sam, récite-nous quelques-unes de tes belles citations"

Et pendant que Sam fait réfléchir ses amis en citant pèle mêle Gandhi, Martin Luther King ou Mao Tse Toung, la lumière s'éteint progressivement. Et il ne reste plus que la parole en scène.

La voix de la survie

La voix humaine représente beaucoup dans le théâtre de Larry Thomas. Systématiquement, des voix off se font entendre, parfois longuement comme pour Men, Women and Insanity, ce qui donne aux spectateurs tout le temps nécessaire pour contempler le décor dont tous les détails contribuent à qualifier ce qui est un lieu de vie. Ce lieu mérite en effet toute l'attention du spectateur car les personnages de Larry y sont souvent condamnés à vie. En dépit de leurs difficultés, les personnages de Larry Thomas ne se replient pas sur eux-mêmes ; ils échangent des propos plutôt dérisoires, rarement agressifs et même souvent chaleureux. Ils parlent l'anglais de Fidji, l'anglais des bas quartiers et c'est ce langage qui a rendu les pièces de théâtre de Larry Thomas immédiatement populaires. Les personnages de Thomas ont souvent une faconde joviale qui est toute leur richesse, une manière de dire, de parler, qui discrètement signale à leurs semblables - qui sont aussi dans la salle de théâtre - leur courage à vouloir survivre. Lorsque Martha apprend qu'un prisonnier s'est pendu parce qu'il ne pouvait plus en supporter davantage, elle le traite tout simplement de lâche.

L'entraide devient concrète à la fin de Outcasts quand Tim de retour dans le squat offre de l'argent et demande à Joséphine de transmettre à tous son amitié. Il n'en est pas de même à la fin de Yours Dearly. Après trente ans de vie commune dans sa belle maison, Luisa a cessé de souffrir de l'égoïsme de son mari et elle a décidé de s'en sortir en changeant de style de vie. Le jour de l'anniversaire de leur mariage, elle le lui dit aussi froidement qu'elle lui laisse entendre qu'elle ne l'aime plus et qu'il n'y aura plus d'amour entre eux : et cela c'est la pauvreté des riches.

Sonia Lacabanne

 

Bibliographie sommaire de l'œuvre de Larry Thomas :

Just Another Day, USP, Suva, 1989.

Three Plays, USP, Suva, 1991.

To let you know and otherplays, USP, Suva, 2002

 

Texte paru le 26 octobre 2003 dans Correspondances Océaniennes Vol. 2 Hors-série

 

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A la rencontre de Larry Thomas

 

Larry Thomas a écrit plusieurs pièces de théâtre qui l'ont rendu immédiatement célèbre à Fidji. Quand on lui demande pourquoi ses pièces de théâtre connaissent un tel succès populaire, il répond "parce que les gens en général se reconnaissent dans mon théâtre et parce que mes personnages parlent un anglais qui est celui de Fiji".

 

Correspondances Océaniennes : Vous avez montré un intérêt pour la télévision. Pouvez vous nous dire ce que vous avez déjà produit pour elle ?

Larry Thomas : J'ai toujours voulu faire de la télévision, plus précisément des séries pour la télévision ici à Fidji. J'ai bien une idée de scénario mais je n'ai pas été plus loin. C'est dommage que nous soyons obligés d'importer toutes ces séries américaines qui ont souvent très peu de points communs avec la vie dans le Pacifique ou bien la vie à Fidji. J'ai déjà fait deux ou trois documentaires pour la télévision fidjienne et je suis en train d'en réaliser deux ou trois autres qui sont presque terminés.

C.O. : Avez-vous une oeuvre en chantier en ce moment ?

L.T. : Je suis en train d'écrire une nouvelle pièce de théâtre sur la vie d'Apolosi Nawai qui est considéré à Fidji comme le premier homme d'affaires fidjien. Il est devenu une sorte d'icône ici et c'est effectivement un homme qui a eu une vie fascinante. Il est né à la fin du XIXème siècle et mort en 1944. On peut considérer qu'il a été un "empêcheur de tourner en rond" pendant l'empire britannique et ils ont fini par l'exiler sur l'île de Rotuma près de Fidji.

C.O. : Avez-vous produit d'autres pièces que celles publiées dans le recueil intitulé Three Plays ?

L.T. : L'an dernier, j'ai publié un autre recueil de pièces de théâtre. Il s'appelle To let you Know and Other Plays. C'est également un recueil de trois pièces de théâtre que j'ai écrites. J'ai aussi écrit quelques nouvelles qui ont été publiées dans diverses revues et magazines.

Ma première pièce, "Just Another Day", fait partie d'une anthologie de pièces de théâtre fidjiennes qui vient de sortir. Son éditeur, lan Gaskell, m'a demandé de lui écrire une introduction.

C.O. : A votre avis, considérez-vous vos pièces de théâtre comme optimistes ou pessimistes ? Pouvez-vous justifier votre réponse ?

L.T. : Elles sont à la fois optimistes et pessimistes, à vrai dire. Mes pièces ont tendance à décrire la vie telle qu'elle est. Par nature je suis moi même un peu pessimiste. Pourtant j'essaie d'avoir une vision optimiste de la vie et je pense que j'y arrive. Ce que je dis là paraît un peu contradictoire, je m'en rends compte, mais c'est justement cette contradiction qui rend la vie intéressante. On se plaint toujours de quelque chose et pourtant on espère toujours que quelque chose de mieux va nous arriver. Nous voulons que nos rêves se réalisent mais nous savons bien pourtant que ce ne sont que des rêves et que ce qu'on veut ne se réalisera pas. C'est ça qui permet aux gens pauvres de garder leur équilibre, ça leur donne l'espoir et cela leur permet de survivre.

C.O. : II y a chez vous une véritable tendresse pour les démunis. Comment croyez-vous que cela puisse affecter votre représentation ?

L.T. : On considère que les pauvres et les démunis ne sont pas des sujets intéressants. On préfère s'intéresser à des gens riches et célèbres et à ce qu'il est convenu d'appeler leur vie intéressante. La société en général n'a pas beaucoup de compassion pour les pauvres parce qu'on dit que les pauvres sont devenus pauvres à cause de leurs propres actions. Ils sont responsables de leur état et bien souvent à cause de cela, ils sont un poids pour la société et ils posent problème. On les écoute rarement, pas plus qu'on ne les prend au sérieux. Personne ne s'exprime en leur nom. C'est extrêmement difficile de sortir du cycle de la pauvreté. On éprouve une sorte de honte à être pauvre et c'est triste quand on commence à avoir honte de sa propre existence. Nous sommes tous des êtres humains mais ces êtres humains là sont mis de côté et on leur reconnaît moins de droits qu'aux autres qui ne sont ni pauvres ni démunis. Maintenant, est-ce que tout ceci affecte ma représentation 1 Oui je le pense, mais je m'empresse d'ajouter que, avec les êtres humains, qu'ils soient riches ou pauvres, nous avons tous nos bons et mauvais côtés, nos côtés positifs et nos côtés négatifs.

Nouméa / Suva, août-septembre 2003

Propos recueillis et traduits de l'anglais par Sonia Lacabanne.

 

Biographie

Larry Thomas est né à Suva (Fidji) en 1961. Après ses études secondaires chez les Frères Maristes de Suva., il part à Canberra (Australie) où il obtient sa licence flanquée d'une spécialisation dans la communication. Pendant ses études, il fait un certain nombre de petits métiers comme jardinier, présentateur à la radio, conseiller en communication... De nos jours, il enseigne la littérature à l'université du Pacifique Sud tout en préparant une maîtrise

Article paru le 26 octobre 2003 dans Correspondances Océaniennes Vol. 2 Hors-série

 

 

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La NOUVELLE - CALEDONIE : présentation.

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 Ce cours étant destiné aux étudiants de la Nouvelle - Calédonie, il n'y a pas de chapitre "La Nouvelle - Calédonie : présentation" mais divers documents pouvant intéresser les étudiants de l'U.N.C.

SOMMAIRE

 

 

 

 

Pourquoi le 24 septembre est un jour férié en Nouvelle-Calédonie

 

"Le vingt-quatre septembre 1853, l'amiral Febvrier-Despointes hissait les couleurs françaises à Balade, à l'extrême nord de la Nouvelle-Calédonie, prenant ainsi possession de l'ensemble du territoire au nom de la France. Repartant peu après, il laissa l'un de ses officiers, le capitaine de vaisseau Tardy de Montravel, gérer cette nouvelle colonie. C'est ce dernier qui fonda Port de France, rebaptisée en 1866 Nouméa.

Cette terre n'était pas inconnue. Elle fut découverte par James Cook en 1774, qui, à cette occasion, la baptisa en souvenir de l'Ecosse de ses ancêtres. A la différence de beaucoup de terres voisines, la Nouvelle-Calédonie ne changea jamais de nom. Ce furent ensuite principalement des navigateurs français qui complétèrent la découverte. La Pérouse, tout d'abord, explora la côte occidentale avec ses navires la " Boussole " et " l'Astrolabe ", en 1788, avant d'aller faire naufrage à Vanikoro. D'Entrecastaux ensuite, en 1792, entreprit l'exploration de la Grande Terre, et enfin Dumont d'Urville, en 1827, cartographia les îles Loyauté.

Les premiers à suivre les explorateurs furent les trafiquants, chasseurs de baleines, trafiquants de bois de santal, et surtout chasseurs de main d'oeuvre pour les plantations australiennes. On se battit un peu, des bandits anglais dominèrent le lot. Un nommé Richards s'installa à Hienghène en 1843, un autre, nommé Paddon, à l'île de Nou en 1851.

Mais presque en même temps, dès le milieu du XIXe siècle, des missionnaires chrétiens entreprennent de convertir les habitants du territoire. Des protestants de la " London Missionary Society " arrivent à l'île des Pins et à Mare dès 1840. Les catholiques suivent très peu de temps après, Monseigneur Douarre arrive en 1843 et la mission de Pouébo est fondée en 1847.

Tout cela est anarchique. La Nouvelle-Calédonie est repérée, mais elle est toujours une terre sans maître, sinon de multiples chefferies locales.

Napoléon III pendant cette période, probablement inspiré par l'exemple anglais en Australie, cherche une terre lointaine pour y installer une colonie pénitentiaire et donne l'ordre à plusieurs navires français croisant dans le Pacifique de prendre possession de la Nouvelle-Calédonie dans ce dessein, sous la condition que la Grande-Bretagne n'ait pas revendiqué ce territoire auparavant. Ce ne fut pas le cas, et Febvrier-Despointes fut le premier à se trouver en condition d'exécuter l'ordre impérial.

Un premier contingent de 250 bagnards arrive dès mai 1854. Puis les convois se font réguliers, l'île reçoit son premier gouverneur, le contre-amiral Guillain, et le statut de colonie en 1860. Les bagnards construisent les routes et les infrastructures. Le 29 septembre 1872 arrive un nouveau convoi de déportés, célèbre celui-là, qui transporte les condamnés de la Commune de 1871, parmi lesquels Louise Michel et Henri de Rochefort qui sera le seul à réussir à s'en évader. L'île recevra en tout 22 000 " transportés ".

La colonisation est brutale. A diverses reprises, l'armée chasse purement et simplement les Kanak de leurs terres et de leurs villages pour les attribuer soit aux bagnards libérés soit aux colons libres qui viennent aussi s'installer. Des révoltes ont lieu, durement réprimées. La plus grave se produit en 1878, elle dure sept mois et ne se termine que lorsqu'un des chefs coutumiers de l'île abat l'instigateur de la révolte. Elle aura fait plus de 1 000 morts, il y en aura de nombreuses autres, les dernières en 1984 et 1988.

En 1864, l'ingénieur Jules Garnier découvre le nickel. La société " Le Nickel " fondée en 1880 succède à de petites mines personnelles. Du coup, Chinois, Indonésiens, Japonais arrivent sur l'île à côté des Français. En 1898, le gouverneur Feuillet, jugeant l'existence du pénitencier incompatible avec une colonisation efficace par un peuplement plus abondant, demande et obtient sa suppression.

La Nouvelle-Calédonie va dès lors se peupler assez rapidement grâce au nickel et à l'agriculture. Elle fournit beaucoup d'hommes au bataillon du Pacifique qui combat en France durant la guerre de 1914-1918. Le territoire y perd près de 1 500 hommes. Affaiblie par cette saignée et par le manque de dynamisme du marché du nickel, la Nouvelle-Calédonie vit l'entre-deux-guerres dans une certaine léthargie.

Puis vient la Seconde Guerre mondiale. La Nouvelle-Calédonie est l'un des premiers territoires à rallier la France libre. Cela permet aux Américains de la choisir comme l'une des bases de départ de leur reconquête du Pacifique. 40 000 GI's y débarquent le 10 mars 1942, ils seront en tout un million à y passer. Ce rôle de " porte-avions " est un facteur de réveil. L'après-guerre et surtout le commencement de la guerre froide vont faciliter l'essor du nickel. La population augmente, autant par la natalité que par l'immigration.

Cette croissance se fait dans un équilibre à peu près stable des communautés : 40 % d'Européens appelés Caldoches, 40 % de Mélanésiens ou Kanak, et 20 % rassemblant de nombreuses communautés. Wallisiens, Vietnamiens, Polynésiens, Indiens, Philippins, quelques Chinois, en tout 180 000 habitants vers 1980.

Les rapports sont tendus. Autant les deux principales communautés sont équivalentes en nombre, autant la domination économique blanche est absolument totale. Nous sommes indiscutablement en plein colonialisme.

De fait, d'ailleurs, la loi Defferre pour l'Outre-mer, de 1956, celle qui va permettre la décolonisation progressive de l'Afrique noire sans une goutte de sang versée, s'applique à la Nouvelle-Calédonie : une assemblée du Territoire est élue, comme le sont d'autre part les communes, et le Haut-commissaire préside un gouvernement issu de l'Assemblée.

Mais mystérieusement, sans aucune consultation et sans motif annoncé, une loi, furtivement votée en 1963, supprime le Gouvernement, dissout l'Assemblée et redonne tous les pouvoirs au Haut-commissaire. Ainsi débute une période de méfiance et de tensions qui vont aller croissant. Plusieurs statuts sont proposés par MM. Lemoine, Pisani puis Pons. Tous sont rejetés par l'une ou l'autre communauté. Le 5 mai 1988, un incident particulièrement violent à l'île d'Ouvéa fait 19 morts kanak et deux militaires français.

Nommé Premier ministre cinq jours après ces événements, il me faudra confier à une " mission du dialogue " composée d'un pasteur protestant, d'un prêtre catholique, d'un ancien grand maître franc-maçon et d'un magistrat, accompagnés d'un préfet et d'un sous-préfet, le soin d'explorer pendant quatre semaines les conditions dans lesquelles les communautés pourraient recommencer à se parler entre elles et avec le gouvernement de la République.

Cette mission a rendu possibles les négociations officielles qui se déroulèrent à Paris. L'accord Matignon fut signé le 26 juin 1988, portant statut provisoire pour dix ans. Dix ans après jour pour jour, le 5 mai 1998, le Premier ministre Lionel Jospin pouvait signer l'accord de Nouméa qui conférait à l'île une autonomie encore plus largement définie et créait la citoyenneté calédonienne. Dans quinze ans, la Nouvelle-Calédonie pourra décider si elle souhaite l'indépendance complète ou non. L'île vit aujourd'hui en paix et n'a plus guère d'autre problème que son développement économique. La France a su mettre une belle fin à une histoire qui fut tragique."

Michel Rocard

Célébrations nationales 2003

Publication du Ministère de la Culture et de la Communication

Article tiré de Les Infos n° 52, 19 Septembre 2003.

 

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- Les dieux sont borgnes - en Avignon

 

La chapelle du Verbe-Incarné d'Avignon héberge jusqu'au 23 juillet un formidable spectacle venu des antipodes : Les dieux sont borgnes. Cette pièce de théâtre, écrite à quatre mains par le Kanak Pierre Gope et le Caldoche Nicolas Kurtovitch, avec une mise en scène du métropolitain Yves Borrini, est à ce jour l'une des rares expressions du destin commun que cherche la Nouvelle-Calédonie. Pierre Gope et Nicolas Kurtovitch sont deux auteurs connus sur le territoire. Le premier, né dans l'île de Mare, est un autodidacte que la passion du théâtre a saisi lors d'une répétition de la compagnie ivoirienne Koteba, dans le quartier de Rivière-Salée. A la suite de cette révélation, il se rend à Abidjanv., puis rejoint Peter Walker. au Vanuatu, et travaille avec Peter Brook, à Rennes. En 1992, il fonde Cebue, seule compagnie kanak à ce jour. " Je voulais rassembler les jeunes de ma tribu autour de projets théâtraux ", se souvient-il. Depuis, Pierre Gope ne cesse de décrire les travers de la société kanak dans laquelle il vit, puisque c'est dans la tribu de Penélo qu'il réside la plupart du temps. Néo-Calédonien par sa mère et Bosniaque par son père, Nicolas Kurtovitch a publié ses premiers poèmes à 18 ans. Directeur du lycée protestant Do Kamo, il a commis depuis une vingtaine d'ouvrages de poésie, de théâtre et de nouvelles, dont certains sont étudiés dans les universités de la région. Il avait déjà réalisé, en 2001, une première tentative de rapprochement avec un auteur kanak en publiant, avec Dewé Gorodé, l'actuelle vice-présidente du gouvernement, chargée de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, un recueil de poèmes intitulé Dire le vrai. Les dieux sont borgnes a été conçu en 1999 à la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, à l'occasion d'une résidence encouragée par le théâtre de l'Ile. Là n'est pas le moindre paradoxe. Les deux auteurs ont longtemps été soutenus par le Centre culturel Tjibaou, mais c'est le théâtre de l'Ile qui a amené Pierre Gope, Nicolas Kurtovitch et Yves Borroni à travailler ensemble. C'est lui qui a accueilli leur spectacle, créé en résidence aux centres culturels Goa Ma Bwarhat, à Hienghène, et Yeiwéné Yeiwéné, à Mare. La pièce a permis un véritable brassage culturel. " Auteurs, acteurs et metteur en scène ont partagé les repas. L'utopie de vivre ensemble est devenue un cheminement, un enjeu de la création ", souligne Manuel Touraille, directeur du théâtre de l'Ile. Les dieux sont borgnes reflète la complexité de la situation locale. La pièce commence avec l'arrivée de James Cook sur les côtes néo-calédoniennes, en 1774, et se poursuit, par sauts dans le temps et retours en arrière sans logique apparente, jusqu'au pays d'aujourd'hui. Formidablement mise en scène par Yves Borrini, elle a été reçue avec enthousiasme par le public local, toutefois surpris de voir James Cook joué par un Kanak sur une scène subventionnée par la mairie de Nouméa et la Province Sud.

Anne Pitoiset

L'EXPRESS n° 2714 10/16 juillet 2003

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L'accord de NOUMEA : le sommaire interactif et le texte

 

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PARTENAIRES

PREAMBULE

ACCORD

1 - L'IDENTITE KANAK

1.1. - Le statut civil particulier

1.2. - Droit et structures coutumières

1.3. - Le patrimoine culturel

1.4. - La terre

1.5. - Les symboles

2 - LES INSTITUTIONS

2.1. - Les assemblées

2.2. - Le corps électoral et le mode de scrutin

2.3. - L'Exécutif

2.4. - Les communes

3 - LES COMPETENCES

3.1. - Les compétences nouvelles conférées à la Nouvelle-Calédonie

3.2. - Les compétences partagées

3.3. - Les compétences régaliennes

4 - LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

4.1. - La formation des hommes

4.2. - Le développement économique

4.3. - La politique sociale

4.4. - Le contrôle des outils de développement

5 - L'EVOLUTION DE L'ORGANISATION POLITIQUE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

6 - Application de l'Accord

6.1. - Textes

6.2. - Consultations

6.3. - Scrutin de 1998

6.4. - Elections aux assemblées de province et au Congrès

6.5. - Comité des signataires

 

 

 Le texte intégral

 

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